L’accord UE-Mercosur divise des deux côtés de l’Atlantique – EURACTIV.fr

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L’Union européenne et le Mercosur ont signé il y a 10 jours un accord de libre-échange qui couvrira un marché de 780 millions de consommateurs. Les opinions des deux côtés de l’Atlantique restent très contrastées. Un article d’Euroefe.

L’accord, après 20 ans de négociations et beaucoup de marchandage, permettra aux entreprises européennes d’économiser 4 milliards d’euros de droits de douane par an. Pour Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, il s’agit du plus grand accord commercial de l’histoire de l’UE.

Malgré la joie exprimée par les présidents sud-américains et plusieurs dirigeants européens, nombreux sont secteurs des deux côtés de l’Atlantique à ne pas se réjouir de cet accord commercial.

En Amérique

POUR

Les cafetiers brésiliens : Les exportateurs de café du Brésil, principal pays producteur et fournisseur du grain au monde, se sont félicités de l’accord avec l’UE, second plus grand consommateur après les États-Unis.

En 2018, le géant sud-américain a exporté 35,2 millions de sacs de 60 kilos de café, ce qui représente une augmentation de 13,9 % par rapport à 2017, une tendance qui continuera à la hausse après l’accord, selon le Conseil des exportateurs de café du Brésil (Cecafé).

Le ministère de l’Économie du Brésil: Grâce à l’accord, l’économie brésilienne va croître de 87,5 milliards de dollars en 15 ans, affirme le ministère de l’Économie, qui estime que le PIB atteindra les 125 milliards de dollars grâce à la réduction des barrières commerciales et l’augmentation de la productivité.

Le ministère prévoit par ailleurs que durant cette même période, les investissements au Brésil augmenteront de 113 milliards de dollars et que les exportations brésiliennes vers l’UE engrangeront des recettes de 100 milliards de dollars jusqu’en 2035.

Les entrepreneurs uruguayens : Pour sa stabilité et ses facilités pour l’investissement, l’Uruguay va devenir un pôle des affaires et un siège d’entreprises internationales grâce à cet accord, souligne Antonio Cárambula, directeur exécutif d’Uruguay XXI, agence qui développe l’investissement étranger et les exportations.

Par ailleurs, les exportations uruguayennes vers l’UE atteindront une valeur de 100 millions de dollars chaque année, assure Rodolfo Nin Novoa, ministre des Affaires étrangères.

CONTRE

Les producteurs de vin argentin : José Alberto Zuccardi, président de l’Union viticole argentine (UVA) a reproché au gouvernement dirigé par Mauricio Macri le manque de consultations et d’analyse technique de l’impact de l’accord commercial sur les chaines de valeur du vin.

Ce dirigeant d’entreprise constate l’asymétrie entre l’industrie locale et l’industrie européenne, puisque l’UE dédie quelque 900 millions d’euros par an à la promotion de ses vins, ce qui, combiné à la baisse des droits de douane, nuira aux producteurs argentins.

Les syndicats sud-américains: dans un communiqué conjoint, les syndicats du Brésil, d’Argentine, du Paraguay et d’Uruguay exigent plus de « transparence » tant au Mercosur qu’à l’UE pour accéder aux études d’impact.

La Centrale unique des travailleurs (CUT), le principal syndicat brésilien, craint que l’accord n’ait été signé à un moment où les quatre pays du Mercosur faisaient face à des taux de chômage élevés, débouchant ainsi sur une désindustrialisation, la perte d’emplois et une précarisation du travail.

En Europe

POUR

Le patronat et les chambres de commerce européennes : Après avoir souligné qu’il ouvrira un marché de 266 millions de consommateurs voulant accéder aux biens et services européens, l’organisation patronale BusinessEurope a salué l’accord et se dit convaincue qu’il protègera les intérêts européens.

Les chambres de commerce européennes avaient également appelé à « saisir l’opportunité » et conclure l’accord grâce auquel elles feront entrer dans la région des produits sans droits de douane de secteurs clés comme l’automobile, la machinerie, les produits chimiques et pharmaceutiques.

Les exportateurs espagnols: Le Club des exportateurs et investisseurs espagnols s’attend à ce que le traité soit un véritable « coup de fouet » pour le commerce des produits espagnols dans les pays du Mercosur.

Selon le club, les ventes de marchandises au Mercosur en 2018 ont atteint 3,9 milliards d’euros, soit 1,40 % du total des exportations espagnoles, ce qui place l’Espagne en quatrième fournisseur de l’UE dans cette région, derrière l’Allemagne, la France et l’Italie.

CONTRE

Les éleveurs : L’accord avec le Mercosur peut-être un « danger économique et pour la santé », a alerté l’Association des producteurs espagnols de viande bovine (Asoprovac) et les organisations professionnelles du même secteur en France, Irlande, Italie et Pologne.

En estimant que « plus de 100 000 tonnes de viande » bovine sud-américaine arriveront chaque année dans l’UE, ces organisations dénoncent le fait que ces marchandises sont produites « avec des substances interdites en Europe et dans des conditions peu ou pas du tout règlementées du point de vue environnemental.

Le gouvernement français: La France n’est pas encore prête à ratifier l’accord avec le Mercosur, a averti la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, qui estime que les pays du bloc sud-américain doivent donner des « garanties », notamment en matière d’environnement.

La France a signalé qu’elle ne soutiendrait pas l’accord si le Brésil ne cessait pas la déforestation dans l’Amazonie et ne promet pas de rester dans l’accord de Paris sur le climat. Le secteur agricole français fait par ailleurs pression sur le gouvernement, surtout pour les importations de sucre.

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