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Emmanuel Macron a invité Angela Merkel et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker à se joindre à une réunion avec le président chinois Xi Jinping afin d’afficher un front européen uni pour rééquilibrer les relations avec Pékin.
L’annonce de cette rencontre a été faite alors que les relations UE-Chine sont censées dominer cette seconde journée de sommet européen du 22 mars.
Les dirigeants européens devaient discuter de la Chine jeudi soir, mais le sommet a encore une fois été monopolisé par le départ du Royaume-Uni de l’UE.
La réunion du 26 mars s’ajoute aux nombreuses rencontres déjà prévues ces prochaines semaines entre des décideurs européens et chinois et qui se termineront par un sommet UE-Chine le 9 avril.
Le 22 mars, les 28 États membres vont devoir discuter d’une longue liste d’exigences qui sera présentée à la Chine au sommet d’avril.
Par ailleurs, le Conseil européen discutera aussi d’une série de mesures pour mieux protéger l’UE contre des pratiques commerciales et économiques déloyales, ciblant tout particulièrement la Chine.
Il s’agit notamment d’un nouvel instrument de passation de marchés internationaux visant à garantir la réciprocité dans l’accès aux marchés publics étrangers, et en particulier à celui de la Chine.
La France a été l’un des plus ardents défenseurs d’un tel instrument dans le passé.
La réunion de la semaine prochaine s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les Européens pour repenser leur position à l’égard de la Chine.
Après des années de promesses non tenues par Pékin d’ouvrir ses marchés publics et de lutter contre le vol de propriété intellectuelle, les Européens font pression sur la Chine pour qu’elle mette en œuvre des réformes.
Les questions relatives aux droits humains sont une autre pomme de discorde permanente entre les deux parties.
Le géant asiatique reste un partenaire de l’Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique ou sur des questions de politique étrangère comme l’Iran. Mais la Commission européenne a qualifié la semaine dernière la Chine de « rival systémique » en raison de son système politique restrictif, de sa position en matière de droits de l’Homme, ainsi que de son ambition de devenir un hégémon technologique.
L’Europe est particulièrement préoccupée par la coopération forcée et imposée par la loi entre les principales entreprises technologiques chinoises et les services de renseignement du pays.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a qualifié ces préoccupations d’« accusations sans fondement » visant à faire tomber des entreprises chinoises comme le géant technologique Huawei.
Zhang Ming, l’ambassadeur de Chine auprès de l’UE, a déclaré avant le sommet européen d’aujourd’hui que la Chine continuerait à ouvrir son économie à un « rythme raisonnable ». Les préoccupations européennes seront « progressivement prises en compte », a-t-il promis.
L’éveil européen
S’adressant aux journalistes en route vers le sommet de l’UE à Bruxelles, Emmanuel Macron s’est félicité du « réveil » de l’Europe concernant la Chine.
« Depuis le début de mon mandat, j’appelle à une réelle prise de conscience et défense de la souveraineté européenne », a-t-il déclaré. « Enfin, sur des sujets aussi importants que la Chine, nous l’avons. »
L’UE a déjà envoyé un « signal fort » lorsque les ministres des Affaires étrangères du bloc ont rencontré lundi dernier à Bruxelles leur homologue chinois Wang Yi, a déclaré un fonctionnaire européen à Euractiv. « Et en général, cela fonctionne avec les Chinois. »
Alors que la Chine est mêlée à un différend commercial avec les États-Unis, les Européens pensent que Pékin sera plus réceptive aux pressions exercées par l’UE pour qu’elle respecte les réformes promises.
Dans le cadre de sa tournée européenne, Xi Jinping se rendra en Italie aujourd’hui et demain, avant de partir pour Monaco et la France mardi.
Le président chinois signera un protocole d’accord avec Rome pour inclure la nation du G7 dans l’initiative « Une ceinture, une route », le plan d’investissement massif de la Chine.
Le mini-sommet du trio européen avec Xi Jinping mardi prochain n’a pas été bien accueilli par le gouvernement italien. Des fonctionnaires ont déclaré à l’agence de presse AGI que certains pays avaient plus d’intérêts sur la table que d’autres dans les relations bilatérales de l’UE avec la Chine.