Démocratie participative – Etats-citoyens et Budgets participatifs – EURACTIV.fr

Grain de sel VDB : La question de la citoyenneté européenne est un theme lancinant dans la construction de l’UE – Alors que la democratie de l’UE est de qualité au regard de nombre de systèmes y compris d’Etats Membres, le lien citoyen/ UE peine à se faire depuis des années- Au même titre, que la conférence de l’avenir de l’Europe, le budget participatif qui peut se décliner à tous les niveaux locaux est un outil concret pour créer de la democratie participative 

Le budget participatif — à savoir la prise de décision partagée entre les autorités locales et les citoyens sur la manière de dépenser une partie du budget municipal — devient un outil démocratique de plus en plus populaire en Europe.

Selon l’Atlas mondial du budget participatif, avec plus de 4 500 budgets participatifs, l’Europe comptabilise 39 % des cas de budgets participatifs dans le monde et est la région qui accueille le plus grand nombre de ces exercices participatifs.

En dépit de certaines différences régionales, sur le fond, le processus adopté par les villes européennes est similaire en termes d’étapes. Les habitants élaborent et votent les propositions de projets qu’ils souhaitent pour leur ville, leur district ou leur quartier.

Ces initiatives sont ensuite financées par le budget municipal et mises en œuvre par le conseil municipal.

Né à Porto Alegre au Brésil, le concept a été adopté en Europe au début des années 2000.

Alors que l’expérience menée au Brésil en 1989 était axée sur l’injustice sociale et visait à aider la communauté à lutter contre les inégalités économiques, les expériences européennes varient en termes de portée et de format.

La ville de Lisbonne, par exemple, qui est l’une des capitales européennes les plus actives en matière de processus participatifs, a été la première à introduire la budgétisation participative en ligne en 2008. Plus récemment, la capitale portugaise a également introduit un budget participatif vert destiné à financer des initiatives citoyennes en vue d’atténuer le changement climatique.

Cependant, les demandes de projets écologiques visant à accroître la durabilité et à améliorer la qualité de vie au niveau local augmentent même dans les villes qui ne disposent pas d’un budget participatif vert dédié. Cela montre que ce système pourrait être un moyen de s’attaquer aux problèmes environnementaux en partant de la base.

Le sud de Dublin s’inscrit dans cette tendance, avec la majorité des projets lauréats du cycle 2019 concernant des jardins, des espaces d’activités en plein air, des sentiers naturels et des aires de jeux.

À Dublin Sud, le budget participatif a été lancé en 2017 avec une enveloppe de 300 000 € et a ciblé les résidents d’une zone électorale différente chaque année.

Des demandes variées

Si les demandes des résidents dans les villes européennes sont souvent similaires, le pourcentage du budget peut varier considérablement d’un endroit à l’autre.

À Paris par exemple, 25 % du budget d’investissement de la ville est décidé de manière participative, tandis que d’autres villes, plus petites, y consacrent généralement 2 à 5 % de leurs ressources.

La répartition géographique de ces processus diffère également sur le continent. Environ 92 % des budgets participatifs sont répartis en Europe de l’Est et du Sud, tandis que les pays de l’Ouest et du Nord ne représentent que 2 à 5 %.

Cette répartition inégale est en partie due à la législation nationale favorisant le budget participatif dans certains pays, comme en Pologne, où le budget participatif est devenu obligatoire dans les grandes villes depuis 2019.

Si les demandes des résidents dans les villes européennes sont souvent similaires, le pourcentage du budget peut varier considérablement d’un endroit à l’autre. Paris consacre 25 % du budget d’investissement à la budgétisation participative, tandis que d’autres villes, plus petites, y consacrent généralement 2 à 5 % de leurs ressources. Cependant, selon Giovanni Allegretti, chercheur à l’Université de Coimbra, la forte concentration d’exercices participatifs dans ces régions est également liée à un manque de confiance profondément ancré entre les citoyens et le gouvernement.

« Lorsque le budget participatif est né, il s’agissait de créer une confiance mutuelle entre les institutions et les citoyens, et la confiance mutuelle est nécessaire, surtout dans les pays où les taux de participation électorale sont faibles et où la corruption est élevée », a-t-il indiqué.

Au contraire, des pays comme la Finlande, la Suède, la Norvège et le Danemark manquent « d’un élément moteur justifiant l’existence du budget participatif, car ils croient trop en la justesse de la politique ».

Outre le renforcement de la confiance dans les gouvernements locaux, les spécialistes s’accordent à dire que la budgétisation participative peut augmenter la participation électorale et mieux informer les dirigeants municipaux sur les questions qui nécessitent une attention particulière et des investissements.

La répartition géographique de ces processus diffère également sur le continent. Environ 92 % des budgets participatifs sont répartis en Europe de l’Est et du Sud, tandis que les pays de l’Ouest et du Nord ne représentent que 2 à 5 %.

Cette répartition inégale est en partie due à la législation nationale favorisant le budget participatif dans certains pays, comme en Pologne, où le budget participatif est devenu obligatoire dans les grandes villes depuis 2019.

Cependant, les critiques disent que ces exercices pourraient être affectés par un manque d’intérêt à avoir un mot à dire sur les questions locales et de volonté politique à partager le pouvoir dans les processus décisionnels.

En outre, les budgets participatifs ne parviennent souvent pas à représenter la population de manière équitable, les communautés marginalisées, telles que les immigrés par exemple, demeurant exclues de la participation.

Malgré ces limites, la budgétisation participative ne se développe non seulement au niveau des villes, mais elle gagne également du terrain parmi les institutions européennes en tant que moyen d’accroître la confiance et l’engagement des citoyens dans les processus décisionnels de l’UE.

Dans une résolution approuvée en juillet 2021, le Parlement européen a proposé d’introduire le budget participatif et d’autres outils de participation pour des projets pilotes afin de permettre aux citoyens d’avoir leur mot à dire sur les dépenses d’une partie du budget de l’UE.

https://www.euractiv.fr/section/politique/infographic/le-budget-participatif-le-pari-de-lue-pour-renforcer-la-confiance-dans-les-gouvernements/