May appelée à trouver un plan B de toute urgence pour le Brexit – EURACTIV.fr


Londres doit « de toute urgence » trouver une alternative à la dernière proposition d’accord de Brexit de Theresa May si le pays veut éviter une sortie chaotique de l’UE, s’inquiètent les députés.

Les négociateurs européens et britanniques n’ont plus beaucoup de temps pour éviter une sortie de l’UE sans accord. Les négociateurs doivent encore finaliser un accord sur le Brexit et sur la période de transition de 21 mois avant la sortie du marché unique. Le délai était au départ le mois d’octobre, mais semble avoir été repoussé à mi-novembre.

Une commission de députés expérimentés du parlement britannique, qui n’a pas de pouvoir législatif, vient de publier un rapport encourageant le gouvernement à trouver un plan B. Les élus sont divisés sur l’impact exact qu’aurait un Brexit sans accord, mais s’accordent, à une mince majorité, sur le fait que ce serait « chaotique et nuisible ».

« Si le plan de Chequers n’est pas acceptable comme base d’un accord, le gouvernement devra trouver de toute urgence une autre approche. Les alternatives sont soit une union douanière UE-Royaume-Uni et un alignement sur les règles pertinentes de l’UE, soit l’adhésion à l’EEE et une union douanière, mais aucune de ces deux options n’est possible dans le cadre de la politique gouvernementale actuelle », a regretté Hilary Benn, président de la commission multipartite sur le Brexit.

Celle-ci estime que la première priorité du gouvernement « doit être d’obtenir un accord de retrait » de l’union.

Le 17 septembre, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a averti qu’un Brexit sans accord entraînerait inévitablement une réduction de la croissance économique, une augmentation du déficit budgétaire et un affaiblissement de la livre sterling. Le Fonds a révisé à la baisse ses prévisions pour l’économie britannique, prévoyant une croissance d’environ 1,5% en 2018 et 2019.

« Si cela se produisait, cela aurait des conséquences terribles. Notamment, inévitablement, des conséquences en termes de ralentissement de la croissance, d’augmentation du déficit [budgétaire] et de dévaluation de la monnaie », a jugé Christine Lagarde, ajoutant qu’« à relativement court terme, cela signifierait une réduction de la taille de l’économie ».

Toutefois, la patronne du FMI souligne que toutes les options Brexit les plus probables auraient un impact économique négatif sur les économies du Royaume-Uni et de l’UE.

« Par rapport au marché unique harmonieux d’aujourd’hui, tous les scénarios du Brexit auront probablement des coûts pour l’économie britannique et, dans une moindre mesure, pour l’UE. Plus les obstacles au commerce seront importants dans la nouvelle relation, plus elle sera coûteuse. Cela devrait être évident, mais il semble que ce ne l’est pas toujours », a-t-elle estimé.

La saison des conférences de partis s’est ouverte cette semaine avec le rassemblement des libéraux démocrates pro-européens à Brighton, sur la côte sud. La principale intervenante de la conférence de quatre jours est Gina Miller, la financière qui a traduit le gouvernement devant la Haute Cour pour tenter d’empêcher le Brexit et qui mène la campagne pour un second « vote populaire » sur le résultat des négociations de l’article 50.

Bien qu’ils continuent de faire campagne pour que le Royaume-Uni reste dans l’UE, afin d’obtenir le soutien des 48 % d’électeurs qui ont voté contre le Brexit, les libéraux démocrates ont eu du mal à faire des progrès et récoltent actuellement moins de 10 % d’intention de vote dans les sondages.

Les rassemblements d’une semaine des conservateurs de Theresa May et du parti travailliste de l’opposition devraient également se révéler houleux, dominés par les divisions au sein des partis, notamment sur le Brexit.



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