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Actualité
03.08.2018
La question migratoire est au centre de l’actualité européenne et alimente différents climats : agressif en Italie, accueillant en Espagne et prudent en Allemagne… Pendant ce temps, les questions nées de l’accord commercial Europe/Etats-Unis commencent à émerger.
L’athlète italienne Daisy Osakue – Crédits : Profil Facebook officiel
Edit : l’avancement de l’enquête montre que l’agression de Daisy Osakue n’avait pas de caractère raciste.
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Agression d’une athlète : le racisme monte en Italie
Dans la nuit du 29 au 30 juillet, une jeune athlète de 22 ans, Daisy Osakue, née à Turin de parents nigérians, a été blessée à l’œil par un projectile reçu en pleine tête et lancé d’une voiture, rapporte Le Monde. Pour la jeune femme il s’agit d’un acte raciste : « mes agresseurs cherchaient visiblement à s’en prendre à une personne de couleur« , assure-t-elle [Le Figaro].
Cette attaque, qui n’est pas la première, vient nourrir une vague d’agressions racistes enregistrées depuis quelques temps en Italie. Au moins dix cas, dans lesquels des Italiens ont ouvert le feu sur des étrangers, ont été rapportés depuis juin. Dans la nuit du 28 au 29 juillet, un Marocain est mort dans un accident de voiture en tentant d’échapper à des habitants qui l’avaient pris en chasse, persuadés à tort qu’il s’agissait d’un voleur.
Si le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a déploré l’acte – « Toute agression sera punie et condamnée » – il a minimisé la gravité du climat actuel, analyse Le Parisien. « Alerte au racisme en Italie ? Ne disons pas de bêtises ! » s’est-il-exclamé. Face aux reproches de l’opposition de gauche, qui le tiennent responsable du climat de racisme ambiant, il a ajouté : « Je rappelle qu’il y a environ 700 délits commis chaque jour en Italie par des immigrés, soit près d’un tiers du total, et ceci est la seule vraie urgence pour laquelle je me bats en tant que ministre« .
Crédité de 50% d’opinions positives et pouvant compter sur le soutien du chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S), M. Salvini ne cherche pas à cacher sa politique anti-migrants. Il a d’ailleurs répondu aux différentes critiques de ses opposants par un tweet reprenant une phrase de Benito Mussolini : « Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur « .
Pendant que les migrants sont refoulés, les agressions racistes se multiplient
Washington : rencontre amicale entre Giuseppe Conte et Donald Trump
L’Allemagne rétablit le regroupement familial avec des restrictions
Crédits : dinosmichail / iStock
En 2016, l’Allemagne avait interdit le regroupement familial pour les protégés subsidiaires, des personnes dont la vie dans leur pays est en danger mais qui ne bénéficient pas du statut de réfugié [Arte]. Mais depuis le 1er août 2018, de nouvelles règles l’autorisent à nouveau, sous certaines conditions.
Le nombre de personnes autorisées à entrer en Allemagne dans ce cadre (essentiellement les conjoints et les enfants) est désormais limité à 1 000 par mois. Les critères de sélection sont également stricts, et concernent la durée de la séparation (au moins 2 ans), la présence ou non d’enfants mineurs, des problèmes médicaux ou le risque de danger pour les personnes concernées [Le Figaro].
Actuellement, le ministère des Affaires étrangères allemand a recensé environ 34 000 demandes, émanant principalement de Syriens et d’Irakiens. Cette mesure a suscité de vives réactions à l’extrême-droite : « Face à cette crise migratoire sans fin qui touche l’Europe, l’Allemagne, avec la reprise du regroupement familial, envoie un signal désastreux« , a jugé Alice Weindel, députée du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Mais également à gauche où le parti écologiste des Verts et l’oeuvre sociale des Eglises protestantes ont dénoncé ce plafond et déploré l’imprécision des critères retenus pour désigner les personnes qui pourront s’installer [Le Figaro].
L’Espagne accueille de plus en plus de migrants : une stratégie électorale ?
