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À la suite des annonces du gouvernement pour répondre à la crise des gilets jaunes, l’Assemblée nationale a rehaussé les prévisions de déficit à 3,2% pour 2019. Une estimation jugée peu sincère par les oppositions.
Les mesures d’urgence pour répondre à la crise sociale dénoncée par les gilets jaunes vont creuser le déficit français. Le déficit 2018 était initialement prévu à 2,6%, celui pour 2019 à 2,8% du produit intérieur brut.
À l’ouverture des débats en nouvelle lecture du projet de budget, les députés ont adopté un amendement gouvernemental pour ajuster ces taux. Le Premier ministre avait lui-même annoncé au journal Les Échos lundi ce creusement du déficit à 3,2% en 2019, alors que la France est sous l’étroite surveillance de la Commission européenne.
Le gouvernement a pris en compte certaines mesures annoncées pour répondre à la crise des gilets jaunes dans cet amendement « de coordination ». Il s’agit de la suppression intégrale de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) au 1e janvier 2019, de l’augmentation de la prime d’activité pour atteindre une hausse de revenu de 100 euros autour du Smic. Figure également la révision de la « niche Copé », une exonération d’impôt sur les plus-values de cession de filiales, proposée par la commission des finances de l’Assemblée et qui doit, elle, rapporter de l’ordre de 200 millions d’euros.
« Pourquoi vous ne mettez pas aussi la défiscalisation des heures supplémentaires dans le budget? […] Pourquoi voulez-vous faire cela en deux morceaux? », a demandé Charles de Courson (Libertés et territoires). Cette défiscalisation doit figurer dans un projet de loi distinct, « portant mesures d’urgence économique et sociale », qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres et passera jeudi après-midi à l’Assemblée, puis vendredi au Sénat.
« Cet article liminaire est faux, archi-faux », a critiqué le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR), en dénonçant « un embrouillamini assez incroyable » et de « l’improvisation » de la part du gouvernement.
À gauche, la présidente du groupe socialiste Valérie Rabault a fustigé « une phase d’insincérité ». « Cela ressemble à l’épilogue d’une très mauvaise série dont les scénaristes ne connaissent pas encore les épisodes qui vont être écrits », a commenté pour sa part l’Insoumis Eric Coquerel.
Selon le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, « ce que souhaitait l’opposition, après avoir demandé des mesures d’urgence pour le peuple français, c’est que nous n’adoptions pas ces mesures ».