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La technologie du « Power to X » est porteuse d’espoir pour produire une énergie décarbonée. Mais plusieurs organisations allemandes tirent la sonnette d’alarme sur un impact pas si vert.
Le Power to X, c’est la transformation d’électricité en un autre vecteur énergétique. Les gaz, liquides et produits chimiques formés artificiellement — aussi appelées technologies PtX — servent ainsi de réserves énergétiques et sont souvent décrits comme des éléments clés pour la transition énergétique.
Toutefois, la BUND et l’Öko-Institut soulignent dans un rapport que ce type de production énergétique n’est pas plus « vert » que l’exploitation de charbon.
« En effet, tant que l’électricité nécessaire pour ce procédé énergivore ne provient pas entièrement des énergies renouvelables, les émissions de CO2 resteront très élevées. L’empreinte carbone serait d’ailleurs bien pire qu’avec des carburants fossiles comme le gaz naturel ou le diesel », a soutenu Ernst-Christoph Stolper, président de la BUND.
Pour que PtX et énergies renouvelables ne fassent qu’un
Le rapport stipule que si les technologies PtX deviennent les sources énergétiques du réseau électrique du futur, elles devront provenir des énergies renouvelables.
Par ailleurs, les sources du dioxyde de carbone, nécessaire au processus de transformation, doivent également être clairement définies. Mais aujourd’hui, si le dioxyde de carbone n’est pas extrait du charbon, du pétrole ou du gaz, les alternatives sont limitées.
Les arbres sont l’une des sources primaires pour le dioxyde de carbone, mais la sylviculture nécessite énormément d’étendues boisées. Qui plus est, le rapport conclut en affirmant que seuls les biomatériaux durables devraient être utilisés.
D’après les auteurs, d’autres technologies pourraient être envisagées, notamment l’utilisation du CO2 présent dans l’air, mais elles ne sont encore qu’à leurs balbutiements et restent très coûteuses.
Ne pas commettre les mêmes erreurs
L’utilisation du CO2 émanant des processus industriels pourrait également être une option. Les groupes de protection de l’environnement arguent toutefois que cela donnerait une valeur économique aux émissions de CO2, alors que l’on cherche à les réduire.
Selon Peter Kasten de l’Öko-Institut, cette alternative irait à l’encontre du système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE-UE). « Nous ne devons pas commettre les mêmes erreurs avec le procédé PtX qu’avec les biocarburants », a-t-il rappelé.
« Si nous sommes certains dès le départ que Power to X réduit les émissions de gaz à effet de serre, alors il devrait être mis en avant », a-t-il ajouté.