COP15 Biodiversite- position UE pour octobre – EURACTIV.fr

[ad_1]

Les Vingt-Sept ont commencé mercredi leurs discussions en vue de fixer d’ici octobre une position commune de l’UE pour la COP15 biodiversité en décembre à Montréal – mais sans se prononcer sur l’épineuse question des financements réclamés par les pays en développement.

« Cela implique un travail très exigeant pour nous: nous voulions aborder le sujet dès le début de l’été, pour ne pas perdre de temps », a indiqué la ministre tchèque de l’Environnement Anna Hubackova, dont le pays occupe depuis début juillet la présidence tournante de l’UE et qui représentera à ce titre les Vingt-Sept à la COP15.

Rassemblés mercredi à Prague, les ministres européens de l’Environnement « ont présenté beaucoup d’idées« , amorçant des discussions complexes qui devront aboutir lors de leur réunion du 24 octobre à un mandat commun, « exemplaire pour influencer les pays tiers et faire de l’UE un champion de la biodiversité », a-t-elle ajouté.

Malgré un calendrier serré et une multitude de documents préparés par les Etats, en plus d’un texte de la Commission européenne présenté dès juin, Prague se dit confiant de tenir l’échéance d’octobre.

Après plusieurs reports de la COP15, initialement prévue en Chine, « nos attentes pour susciter un élan politique s’intensifient (…) et la position de l’UE sera cruciale », a souligné le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevicius.

Les débats devraient achopper sur la question des financements : le Brésil, soutenu par 22 pays dont l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Egypte et l’Indonésie, réclame que les pays riches fournissent « au moins 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2030″ pour aider les pays en développement à préserver leur riche biodiversité.

« Nous n’en avons pas parlé aujourd’hui, on ne s’est pas encore demandé si nous allions satisfaire à cette demande ou bien si c’était trop ambitieux, il faudra négocier et il n’est pas certain qu’un accord puisse être trouvé sur ce montant important », a prudemment observé Anna Hubackova.

« Il faudra proposer des financements (aux pays en développement) mais il faut éviter de s’engager dans des discussions irréalistes, nous avons besoin de trouver un terrain d’entente! Ce sera certainement un point crucial du résultat final », a insisté M. Sinkevicius.

De façon générale, « on ne pourra pas imposer au niveau mondial des solutions copiées-collées de ce qu’on fait dans l’UE », a prévenu le secrétaire d’Etat polonais en charge du Climat, Adam Guibourgé-Czetwertynski.

« Si on veut un accord international, il faut être davantage à l’écoute des autres pays, autour d’un consensus qui reflète les besoins de chacun selon des écosystèmes très variés », a-t-il indiqué à l’AFP, appelant à « répliquer l’architecture de l’Accord de Paris » sur le climat pour viser un succès similaire à Montréal.

Complément de la Tribune sur la mauvaise prise en compte de la valeur de la nature :

La nature, non seulement, a une valeur, mais elle en a même plusieurs, en fonction des indicateurs et des méthodes utilisées. Et face à la crise planétaire de la biodiversité, celle prise en compte par les décideurs politiques et économiques compte énormément. Voici le constat dressé lundi 11 juillet par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services –  Ipbes), le « Giec de la biodiversité », dans un rapport issu de quatre ans d’études.

« Plus de 50 approches et méthodes d’estimations des valeurs existent. Il n’y a donc pas de pénurie de moyens et d’outils pour rendre visibles les valeurs la nature », souligne le codirecteur du rapport, le professeur Unai Pascua, cité dans le communiqué.

Mais malgré sa richesse, cette multiplicité est trop souvent oubliée, alors qu’une attention prédominante est portée sur les profits à court terme et la croissance économique. « Les décisions économiques et politiques ont donné la priorité à certaines valeurs de la nature, en particulier les valeurs instrumentales de la nature basées sur le marché, telles que celles associées à la nourriture produite de manière intensive », qui pourtant « ne reflètent pas adéquatement la manière dont les changements dans la nature affectent la qualité de vie des personnes », note l’Ipbes dans son communiqué. « En outre, l’élaboration des politiques néglige les nombreuses valeurs non marchandes associées aux contributions de la nature aux personnes, telles que la régulation du climat et l’identité culturelle », ajoute l’organisme intergouvernemental indépendant, où sont représentés 139 États membres.

 Un enjeu d’efficacité et d’inclusion

Or, « un projet de développement peut générer des avantages économiques et des emplois, pour lesquels les valeurs instrumentales de la nature peuvent être évaluées, mais il peut également entrainer la disparition d’espèces, associée aux valeurs intrinsèques de la nature, et la destruction de sites patrimoniaux importants pour l’identité culturelle, affectant ainsi les valeurs relationnelles de la nature », souligne une autre co-directrice du rapport, le professeur Patricia Balvanera.

Les diverses approches d’évaluation reflètent en outre des visions du monde et des manières différentes d’interagir avec la nature, rappelle l’Ipbes, pour qui les prendre en compte dans leur ensemble est donc aussi un enjeu d’inclusion.

« La reconnaissance et le respect des visions du monde, des valeurs et des connaissances traditionnelles des populations autochtones et des communautés locales, renforcent la dimension inclusive des politiques, ce qui se traduit également par de meilleurs résultats pour les êtres humains et pour la nature », résume le docteur Brigitte Baptiste, autre co-directrice du rapport.

La COP15 biodiversité en perspective

Pour aider les décideurs dans leur compréhension de cette multiplicité, l’Ipbes la résume donc en « quatre perspectives générales »

« Vivre de la nature met l’accent sur la capacité de la nature à fournir des ressources pour assurer les moyens de subsistance, les besoins et les désirs des êtres humains comme la nourriture et les biens matériels. Vivre avec la nature met l’accent sur la vie des ‘êtres vivants non humains’, par exemple le droit intrinsèque d’un poisson à vivre librement dans une rivière, quels que soient les besoins des personnes. Vivre dans la nature renvoie à l’importance de la nature en tant que cadre contribuant à forger un sentiment d’appartenance et l’identité des personnes. Vivre comme la nature illustre la connexion physique, mentale et spirituelle des êtres humains avec la nature.»

L’objectif est notamment d’orienter les décisions des parties à la Convention sur la diversité biologique de l’Onu, qui se réuniront -après quatre reports dus à la crise sanitaire- du 5 au 17 décembre à Montréal, au Canada, dans le cadre de leur 15e conférence mondiale (COP15). Ils devront définir « le cadre mondial de la biodiversité pour la prochaine décennie », souligne l’Ipbes, qui souhaite qu’elles prennent en compte « les informations, les analyses et les outils fournis par leur rapport ».

En 2019, le rapport d’évaluation mondiale de l’Ipbes avait présenté « le rôle de la croissance économique comme l’un des principaux moteurs de la destruction de la nature, responsable de la menace d’extinction pesant sur un million d’espèces végétales et animales ». Et dans un rapport publié vendredi 8 juillet, le même organisme de l’Onu pointait du doigt la surexploitation d’espèces sauvages – animaux terrestres, poissons, algues, champignons, plantes ou encore arbres -, et la menace qu’elle représente pour le bien-être de milliards d’êtres humains.

[ad_2]

https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/cop15-biodiversite-les-27-visent-une-position-commune-de-lue-dici-octobre/

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/biodiversite-la-valeur-de-la-nature-encore-trop-mal-prise-en-compte-925174.html?utm_campaign=Transitions%20Ecologiques&utm_medium=email&utm_source=Mailjet#xtor=EPR-2-[transitions-ecologiques]-20220714