L’UE refuse un accord avec le Mercosur à tout prix – EURACTIV.fr


La commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a déclaré qu’un accord commercial avec les pays du Mercosur pourrait être conclu d’ici à la fin de son mandat, mais « pas à n’importe quel prix ».

Les pays de l’UE et ceux du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), s’accordent à dire que des progrès significatifs ont été réalisés ces derniers mois, même sur les points les plus bloquants.

Cecilia Malmström soutient toutefois que certains secteurs complexes font toujours obstacle, comme l’agriculture. « Quand vous vous apprêtez à conclure un accord commercial, il y a toujours des problèmes vraiment épineux qui persistent des deux côtés, et ceux-ci sont souvent liés à l’agriculture, mais pas exclusivement », a-t-elle déclaré.

Inquiet des obstacles restants et sachant que les deux parties se sont déjà rapprochées d’un accord par le passé, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a déclaré la semaine dernière qu’il serait « difficile » de conclure les négociations avant la fin de ce mandat en octobre.

Cecilia Malmström, plus optimiste, soutient qu’il existe de grandes chances pour finaliser tout cela avant la fin du mandat de cette Commission. La prochaine doit prendre ses fonctions en novembre.

L’accord UE-Mercosur serait le plus grand accord commercial à ce jour, puisqu’il engloberait 750 millions de personnes. Il clôturerait une série d’accords commerciaux conclus par la Commission, avec le Canada, le Japon, le Mexique et le Vietnam.

Signal fort

Cecilia Malmström souligne qu’un accord commercial avec le bloc d’Amérique du Sud « enverrait un signal fort au monde » sur le soutien des deux régions au libre-échange.

Elle rappelle toutefois que la Commission ne conclura pas les négociations « à n’importe quel prix ». « Nombreux sont ceux qui suivent cela de près. »

Selon un responsable européen, la conclusion du processus d’ici à la fin du mandat dépendra de la « volonté politique » des deux côtés.

Afin de finaliser les derniers points en suspens, un autre cycle de négociations, au moins, devra être programmé, probablement avant les vacances d’été. Des discussions techniques précèderont la réunion politique.

Même si les deux parties sont en contact, des responsables européens ont expliqué qu’aucune nouvelle réunion n’avait été planifiée avec les représentants du Mercosur.

Ils n’ont pas voulu détailler la liste des obstacles qui persistent, mais les réclamations européennes de l’année dernière concernaient les indications géographiques, les produits laitiers, les services maritimes et les biens industriels.

Du côté du Mercosur, l’accès à ses produits agricoles, en particulier le bœuf, reste la principale pomme de discorde.

Un fonctionnaire européen a souligné les progrès réalisés sur les questions techniques et les indications géographiques. Les deux parties ont fait des progrès et une solution a été trouvée pour de nombreux produits alimentaires et boissons de qualité protégés en Europe.

Des progrès ont également été réalisés en ce qui concerne les spécifications techniques, par exemple en ce qui concerne les règles d’origine pour le secteur automobile (le degré de transformation qui doit être effectué dans un pays pour que le produit revendique le caractère d’origine) ou l’accès au marché pour certains produits industriels, a expliqué le responsable européen.

Il reste encore beaucoup de choses à régler en ce qui concerne l’accès au marché, a toutefois ajouté le responsable européen.

Interrogé sur les préoccupations soulevées par diverses ONG au sujet du risque de déforestation une fois l’accord UE-Mercosur conclu, Cecilia Malmström a répondu que l’accord contiendra « un chapitre ambitieux sur le commerce et le développement durable », avec une référence à la déforestation.



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