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Selon un document consulté par Euractiv, les ministres européens de l’Environnement s’apprêtent à défendre un objectif limitant le réchauffement mondial à 1,5 °C lors de leur rencontre le 9 octobre.
Les conclusions provisoires du Conseil environnement indiquent que l’UE est « profondément inquiète face aux nouvelles preuves des effets négatifs du changement climatique, confirmées sans équivoque par le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les effets d’un réchauffement climatique de 1,5 °C par rapport aux températures préindustrielles ».
Dans ce contexte, il est extrêmement urgent de renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique, du développement durable et les efforts visant à éliminer la pauvreté.
Le texte suggère que les ministres européens de l’Environnement reconnaissent l’urgence d’une action mondiale contre le réchauffement climatique et que celle-ci devrait se faire dans le cadre de la trajectoire de 1,5°C, l’objectif le plus bas de l’accord de Paris, et donc le plus ambitieux.
Pour rappel, l’article 2a de l’Accord de Paris stipule que l’accord vise à renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique « en maintenant l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, reconnaissant que cela permettrait de réduire considérablement les risques et impacts du changement climatique ».
Lors de la conférence de Paris en décembre 2015, les gouvernements ont également chargé le Groupe d’experts scientifiques des Nations unies sur le climat, le GIEC, de produire un rapport qui évalue la différence entre ces deux objectifs, en termes d’impact sur la vie humaine, l’économie et l’environnement mondial.
Ce rapport sera publié le 8 octobre et devrait largement démontrer scientifiquement que l’objectif de température plus élevée de l’Accord de Paris ne correspond pas à des conditions climatiques sures, la différence entre le réchauffement de 1,5°C et celui de 2°C étant préjudiciable aux communautés, économies et écosystèmes dans le monde.
Le rapport du GIEC est donc considéré comme un document clé en vue de la Conférence internationale des Nations unies sur le climat (COP24) qui se tiendra en décembre à Katowice, en Pologne, car il devrait encourager une action climatique plus ambitieuse.
À cet égard, le projet de conclusions note qu’à l’heure actuelle, la question en suspens lors de la COP24 est de savoir si l’UE se déclarera prête à revoir et à augmenter ses objectifs pour 2030 d’ici 2020.
En d’autres termes, le document ne dit pas si et comment l’UE s’engagera à augmenter son objectif climatique. Il s’en tient à l’idée que toutes les parties, à l’échelle mondiale, devraient revoir leurs ambitions à la hausse.
Il ajoute que le Conseil environnement est « invité » à résoudre cette « question en suspens » et à adopter des conclusions lors de sa réunion du 9 octobre.
Le document souligne également que la nouvelle stratégie climatique à long terme actuellement en cours d’élaboration par la Commission européenne doit contenir à la fois des solutions pour amener les émissions de gaz à effet de serre à zéro dans l’UE d’ici à 2050 et une voie pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, qui devrait être encore plus ambitieuse.
Il plaide également en faveur de l’accélération de la transition énergétique en cours en faisant référence aux opportunités économiques qu’elle apportera.
Interrogé sur le projet de conclusions, Wendel Trio, directeur de CAN Europe, a déclaré à Euractiv que son organisation était heureuse de voir que les représentants des États membres reconnaissaient l’écart entre les engagements actuels et ce qui est nécessaire pour rester en dessous de 1,5°C.
« Maintenir l’augmentation de la température à 1,5°C est encore possible, mais seulement si les décideurs politiques agissent sans plus tarder. Les ministres européens réunis la semaine prochaine doivent utiliser les conclusions du rapport du GIEC pour s’engager à renforcer les objectifs climatiques de l’UE au plus tard lors du prochain sommet des Nations unies sur le climat COP24 », a-t-il déclaré.
Entre-temps, un groupe d’entreprises, de groupes d’investisseurs, d’autorités locales et régionales et d’organisations de la société civile regroupées au sein d’une « Coalition pour une plus grande ambition» a publié une déclaration qui appelle les ministres européens de l’Environnement à adopter une position pour la COP24 qui reconnaît l’insuffisance de l’objectif 2030 actuel et à s’engager pour le relever avant 2020.
Parmi les signataires de la déclaration figurent le Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique (IIGCC), qui représente plus de 21 000 milliards d’euros d’actifs, et l’Alliance Climat qui rassemble plus de 1 700 villes et municipalités de 26 pays européens.