Lancement de la garantie européenne pour l’enfance, qui vise à lutter contre la pauvreté infantile – EURACTIV.fr


À la suite d’une proposition de la Commission européenne demandant aux États membres de tenir compte des besoins spécifiques des enfants issus de milieux défavorisés, sans abri, handicapés, migrants ou appartenant à une minorité raciale ou ethnique, le Conseil a adopté la garantie européenne pour l’enfance. Un article d’EURACTIV Italie.

En mars dernier, la Commission européenne a adopté la première stratégie européenne sur les droits de l’enfant, ainsi qu’une proposition de recommandation visant à établir une garantie européenne destinée aux enfants menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale.

Lundi 14 juin, les États membres réunis au sein du Conseil EPSCO (Emploi, politique sociale, santé et consommateurs) ont approuvé une recommandation établissant la « la garantie européenne pour l’enfance », afin de garantir l’accès aux services essentiels tels que l’éducation et la santé. Une décision prise sous l’égide de la présidence portugaise du Conseil de l’UE, qui souhaitait donner une forte empreinte sociale à son mandat.

« Nos enfants sont notre avenir », a souligné Ana Mendes Godinho, la ministre portugaise du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale, expliquant que « le plan d’action du socle européen des droits sociaux a fixé l’objectif ambitieux de réduire de cinq millions le nombre d’enfants menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale d’ici à 2030, et cet objectif a été renforcé lors du sommet social de Porto. La garantie européenne pour l’enfance constitue une avancée importante à cet égard. Nous devons prendre des mesures concrètes pour nous assurer que nous nous attaquons aux désavantages et à l’exclusion pendant les premières années de la vie de nos enfants, afin de leur garantir un meilleur avenir pour leur vie d’adulte ».

La pauvreté éducative et le risque d’exclusion sociale constituaient déjà un problème majeur, bien que peut-être sous-estimé, dans l’Europe d’avant la pandémie. L’urgence sanitaire a encore aggravé la situation, non seulement en ce qui concerne l’accès à l’éducation et aux technologies adéquates pour pouvoir suivre les cours à distance, mais aussi pour tous les services en lien avec l’univers scolaire : de la possibilité de prendre au moins un repas « sain » par jour dans les cantines scolaires, à la rencontre et au contact avec ses pairs.

La fermeture forcée des écoles pendant la pandémie a mis en évidence le rôle protecteur qu’elles assurent, et pas seulement d’un point de vue éducatif et pédagogique, pour un nombre important d’enfants qui vivent dans des conditions de difficultés sociales, de pauvreté, de handicap ou de marginalisation.

Il suffit de penser aux enfants mal logés ou handicapés, pour qui l’école est avant tout un lieu d’interaction sociale, d’inclusion, de rencontre avec d’autres enfants, ou à tous ces enfants dont les familles ne peuvent pas mettre sur la table un repas sain, nutritif et varié en raison de difficultés économiques – y compris celles que la pandémie a exacerbées.

Sur la base de cette prise de conscience, la recommandation identifie un certain nombre d’actions à l’intention des États membres : identifier et lever les obstacles économiques et non économiques à la participation à l’éducation et au soin de la petite enfance, à l’éducation et aux activités scolaires ; garantir au moins un repas sain chaque jour d’école ; garantir la mise à disposition de matériel éducatif, y compris d’outils éducatifs numériques, de livres ; garantir le transport pour se rendre dans les écoles ; garantir un accès équitable et inclusif aux activités scolaires, y compris la participation aux sorties scolaires et aux activités sportives, récréatives et culturelles ; garantir un logement social pour les familles avec des mineurs en difficulté économique ; et garantir l’accès aux soins.

Ces besoins très concrets ont également été mis en évidence grâce à la collaboration avec des associations et des organisations qui s’occupent des droits de l’enfant et des politiques de lutte contre la pauvreté infantile, comme Eurochild, Save the Children et l’Alliance européenne pour l’investissement en faveur des enfants, qui ont, dès le départ, travaillé aux côtés de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l’UE, pour donner corps à la garantie pour l’enfance.

Au moins 18 millions d’enfants en Europe sont visés par cette action. C’est un nombre très élevé. Cela représente un ratio d’environ 1 enfant sur 4 dans l’une des régions les plus riches du monde et où les droits sociaux sont certainement les mieux garantis.

En Europe, un enfant sur quatre est menacé de pauvreté

La pauvreté et l’exclusion, qui menacent près d’un enfant sur quatre, demeurent « un problème grave au sein de l’Union européenne ». Il est en outre difficile d’évaluer l’efficacité des mesures de lutte adoptées, selon un rapport. Un article d’Euroefe.

La situation varie bien évidemment d’un pays à l’autre et dans certains États, ces mesures sont déjà en vigueur. Quoi qu’il en soit, d’une manière générale, tous les États membres ont désormais neuf mois pour adopter des plans nationaux destinés à mettre en œuvre la garantie pour l’enfance en fonction de leur contexte spécifique. Ils devront ensuite les concrétiser d’ici à 2030, notamment en désignant un coordinateur national chargé de veiller à ce que les services soient disponibles gratuitement. La Commission européenne sera comme toujours chargée de surveiller le processus et de vérifier que les mesures sont efficaces.



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