Le route de l’adhésion à l’UE reste longue pour la Macédoine du Nord – EURACTIV.fr

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Malgré le changement de nom du pays et la fin du veto grec à l’adhésion du pays balkanique à l’UE, les négociations officielles n’ont toujours pas débuté.

À l’occasion d’un événement organisé par le German Marshall Fund à Bruxelles, la ministre nord-macédonienne de la défense, Radmila Šekerinska, a déclaré qu’il était incertain que l’UE ouvre à Skopje les portes de l’adhésion après le changement de nom du pays. « Notre plus grande faiblesse lors des négociations de l’an dernier était de ne pas savoir si l’UE répondrait à l’accord de Prespa et si elle serait assez forte pour prendre une décision [concernant l’adhésion de Skopje], a-t-elle expliqué.

Fin du veto grec

L’accord avait mis fin le mois dernier à la querelle de 27 ans qui avait opposé les deux voisins balkaniques, et la Grèce avait alors levé son véto à l’adhésion macédonienne à l’UE et à l’OTAN. La Macédoine du Nord est candidate à l’UE depuis 2005. Tous les États membres de l’UE, à l’exception de la Hongrie, avaient salué l’accord de Prespa.

Toutefois, rien n’a changé en pratique, selon Radmila Šekerinska. Alors que Skopje a été invitée à devenir le 30ème membre de l’organisation transatlantique, l’UE n’a toujours pas fait de signe concernant sa promesse de démarrer les négociations d’adhésion en juin.

Malgré leur soutien pour l’adhésion macédonienne à l’OTAN, un groupe d’États membres de l’UE, incluant notamment la France, les Pays-Bas et le Danemark, s’est montré réticent au lancement des négociations. Sous la pression de ces pays, la Commission a différé la publication des rapports de son paquet élargissement annuel à après les élections européennes. « Bien que tous les États membres s’accordent sur l’importance que cela aurait pour la politique étrangère dans cette région, ils n’ont pas été en mesure de franchir ce pas ».

« Si nous n’avions pas eu l’opportunité d’adhésion à l’OTAN, l’accord de Prespa aurait pu ne jamais voir le jour car l’UE n’a pas tenu ses engagements », a affirmé la ministre nord-macédonienne de la défense. « Quand nous analysons les choix difficiles auxquels font face les pays de notre région, comme en Géorgie et en Ukraine, l’espoir doit être grand et ne peut pas être ambigu […] voilà pourquoi la politique de la porte ouverte est indispensable, et il faut que tout le monde puisse compter dessus », a-t-elle déclaré, ajoutant que son pays ne s’attendait certainement pas à adhérer à l’UE en quelques jours et était conscient que l’adhésion ne dépendait pas seulement de l’accord de Prespa.

Les États membres de l’UE n’ont toutefois pas été les seuls à semer le doute sur l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE. Quelques heures avant que le Parlement grec vote l’accord, le commissaire à l’immigration, Dimitris Avramopoulos (EPP), s’y était opposé et l’avait qualifié de « problématique ».

De plus, pendant les négociations, Athènes et Skopje s’en était prises au commissaire à l’élargissement Johannes Hahn, qui avait déclaré qu’une solution devrait être trouvée dans les deux semaines alors que la Commission n’était pas incluse dans le processus. Les deux pays ont appelé le haut fonctionnaire à cesser de porter préjudice à l’accord et à ne pas intervenir dans une négociation menée par les Nations unies.

Athènes : l’UE doit agir

Pour sa part, le gouvernement grec encourage ses partenaires européens à démarrer les négociations au mois de juin pour l’adhésion de la Macédoine du Nord. Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Katrougalos, a déclaré le 18 mars qu’à la suite de l’accord de Prespa, Skopje avait déjà mis en place, « des réformes sérieuses et conséquentes sur la nouvelle législation en matière de crime organisé et sur le service militaire, et continue à mettre en place de nouvelles réformes ».

« De notre côté, nous devons faire de même, l’UE doit agir », a-t-il ajouté. Au sujet d’une potentielle ouverture des négociations en juin, Giorgos Katrougalos, a déclaré qu’il y avait « quelques inquiétudes légitimes, compte tenu de l’état actuel de l’UE. Nous faisons face à des visions antagonistes au sujet de l’Europe que nous voulons », mais « nous pensons que la Macédoine du Nord a choisi d’embrasser l’idée d’une société ouverte, de résoudre les conflits par le dialogue, de refuser l’intolérance et la xénophobie, et que c’est justement pour cette raison que nous devons faciliter son adhésion. »

La Russie reconnaît la Macédoine du Nord

Dans le même temps, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rappelé la « politique de la porte ouverte » de l’Alliance à l’égard des pays candidats à l’occasion de son discours d’ouverture. « L’élargissement de l’OTAN n’est pas une provocation. Nous respectons le droit chaque nation souveraine à décider de son destin, sans ingérence ni coercition. », a-t-il déclaré.

Grande opposante au changement de nom, la Russie a pourtant reconnu le nouveau nom de la Macédoine du Nord. Selon Moscou, les États-Unis auraient insisté pour que Skopje accepte l’accord, dans une volonté de voir l’OTAN gagner du terrain dans la région, où seules la Serbie et la Bosnie ne font pas partie de l’Alliance.

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