Pedro Sanchez, Président du gouvernement d’Espagne – Crédits : Profil Facebook officiel
Depuis l’arrivée au pouvoir du Parti socialiste et la fermeture de la voie italienne, l’Espagne est devenue aujourd’hui la première porte d’entrée par la mer de migrants en Europe, devant l’Italie et la Grèce (selon les données de l’UNHCR). L’entrée se fait par le détroit de Gibraltar ou par voie de terre, en entrant clandestinement par Ceuta ou Melilla, deux enclaves espagnoles situées en Afrique du Nord, rapportent Les Echos. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a notamment décidé d’accueillir en juin dernier l’Aquarius, un bateau de 629 migrants affrété par l’association SOS Méditerranée, qui avait été refoulé de Malte et d’Italie.
Mais les arrivées massives (2 000 migrants en moins d’une semaine) ont débordé les structures d’accueil espagnoles. Le gouvernement a demandé à bénéficier d’une allocation de 30 millions d’euros du Fonds européen pour l’asile, la migration et l’intégration (Fami) et du Fonds européen pour la Sécurité (FSI).
Le pays en appelle à la solidarité européenne et condamne la fermeture de certaines voies : « en bloquant une route, on ne fait que déplacer vers un autre point chaud« , a déclaré le ministre des Affaires étrangères espagnol, Josep Borrell. De passage à Madrid, le président français Emmanuel Macron a ratifié avec Pedro Sanchez une déclaration commune affirmant l’urgence de « bâtir un modèle de migration fondé sur la solidarité et le respect des droits de l’homme« , à travers un renforcement des moyens de Frontex et la création de « centres contrôlés » et de « plateformes de débarquement » [Les Echos].
Pour Barbara Loyer, spécialiste de l’Espagne et directrice de l’Institut français de géopolitique, ces prises de position révèlent aussi un enjeu de politique interne : « Le Parti socialiste, à la tête d’une coalition fragile, tente de séduire les électeurs de Podemos et de Ciudadanos […] en vue des prochaines échéances électorales » [France 24]. Une stratégie qui semble réalisable : l’Espagne n’est pas particulièrement menacée par la montée du populisme et l’extrême droite n’y obtient qu’un score très faible.
Accord commercial UE / Etats-Unis : un armistice en danger
De gauche à droite : Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Donald Trump – Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne – Service audiovisuel
Conclu pour mettre fin à la guerre commerciale entre Washington et Bruxelles, l’accord provisoire du 25 juillet dernier semble faire l’objet de lectures différentes. Le compromis prévoit notamment une réduction des barrières douanières et une hausse des échanges dans certains secteurs. Mais pour Bruxelles, l’agriculture ne fait pas partie des secteurs nommés quand Washington prétend le contraire.
L’ambiguïté réside dans les différentes déclarations qui ont suivi l’accord : « Nous avons eu des conversations spécifiques sur l’agriculture et sur la nécessité d’abattre les barrières sur l’agriculture […] ce sera une part importante de tout accord auquel nous parviendrons« , a affirmé Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor. Et de son côté, Donald Trump a tweeté : « Nous venons d’ouvrir l’Europe pour vous, agriculteurs » [Le Figaro].
Mais pour le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, il y a bien eu discussion sur le soja et les fermiers, mais pas sur l’agriculture en tant que telle, qui ne figure pas sur la déclaration commune. En cause : le risque de voir les barrières sanitaires existantes en Europe mises à mal, les Etats-Unis utilisant beaucoup d’OGM. Une position défendue notamment par la France : « Je considère qu’aucun standard européen ne doit être supprimé ou abaissé en matière environnementale, sanitaire ou alimentaire« , a déclaré Emmanuel Macron.
La satisfaction d’avoir réussi à conclure un début d’accord la semaine dernière doit donc être nuancée. « L’Europe doit rester prudente face à ce qui s’apparente plus à un compromis tactique de la part de M. Trump qu’à un changement radical de stratégie », résume Le Monde.
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