Allemagne, une course pour remplacer le gaz de Russie – EURACTIV.fr

 La guerre contre la Russie continue, le gouvernement allemand cherche  des solutions pour remplacer le gaz russe acheminé par gazoduc. Les navires-citernes mobiles flottants, réaménagés pour le traitement du GNL provenant du monde entier, sont la solution choisie par Berlin.

Pour transporter le gaz sur de longues distances, celui-ci doit être refroidi à -160 ° Celsius et comprimé sous forme liquide, ce qui réduit son volume de 1/600ème.

Pour devenir utilisable à des fins énergétiques, ce gaz doit être regazéifié, une opération qui nécessite un terminal spécial et dont la construction prend environ cinq ans.

Face au besoin pressant de trouver des alternatives à l’énergie russe, le gouvernement allemand mise sur des terminaux flottants et des sites terrestres plus modulables. « Pour sortir de l’emprise des approvisionnements en gaz russe, nous, en Basse-Saxe, sommes prêts à prendre nos responsabilités », a déclaré Olaf Lief, ministre de l’Énergie de Basse-Saxe.

Le Land accueillera au moins un terminal GNL terrestre et un terminal flottant, a annoncé le vice-chancelier Robert Habeck lors de sa visite le 5 mai. « Aujourd’hui plus que jamais, nous devons placer notre approvisionnement énergétique sur des fondements plus solides », a-t-il expliqué, ajoutant que les efforts pour développer les énergies renouvelables parallèlement à la mise en place d’une structure d’importation de GNL étaient essentiels.

Les Unités flottantes de stockage et de regazéification (Floating, Storage and Regasification Units, FSRU) sont souvent d’anciens superpétroliers reconvertis pour la regazéification d’importantes quantités de GNL. Alors que les terminaux terrestres doivent respecter des règles de construction strictes, les terminaux flottants n’ont besoin que d’un port en eau profonde capable d’accueillir de très grands navires.

L’Allemagne prévoit que son premier terminal sera opérationnel à Wilhelmshaven avant la fin de l’année, ce qui permettra d’importer plus de 5 milliards de mètres cubes par an. Le deuxième navire, provenant également de la société norvégienne Hoegh, sera quant à lui opérationnel début 2023.

Au total, ils permettront d’importer 10 à 14 milliards de mètres cubes, a indiqué la compagnie d’électricité RWE. « Dès l’année prochaine, il sera donc possible de remplacer une partie du gaz russe », a expliqué Andree Stracke, président de la branche commerce et approvisionnement de RWE.

Uniper va affréter deux autres FSRU pour le gouvernement allemand auprès de la société grecque Dynagas.

Une fois les terminaux grecs en place, l’Allemagne disposera d’une capacité de regazéification minimale de 20 milliards de m3 par an, soit 50 % de ses importations de gaz en provenance de Russie en 2021.

L’acquisition temporaire des terminaux sera financée par les 3 milliards d’euros débloqués par le ministre allemand des Finances Christian Lindner.

Une course aux FSRU dans toute l’Europe

Si les FSRU constituent un moyen rapide de se doter de capacités supplémentaires d’importation de GNL, les marchés sont loin d’être aussi souples.

Au total, Bloomberg estime à 48 le nombre de ces terminaux flottants dans le monde à la fin de 2001. Néanmoins, une fois que l’Allemagne a commencé à montrer de l’intérêt pour les terminaux flottants, les fournisseurs potentiels sont devenus très désireux de faire des affaires, ont confié des fonctionnaires allemands à EURACTIV.

L’Allemagne ayant désormais obtenu quatre FSRU grâce à ses fonds importants, la concurrence pour ces terminaux qui promettent de réduire la dépendance au gaz russe est devenue encore plus féroce.

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