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Le Royaume-Uni étant en pleine impasse politique, repousser la date effective du Brexit fin mars permettrait à une majorité d’émerger en faveur de la mise en place d’une union douanière, selon Kevin O’Rourke, professeur à Oxford. Un article de notre partenaire, Ouest-France.
Kevin O’Rourke est irlandais et professeur d’histoire de l’économie à Oxford et auteur de « Brève histoire du Brexit » paru chez Odile Jacob.
Michel Barnier affirme qu’une sortie sans accord n’a jamais été aussi proche. C’est votre avis ?
Oui, c’est le scénario le plus probable. À Westminster, seule une minorité le souhaite, mais sans alternative, on y va tout droit. Un deuxième référendum est possible, mais avec une incertitude là aussi. Ce qui me semble improbable, c’est la renégociation d’un accord. En revanche, il y a peut-être des marges sur la déclaration politique.
Mais le parlement est terriblement divisé ?
Oui, les Britanniques ont une fâcheuse tendance, ils ne sont unis que lorsqu’on leur donne le beurre et l’argent du beurre. Conserver la libre circulation des services et pas des personnes, négocier seuls avec Trump tout en gardant l’accès au marché unique etc. C’est tout le problème. Sinon, ils se divisent. Et il y a tellement de clivages qu’ils sont incapables de prendre une décision collective. Voilà pourquoi le risque de sortie brutale est si grand. Mais si la Chambre des Communes prend les choses en main, lundi prochain, une majorité transversale pourrait émerger. Il faut l’espérer. Une sortie sans accord serait catastrophique pour beaucoup de gens.
Cela voudrait dire désavouer le gouvernement ?
Oui, en risquant d’ailleurs de bouleverser les pratiques constitutionnelles. Car la prise de pouvoir des députés, si elle a lieu, laissera des traces. Avec le système électoral britannique, à un tour, les élus n’ont pas la culture du compromis.
Les Irlandais sont inquiets ?
Pour les Irlandais, le Brexit est une chose qu’on subit depuis le début. On n’a pas eu voix au chapitre et pourtant on est très exposés et les premiers impactés. L’inquiétude est très grande, mais il faut rester calme.