Le gaspillage d’Amazon bientôt interdit en France – EURACTIV.fr

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Amazon a détruit environ trois millions de produits invendus en France en 2018. Une pratique qui sera bientôt interdite par la future loi française sur l’économie circulaire.

Une enquête du programme télévisé Capital diffusée le 14 janvier semble accréditer les accusations selon lesquelles le géant de la vente en ligne, Amazon, a détruit jusqu’à 300 000 d’objets neufs invendus en juste trois mois dans un entrepôt français de Bourgogne-Franche-Comté.

Un journaliste embauché par la firme a en effet filmé le chargement de produits neufs de toutes sortes dans des conteneurs destinés à la destruction. Le journaliste a également dévoilé les clauses contenues dans les contrats entre la plateforme d’Amazon et les vendeurs tiers qu’elle héberge et dont elle stocke les produits dans ses entrepôts. Ces accords prévoient qu’en cas d’invendus, les marchandises sont renvoyées ou détruites, même neuves. Une pratique légale, dénonce l’émission.

Ces révélations ont permis à la Confédération générale du travail d’estimer que jusqu’à 3,2 millions de produits neufs auraient pu être détruits en France en 2018.

« Je suis choquée. Outrée […]. Dans les mois à venir, une loi [sur l’Économie circulaire] va passer au Parlement qui va interdire ce type de pratique. Des entreprises comme par exemple Amazon ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables », a réagi Brune Poirson, secrétaire d’État française à la Transition écologique sur le plateau de l’émission lors de la diffusion du reportage.

Les entreprises usant de ces pratiques « ne pourront pas non plus rendre impropres à la consommation des produits qui pourraient être encore utilisables: pour cela, elles devront se débrouiller et trouver des solutions », sous peine de sanctions, a-t-elle ajouté.

Brune Poirson souhaite cependant « aller encore plus loin : nous voulons considérer les ‘market places’ telles Amazon comme responsables par défaut de la fin de vie des produits qu’elles commercialisent »

Des déclarations saluées par Alma Dufour, porte-parole des Amis de la Terre, qui estime ces mesures bienvenues « à l’heure où le nombre de produits détruits pourrait passer à six millions en 2019 avec le doublement des surfaces de stockage de la multinationale dans l’Hexagone, si rien n’était fait ».

« L’urgence climatique exige que nous réduisions rapidement les niveaux de production », souligne-t-elle.

« Le système Amazon amplifie la surproduction, puisque son principe est de proposer une offre pléthorique », explique Guillaume Cahour, de Capital, au Monde. « Je ne dis pas qu’acheter ou vendre sur Amazon est mal. En revanche, vendeurs et acheteurs connaissent-ils les conditions ? Je pense que non. Ce reportage peut éveiller à une certaine forme de responsabilité. »

Gaspillage financièrement efficace

Une des révélations du reportage est que le gaspillage est financièrement plus efficace que le stockage d’invendus. Le stockage des produits dans les entrepôts d’Amazon coûte en effet très cher aux vendeurs : pour trois mètres cubes, 26 euros pendant les premiers six mois, puis 500 euros pour les six mois suivants, et enfin 1 000 euros après un an.

« Amazon devient davantage une ‘market place’ qu’un vendeur. L’entreprise ne possède pas la majorité des produits stockés dans ses entrepôts », indique Alma Dufour. « Économiquement parlant, cela ne coûte rien à Amazon de détruire des produits […] Les petits vendeurs y perdent beaucoup, mais Amazon ne perd pas d’argent du tout. »

Le problème est étroitement lié à la culture de surproduction qui entraine une pression pour l’abaissement des prix entre vendeurs sur le site. Pour elle, il est grand temps que les législateurs se penchent sur les cadres juridiques qui permettent à la société de fonctionner de cette manière.

Gaspillage allemand

La France n’est pas le premier pays européen à découvrir la destruction massive de produits par Amazon. Mi-2018, des accusations similaires avaient fait surface en Allemagne. Des employés de la marque avaient révélé qu’ils se débarrassaient de milliers de produits neufs tous les jours, des couches aux photocopieuses.

Suite à la diffusion du reportage français, Amazon a expliqué que « la grande majorité » des produits non vendus étaient « recyclés, revendus, renvoyés ou donnés ». Le communiqué de presse du géant de la vente en ligne assure qu’il fait ce qu’il peut pour réduire le nombre de produits qu’il « n’a pas d’autre choix que de détruire ».

Début janvier, Amazon a supplanté Microsoft comme plus grosse entreprise cotée en bourse au monde, avec 797 milliards de dollars de valeur en bourse. Son propriétaire, Jeff Bezos, est l’homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 135 milliards de dollars. Il est actuellement en train de divorcer, ce qui pose des questions sur l’avenir de l’entreprise, étant donné que sa femme pourrait en devenir l’un des principaux actionnaires.



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https://www.euractiv.fr/section/developpement-durable/news/french-investigation-shines-light-on-amazon-mass-destruction-of-goods/