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Actualité
09.08.2018
L’Union européenne joue cette semaine la carte de la solidarité : dernière aide financière octroyée à la Grèce, mise en œuvre du mécanisme de blocage pour protéger l’Iran des sanctions américaines… Mais le tableau n’est pas idyllique pour autant. Car l’inquiétude monte en Europe sur deux fronts : l’après Brexit et ses conséquences pour les entreprises et l’impact des fortes chaleurs qui ont touché l’Europe.
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Canicule et incendies : l’Europe suffoque
Une partie de l’Europe suffoque sous l’effet de la canicule, rapporte La Croix. L’Europe a encore atteint des températures records cette semaine, déclenchant des « feux de forêts au Portugal et en Espagne », ou encore des pics de « pollution à l’ozone en France ». Le journal indique que les fortes chaleurs ont « même eu raison des aiguilles du clocher de la majestueuse église Dom » aux Pays-Bas.
Si les températures ont commencé à redescendre un peu partout, cet épisode caniculaire n’a pas été sans conséquences. Plus de 15 000 hectares sont partis en fumée au Portugal. Un feu de forêt visible depuis la station spatiale internationale s’est déclenché à Monchique, dans la chaîne de montagnes du sud du pays, obligeant une partie des habitants à évacuer [Le Figaro].
De l’autre côté de la frontière, en Espagne, les pompiers sont venus à bout d’un feu de forêt « qui a néanmoins dévasté près de 1 500 hectares » dans la région de Valence [Le Monde]. Un autre incendie a également été maîtrisé « dans la province de Huelva, en Andalousie« , précise Ouest-France.
Depuis l’épisode caniculaire du début de la semaine, l’Espagne a enregistré 9 décès liés aux fortes chaleurs [Le Parisien]. Plusieurs régions ont en effet atteint des températures records, à l’image de la commune andalouse d’El Granado, où le thermomètre a affiché 46,6°C.
Autre conséquence de la canicule : aux Pays-Bas, la baisse du niveau des rivières a entraîné une entrée trop importante d’eau salée. L’Institut national pour la gestion des eaux a « ouvert des barrages pour envoyer de l’eau douce depuis l’intérieur des terres en direction de la mer« , explique Le Monde. En Suisse, une tonne de poissons morts (de la race des ombres) a dû être extraite du Rhin, l’espèce n’ayant pas supporté la température excessivement élevée – 27,6 degrés – du fleuve.
La Belgique a quant à elle comptabilisé la 51ème journée d’été consécutive durant laquelle la température n’est pas descendue en dessous des 25°C. Le pays a ainsi dépassé le record de la canicule de 1976.
Brexit : le risque d’un non-accord inquiète les entreprises
Crédits : violinconcertono3 / iStock
HSBC, l’une des principales banques britanniques, a annoncé le rattachement juridique vers sa filiale française d’activités européennes jusque-là contrôlées depuis Londres. Sans faire référence au Brexit, elle explique qu’elle « ajuste ses activités » afin de continuer à servir au mieux ses clients « dans un contexte d’évolution politique et réglementaire en Europe« , rapporte Challenges. Concrètement, cela signifie que la filiale britannique d’HSBC Bank va perdre le contrôle de 7 succursales européennes, au profit de Paris.
Même chose pour le courtier britannique TP ICAP – le numéro un mondial de l’intermédiation de produits financiers – qui a choisi Paris comme futur siège européen après le Brexit, révèle Le Figaro.
Les banques ne sont pas les seules concernées. L’incertitude quant à la signature d’un futur accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne place les entreprises dans une situation délicate. Ces dernières n’y seraient d’ailleurs pas vraiment préparées, rapporte Le Monde. Selon une étude réalisée par l’Institute of Directors (IoD), « la moitié d’entre elles ne comptent pas mettre en place le moindre préparatif pour le Brexit« . Si certaines l’envisagent (19%) ou ont commencé à rédiger un plan (23%), « seules 8% sont passées à l’action« .
