Le digital s’immisce dans notre alimentation : quelles conséquences ?

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Actualité


07.06.2019

Entre les applications de livraison à domicile et celles qui conseillent nos choix alimentaires, les outils digitaux influencent de plus en plus notre façon de consommer à l’heure des repas.

Nos choix alimentaires qui sont de plus en plus influencés par les applications de la "foodtech" - Crédits : DragonImages / iStock

Nos choix alimentaires qui sont de plus en plus influencés par les applications de la « foodtech » – Crédits : DragonImages / iStock

Le numérique s’immisce peu à peu dans différents aspects de notre vie quotidienne. Depuis quelques temps, ce sont nos choix alimentaires qui sont de plus en plus influencés par les nouvelles technologies. Dans les rayons des supermarchés, il n’est plus rare de voir les clients scanner les étiquettes des produits pour vérifier leur composition ou sa compatibilité avec leur régime alimentaire.

La « foodtech », un marché en pleine expansion

Le marché de la « foodtech » est en effet en pleine expansion. De simples applications, telles que Yuka, Kwalito ou Open Food Facts permettent par exemple de décrypter les étiquettes de nos achats alimentaires, comme l’explique le site Numerama. Elles en estiment aussi l’incidence sur notre santé, tout en suggérant des alternatives plus saines. D’autres proposent des recommandations pour suivre un régime alimentaire particulier, adapté à ses allergies ou autres problèmes digestifs.

Ces outils qui permettent de contrôler et d’améliorer son alimentation sont un véritable phénomène de mode. Selon un article du Monde, 15 % des Français utiliseraient déjà ces applications en faisant leurs courses en 2018, un succès qui s’explique notamment par le fait que 57 % d’entre eux se disent plus préoccupés par leur alimentation aujourd’hui qu’il y a trois ans.

« De plus en plus, les consommateurs considèrent que la santé est un capital qui s’entretient par l’alimentation, l’activité physique et la gestion du stress. Ce sont des phénomènes de sociétés qui se rencontrent notamment à l’heure du déjeuner« , note Danièle Gerkens, rédactrice en chef du Elle à table lors d’une conférence organisée par Edenred. De nouvelles habitudes qui ont chacune leur application pour surveiller sa santé.

« On est à la croisée de deux flux : d’un côté les nouvelles technologies et la recherche scientifique [notamment du décryptage de l’ADN et du microbiote] et en face de cela, un consommateur de plus en plus en quête de ces outils« , souligne Grégory Dubourg, directeur de l’agence Nutrikéo.

La « malbouffe », plus accessible que jamais

L’émergence de tels outils n’a néanmoins pas encore permis d’inverser la tendance à la hausse de l’obésité en Europe. « La prévalence de l’obésité augmente rapidement ou se stabilise à des niveaux très élevés dans presque tous les pays européens, et le comportement alimentaire reste loin d’être optimal« , observe l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2018). A l’origine de nombreux problèmes de santé, l’obésité concernerait en moyenne 12 % des enfants européens âgés de 7 à 8 ans en 2017, note le rapport annuel de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE, 2018).

Santé : les grands combats de l’Union européenne

Différents facteurs comportementaux et environnementaux ont contribué à faire grimper les taux d’obésité dans les pays de l’UE et notamment la disponibilité généralisée d’aliments gras et calorique et un mode de vie de plus en plus sédentaire. « Notre organisme est le même depuis des centaines de milliers d’années. Il est initialement prévu pour pallier les manques. Mais à l’heure actuelle, la ‘malbouffe’ n’a jamais été aussi accessible » tant en termes de prix que d’offre, note Danièle Gerkens.

Du côté des plateformes de livraison de repas à domicile, comme Uber Eats qui répertorie 15 000 restaurants et qui est parfois accusée comme ses concurrentes d’encourager la « malbouffe », on reconnait que « le cœur des livraisons en France reste les burgers, les pizzas et les sushis même si c’était le cas avant l’existence d’Uber. » « On est en train de changer cette tendance en diversifiant l’offre mais changer les habitudes prend du temps« , explique ainsi Stéphane Ficaja, directeur général d’Uber Eats pour l’Europe de l’Ouest et du Sud.

Vers plus de transparence ?

Les applications de livraison à domicile ou celles qui vérifient la composition de aliments transformés permettront-elles néanmoins d’aller vers plus de transparence de la part des restaurateurs ou de l’industrie agro-alimentaire ?

C’est peut-être à ce niveau-là que le digital pourrait avoir un rôle clé dans la capacité pour les citoyens à influer sur les décisions des pouvoirs politiques et économiques : améliorer l’accès à l’information et la transparence, et ce en temps réel, dès que nécessaire.

Une démarche revendiquée par les applications de nutrition, mais que devraient pousser les applications de livraison à domicile, selon Danièle Gerkens, suggérant par exemple que celles-ci mettent en avant l’impact carbone de la production des repas proposés sur leur application…  » Il y a un mouvement de fronde qui vient des consommateurs et le digital peut contribuer à changer les choses et notre vie alimentaire car le choix de la carte bancaire est le vecteur d’influence le plus puissant qui soit« , considère la journaliste.

Lutter contre l’obésité avec ces nouveaux outils digitaux ?

Outre une meilleure transparence, les nouvelles technologies pourraient-elles contribuer à lutter contre l’obésité liée à des facteurs sociaux ? Ou améliorer le quotidien de personnes âgées ?

Les Européens utilisent certes de plus en plus internet et les nouvelles technologies pour obtenir des informations liées à l’alimentation ou à l’amélioration de leur santé. « La moitié de l’ensemble des résidents de l’UE ont cherché des informations sur la santé en ligne en 2017, un chiffre qui a presque doublé depuis 2008« , constate l’OCDE.

Mais les disparités sont importantes notamment selon l’âge et les groupes socio-économiques : environ 40 % des habitants des pays de l’UE vivant dans des ménages du quartile de revenu le plus bas ont eu accès à des informations de santé en ligne, contre plus de 60 % dans le quartile de revenu le plus élevé… Et s’agissant du recours aux outils digitaux, les personnes âgées ou encore les classes les plus défavorisées, plus touchées par l’obésité, y sont moins sensibilisées.

Les salariés semblent pour leur part de plus en plus intéressés à l’idée d’utiliser une application pour améliorer leurs habitudes alimentaires. Selon une enquête annuelle menée par l’entreprise Edenred, 51 % des salariés européens sondés considèrent que les nouvelles technologies pourraient les aider à adopter de meilleures habitudes alimentaires.

Malgré tout, ces applications semblent avoir des effets limités. Le programme de recherche Food4me qui s’intéresse aux « business models » pour la nutrition personnalisée cherche à déterminer la pertinence potentielle d’une démocratisation de ces technologies. Les recherches concluent notamment qu’en comparant différents types d’interventions de nutrition personnalisée, on observe que les changements de comportement des individus testés sont équivalents par rapport à ceux à qui l’on a uniquement donné les informations de base (la pyramide nutritionnelle).

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