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Le développement des outils numériques dans les zones rurales devrait permettre aux villages de faire un meilleur usage de leurs ressources et d’améliorer leur attractivité et la qualité de vie de leurs habitants.
Franc Bogovič est un eurodéputé membre du PPE et de la commission parlementaire sur le développement régional.
Son collègue Tibor Szanyi appartient quant à lui au groupe S&D et est membre de la commission agriculture et développement rural.
L’agriculture n’est peut-être pas aussi importante que par le passé, par exemple en nombre d’emplois, mais elle a toujours un énorme impact sur les zones rurales. C’est un facteur essentiel pour la préservation des paysages ruraux, et le secteur a une fonction écologique et sociale au sein de la chaîne de production alimentaire.
L’agriculture apporte des bénéfices à d’autres secteurs, comme le tourisme ou le secteur de l’énergie, et nous avons constaté que de nombreuses PME avaient développé des modèles d’entreprises couronnés de succès liés à la production agricole.
Nous nous réjouissons des objectifs européens pour la nouvelle PAC, liés à l’innovation, à la numérisation de l’agriculture, et saluons les mesures en faveur des jeunes agriculteurs, qui seront les acteurs de la transformation et de la modernisation de l’agriculture européenne.
Les indicateurs axés vers les résultats, qui suivront ces objectifs, doivent être réalistes. Les administrations nationales auront maintenant le lourd fardeau de mettre en place des mesures et des plans stratégiques afin de suivre les indicateurs et les objectifs.
Cela nécessite des administrations proactives (c’est le moins que l’on puisse dire) et nous voudrions créer un cadre dans l’UE, dans le plein respect du principe de subsidiarité, qui donne aux administrations locales les libertés nécessaires et qui récompense la proactivité par des opportunités financières pour la région.
Avec l’aide des plateformes numériques, la position des agriculteurs dans la chaîne de valeur a été considérablement renforcée. Des chaînes de valeur plus courtes permettent à l’agriculteur de vendre ses produits directement au consommateur, élargissant ainsi son choix, tout en contournant les détaillants souvent monopolistiques.
L’agriculteur gagne en autonomie et en capacité de négocier un prix plus juste pour ses produits. Ayant cela à l’esprit, l’importance de l’objectif européen de renforcer tous les outils numériques dans l’agriculture devient évidente.
Les 10 milliards d’euros d’Horizon Europe, réservés à l’innovation dans l’agriculture, peuvent être l’un des principaux outils de financement des projets de recherche, liés à la philosophie de village intelligent.
Mais l’avantage stratégique de l’idée de villages intelligents est que notre vision est répartie entre plusieurs propositions législatives et fonds européens.
Notre objectif principal doit être d’établir le lien entre ces fonds. Le programme LEADER, financé par l’UE, qui vise à soutenir les entreprises rurales, à créer des emplois et à soutenir l’économie rurale dans le secteur des PME, en est un bon exemple.
La coopération entre la recherche et le secteur privé sera cruciale pour que les villages intelligents réussissent. Nous espérons qu’un petit nombre de scénarios optimistes serviront d’exemples et de facteur de persuasion pour les investisseurs.
La voie la plus pratique consiste à améliorer les propositions législatives et à encourager les administrations nationales à considérer les villages intelligents comme un outil de modernisation sérieux, qui peut devenir le facteur clé du repeuplement des zones rurales de l’UE, en améliorant la qualité de vie dans ces zones. Nous devons encourager toutes les parties prenantes (recherche, PME, secteur informatique, secteur de l’énergie, agriculteurs, services de conseil, etc.) à être proactives et à coopérer.
Nous avons mis en place un projet pilote au sein de la commission de l’agriculture du Parlement européen, dans le but de trouver et d’établir une définition pour les villages intelligents qui intègre l’éventail des différentes interprétations et conceptions existant actuellement.
Il est déjà clair que « intelligent » signifie la capacité et la possibilité d’utiliser tous les outils modernes, les services et bien plus encore. Il est crucial d’obtenir la contribution des parties prenantes et des universitaires qui sont impliqués dans les projets ou programmes pertinents.
Ecorys, l’une des plus anciennes sociétés de recherche et de conseil en économie d’Europe, a reçu une somme de la part de la Commission européenne pour le projet pilote visant à développer la définition scientifique et les outils nécessaires à la mise en place de villages intelligents, afin de pouvoir concrétiser les grands espoirs que nous avons placés dans notre vision.
Nous partageons l’idée que les technologies numériques comprennent les technologies de l’information et de la communication, l’exploitation de grandes données ou les innovations liées à l’utilisation de l’Internet des objets, par exemple.
La connexion systématique de ces outils agira comme un levier qui permettra aux villages intelligents de devenir plus agiles, de mieux utiliser leurs ressources et d’améliorer l’attractivité des zones rurales et la qualité de vie des habitants des campagnes. Ecorys a déjà identifié quelques initiatives réussies qui vont dans la bonne direction, comme à Bras-sur-Meuse.
Ils utilisent des fonds européens pour créer des centres de télétravail offrant du haut débit, une formation pour les personnes âgées, un espace de coworking et de nombreuses activités pour les habitants afin de stimuler l’esprit d’entreprise et de lutter contre le chômage et l’exclusion sociale sur le territoire rural.
Un autre exemple est le village Eskola, se développe grâce aux idées des citoyens pour offrir des services spécifiques à ce lieu de vie en utilisant des objets connectés. Ils favorisent le développement intégré du village. Ces exemples servent de base pour une vision plus complexe des villages intelligents : une zone rurale qui profite des synergies créées par l’interconnexion systématique des technologies existantes.
Nous devons concevoir les villages intelligents en tant que communautés dans les zones rurales qui développent des solutions intelligentes, afin de relever les défis dans leur contexte local. Ils s’appuient sur les forces et les opportunités locales existantes pour s’engager dans un processus de développement durable de leurs territoires.
Ils s’appuient sur une approche participative pour élaborer et mettre en œuvre leurs stratégies visant à améliorer leurs conditions économiques, sociales et environnementales, notamment en encourageant l’innovation et en mobilisant les solutions offertes par les technologies numériques. Les villages intelligents bénéficient de la coopération et des alliances avec d’autres communautés et acteurs dans les zones rurales et urbaines.
Le lancement et la mise en œuvre de stratégies de villages intelligents peuvent s’appuyer sur des initiatives existantes et peuvent être financés par diverses sources publiques et privées. Bien sûr, il ne faut pas oublier l’agriculture (numérique et de précision), la production alimentaire et l’environnement, qui représentent la différence fondamentale entre les projets urbains et ruraux.
Notre message clé est facile à résumer : les villages intelligents sont l’occasion d’utiliser le numérique, non seulement pour l’agriculture mais aussi pour les communautés rurales, et la réforme en cours de la PAC offre l’occasion de concrétiser cela.