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Les gouvernements européens ont commencé à voter vendredi pour désigner leur candidat à la succession de Christine Lagarde à la tête du FMI, avec quatre prétendants en lice.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, chargé de mener les discussions afin de désigner un candidat, a « lancé la procédure » vendredi matin pour permettre à ses homologues des autres 27 pays membres de voter à distance, a indiqué son ministère.
Ils ont le choix entre quatre candidats, dont celle qui a le plus de soutiens, la Bulgare Kristalina Georgieva actuelle numéro deux de la Banque mondiale, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Sur le point de fêter son 66e anniversaire le 13 août, elle dépasse toutefois la limite d’âge de 65 ans fixée par le Fonds monétaire international (FMI). « Il faudrait donc que les autres pays membres du Fonds fassent une exception pour elle et ce n’est pas gagné », ont prévenu des sources proches du dossier.
Une autre candidate est en lice, la ministre des Finances espagnole Nadia Calvino, dont le travail en tant qu’ancienne directrice du budget de la Commission européenne est unanimement salué, « mais qui pâtit du fait de n’avoir exercé ses fonctions de ministre que depuis un an », a commenté une autre source.
Rivalité Nord-Sud
Face à ces candidatures féminines, deux candidats du Nord, considérés comme « austéritaires », sont en course: le gouverneur de la banque de Finlande Olli Rehn et le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ancien président de l’Eurogroupe, qui a le soutien de l’Allemagne.
Ce dernier fait face à une forte hostilité des pays méditerranéens qui lui reprochent ses propos controversés d’il y a deux ans, lorsqu’il avait reproché au pays du Sud de dilapider leur argent en « schnaps » et en « femmes », ont expliqué les sources.
L’actuel président de l’Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, a finalement retiré sa candidature, laissant Mme Calvino comme unique prétendante des pays du Sud.
Le gouvernement britannique, qui s’était vu accorder un délai supplémentaire pour présenter un candidat de dernière minute « s’il le souhaitait », ne s’est finalement pas lancé dans la course à la succession de Mme Lagarde qui prend la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) cet automne.
Le vote se déroule selon les règles européennes de la majorité qualifiée: est requis le soutien de 55% des pays membres, soit 16 pays, représentant au moins 65% de la population de l’UE. « Plusieurs tours de vote pourront être organisés si nécessaire », a souligné Bercy.
Cette procédure est inédite pour la désignation d’un candidat européen au FMI et est le résultat de l’absence de consensus entre pays de l’UE sur un seul nom.
Le Maire, qui avait constaté qu’aucun accord n’était possible, a proposé à ses homologues de procéder à un vote pour éviter que les conversations ne se prolongent.
Depuis sa création en 1944, le FMI a toujours été dirigé par un Européen tandis qu’un Américain a toujours été nommé à la tête de la Banque mondiale.
Le candidat retenu par l’UE aura jusqu’au 6 septembre pour se déclarer auprès du FMI et devra ensuite convaincre les autres membres du Fonds, qui choisira son nouveau directeur général d’ici le 4 octobre.
D’autres pays suivent de près le processus mené par les Européens, notamment les pays émergents qui réclament depuis des années une meilleure représentation au sein des institutions internationales.
Selon les sources, les émergents pourraient lancer dans la course le patron de la Banque des règlements internationaux (BRI), le Mexicain Agustín Carstens, ancien président du Comité monétaire et financier du FMI, voire son successeur, Lesetja Kganyago, gouverneur de la Banque centrale sud-africaine.