Les ministres de la Défense de l’UE accueillent favorablement le plan militaire de l’Union, mais quelques hésitations subsistent – EURACTIV.fr

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Mardi 16 novembre, les ministres de la Défense de l’UE ont accueilli favorablement la première ébauche de ce qui pourrait être la future stratégie militaire de l’Union. Si cette étape ne marque que le tout début du débat, certains États membres ont déjà signalé que des amendements seraient apportés lors des prochaines étapes du processus.

Les orientations stratégiques de l’UE (Strategic Compass), destinées à renforcer les capacités militaires du bloc à la lumière des nouvelles menaces auxquelles elle est confrontée, doivent « définir une vision stratégique commune de la sécurité et de la défense de l’UE pour les cinq à dix années à venir ».

Lundi (15 novembre), les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient eu un premier aperçu du document, élaboré par le service diplomatique de l’UE (SEAE) et les agences de sécurité nationales.

Les dirigeants européens devraient recevoir une version amendée en décembre, et le document final devrait quant à lui être approuvé en mars prochain, durant la présidence française du Conseil de l’UE.

Il ne s’agit pas simplement « d’un autre document politique, mais d’un véritable plan d’action », a déclaré Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, aux journalistes.

Selon lui, cette nouvelle stratégie devrait être le tremplin qui permettra à l’UE de devenir un véritable fournisseur de sécurité mais également d’être plus audacieuse dans ses réactions face aux crises et aux menaces dans son proche voisinage.

« Cette approche a été très largement soutenue par les ministres », a déclaré M. Borrell, ajoutant qu’il présentera « au moins » deux autres projets dans les prochains mois, en fonction des réactions des États membres.

Les diplomates de l’UE ont confirmé que les États membres ont répondu « plutôt positivement » au nouveau projet.

« Nous sommes heureux parce que le document reste réaliste tout en étant ambitieux », a déclaré le ministre slovène de la Défense, Matej Tonin, dont le pays assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE, avant la réunion.

« Nous devons procéder à quelques ajustements. L’un concerne la Russie, l’autre la Méditerranée », a ajouté M. Tonin.

Selon des diplomates de l’UE, sur cette dernière question, deux États membres ont déjà demandé que, dans le prochain document, la Turquie soit explicitement désignée comme une menace dans la section d’analyse de la menace visant à définir les défis sécuritaires de l’Union.

Toutefois, certaines initiatives contenues dans le document de 28 pages ont été critiquées en raison de l’écart perçu entre les ambitions de l’UE exposées dans le document et les capacités et la volonté réelles.

L’une des propositions les plus controversées du projet est la création, d’ici 2025, d’une force d’intervention militaire conjointe nommée « capacité de déploiement rapide de l’UE ». Cette dernière « permettra de déployer rapidement des forces modulaires comptant jusqu’à 5000 hommes et comprenant des composantes terrestres, aériennes et maritimes ».

S’adressant aux journalistes, M. Borrell a défendu l’idée en affirmant qu’elle était bien adaptée à la gestion des crises « hybrides » qui brouillent les limites traditionnelles entre guerre et paix.

« Une telle force pourrait soutenir temporairement les acteurs nationaux face à des situations concrètes comme celle à laquelle nous assistons actuellement en Biélorussie, en Pologne et en Lituanie », a déclaré M. Borrell. « Aujourd’hui, nous ne disposons pas d’outils de ce type ».

La Pologne et la Lituanie ont quant à elles émis des réserves en ce qui concerne la force modulaire envisagée. Les deux États soulignent le fait que les groupements tactiques déjà existants de l’UE n’ont jamais été utilisés en raison de différends sur le financement et d’une réticence à se déployer.

« Il y avait un large consensus sur le fait que la capacité de réaction rapide de l’UE devrait être basée sur l’amélioration des groupes de combat existants, mais cela nécessitera des discussions sur l’unanimité ou sur davantage de flexibilité dans la prise de décision », a déclaré un diplomate européen à EURACTIV.

Tout comme les autres pays baltes et le Danemark, leur idée maîtresse était que tout nouveau concept militaire de l’UE ne devait pas se faire aux dépens de l’OTAN, mais plutôt en complément de celle-ci.

Interrogé à nouveau sur l’éventualité de créer un doublon, M. Borrell a appelé à ce que les plans de l’UE soient en fait « un moyen de rendre l’OTAN plus forte, via le renforcement de l’UE », une idée qui, selon lui, a reçu le soutien du président américain Joe Biden.

La Biélorussie toujours dans les esprits

La volonté de consolider la stratégie de défense européenne intervient dans un contexte d’inquiétude croissante face au renforcement des capacités militaires russes en Ukraine et dans les environs, aux tensions à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie ainsi qu’à une résurgence des combats le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient convenu d’imposer une nouvelle série de sanctions au régime de Minsk. Ces dernières devraient viser les compagnies aériennes et les entités impliquées dans le transport international de migrants.

Mardi, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que l’Alliance était profondément préoccupée par la stratégie de l’homme fort de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, qui mettrait en danger la vie des migrants, et a offert son soutien à la Pologne.

« Nous sommes profondément préoccupés par la façon dont le régime de M. Loukachenko utilise les migrants vulnérables comme une tactique hybride visant à nuire à d’autres pays. De plus, il met la vie de ces migrants en danger », a-t-il déclaré.

« Nous sommes solidaires de la Pologne et des autres alliés touchés », a déclaré M. Stoltenberg aux journalistes alors qu’il arrivait pour une réunion avec les ministres de la Défense de l’UE.

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