En cas d’échec complet des négociations, le Royaume-Uni deviendrait un simple membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui signifierait l’instauration de contrôles de marchandises, de procédures administratives et de droits de douane, pénalisant de nombreuses entreprises.
Sanctions américaines contre l’Iran : l’UE active sa loi de blocage
Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union pour les Affaires Etrangères – Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne – Service audiovisuel
Alors que l’administration américaine a déclenché sa première vague de sanctions contre l’Iran, mardi 7 août, « la Commission européenne a annoncé […] qu’elle activerait sa loi dite de ‘blocage‘ », visant à protéger les entreprises européennes présentes dans le pays [Le Monde].
Ce mécanisme interdit aux entreprises européennes de se plier à l’embargo américain, et leur ouvre un droit à indemnisation. De plus, toute décision judiciaire américaine fondée sur ces sanctions n’aura pas d’effet sur le territoire européen.
Au-delà de la défense de leurs intérêts économiques, les Etats membres espèrent lancer un signal politique au régime iranien. Conjointement avec la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, les ministres des Affaires étrangères français, allemand et britannique ont signé un communiqué commun signifiant leur « profond regret » à la suite de la réimposition de mesures restrictives. Ils ont affirmé leur « détermination à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans les affaires légitimes avec l’Iran » [Libération]. De leur côté, la Russie et la Chine se sont engagées à travailler « à la préservation et au maintien des canaux financiers efficaces avec l’Iran » [Le Figaro].
Néanmoins, de nombreuses entreprises étrangères se sont déjà retirées d’Iran, parmi elles, les géants Siemens, Airbus, Total ou PSA. Le risque concerne aussi les banques, qui ne pourront plus assurer des transactions avec l’Iran en dollars. Les sanctions concernent pour le moment le secteur de l’automobile, de l’aéronautique, du commerce de métaux ou encore de charbon.
De son côté, Donald Trump a indiqué qu’il était « ouvert » à un nouvel accord nucléaire, à condition qu’il concerne « l’ensemble de ses activités néfastes, y compris son programme balistique et son soutien au terrorisme » [Le Monde].
Accord nucléaire iranien : qu’est-ce que l’extraterritorialité des lois américaines ?
La Grèce touche sa dernière aide de l’Europe
De gauche à droite : Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Alexis Tsipras, Premier ministre de la Grèce – Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne – Service audiovisuel
« La Grèce a reçu sa toute dernière aide européenne« , a titré Le Point cette semaine. Le Mécanisme européen de stabilité (MES) a versé 15 milliards d’euros à Athènes, la dernière tranche d’aide financière. Elle avait été approuvée le 22 juin dernier par les ministres des Finances de la zone euro. Le directeur du MES, Klaus Regling, a précisé que 5,5 milliards d’euros seraient affectés « au service de la dette » et 9,5 milliards d’euros « à la réserve de trésorerie de la Grèce« . « La réserve atteindra environ 24 milliards d’euros« , « ce qui devrait couvrir environ 22 mois des besoins de financement« , a-t-il également ajouté.
A partir du 20 août, la Grèce devra donc désormais se financer seule, mettant fin à la tutelle du FMI et de la Commission européenne, qui se contentera d’une « surveillance renforcée« , beaucoup moins contraignante. Selon Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, « la Grèce a maintenant un fort matelas pour faciliter son retour au financement sur le marché« .
Au total, « seulement » 61,9 milliards d’euros, sur une enveloppe de 86 milliards, ont été déboursés dans le plan d’aide financière à la Grèce. En huit ans, la Grèce a bénéficié de plus de 273 milliards d’euros d’assistance de la part de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI). Elle doit désormais « prouver à ses partenaires et aux marchés qu’elle s’est engagée […] à poursuivre les politiques économiques budgétaires durables nécessaires […] pour devenir une économie robuste » [Le Monde].
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