Les « cas Orban » se multiplient dans les partis politiques européens – EURACTIV.fr


La suspension temporaire ou l’exclusion définitive du parti de Viktor Orbán, le Fidesz est à l’ordre du jour du PPE. Mais tous les grands partis politiques européens sont confrontés à des dérives populistes, explique notre partenaire, Ouest-France.

Le Fidesz, parti du Premier ministre de Hongrie Viktor Orbán, est menacé mercredi 20 mars d’exclusion du Parti populaire européen (droite) après une campagne d’affichage dénigrant Jean-Claude Juncker et la remise en cause de l’état de droit dans le pays. La décision est attendue pour l’après-midi du 20 mars, à l’issue d’une réunion à Bruxelles.

Si la droite ne sait plus très bien comment gérer le turbulent hongrois, les autres groupes politiques européens possèdent également leur mouton noir.

Le PSD roumain

Les sociaux-démocrates (PSE) se gardent de trop critiquer la droite sur le cas Orbán, car elle compte aussi en son sein un membre qui pose question, les socialistes roumains du PSD. La Commission envisage de déclencher une procédure contre l’État roumain pour violation de l’État de droit. En cause, les multiples réformes de la justice voulues par le parti au pouvoir. Son but : mettre les juges au pas et permettre à son chef, le président du parlement, Liviu Dragnea, de devenir Premier ministre. Il ne le peut plus car il a été condamné pour fraude électorale et détournement il y a plusieurs années.

Les socialistes français souhaitent depuis longtemps son éviction, mais sont inaudibles en raison d’un faible nombre d’eurodéputés dans le groupe, face à une délégation roumaine qui en est la cinquième force. Et tant pis, si le parti a lancé en 2018 un référendum (perdu) pour interdire le mariage entre personnes du même sexe.

L’ANO tchèque

Au centre aussi (ADLE), on s’interroge sur le mouvement ANO du Premier ministre tchèque, Andrej Babis. Le milliardaire décomplexé avait fait campagne avant son accession au pouvoir en qualifiant le parlement tchèque de « chambre de bavardages ». Premier employeur privé du pays, il a pris le contrôle des deux journaux les plus importants du pays en 2013 alors que ceux-ci publiaient des articles critiques à son encontre lors de son entrée en politique.

Son discours est même marqué par une certaine défiance envers l’Union européenne. Ce qui n’empêche pas Emmanuel Macron de le défendre, comme il l’a encore fait récemment en novembre sur Europe 1. Il est pourtant poursuivi pour détournement de fonds européens.

Vers une recomposition politique ?

Si le PPE exclut le Fidesz d’Orbán, cela pourrait entraîner un effet domino. Le PSE ne pourrait plus soutenir le PSD roumain et l’ADLE serait alors pointée du doigt si elle gardait ANO en son sein. Chez les Verts également, on a accueilli dans le passé des partis régionalistes pas très écolos.

Mais il est bien possible que les instances du PPE trouvent un compromis pour garder le Fidesz après les excuses du Premier ministre hongrois jeudi dernier. Chaque mouton noir pourra ainsi rester dans son enclos.

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