La sécurité à l’intérieur des frontières (3 minutes pour comprendre l’Europe – n°26)

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Synthèse


16.09.2019

Isaure Magnien

Vous n’êtes pas spécialiste des questions européennes ? Toute l’Europe vous explique l’essentiel en 30 épisodes de 3 minutes ! Institutions, espace Schengen, Brexit… redécouvrez « l’UE » simplement. Vingt-sixième épisode de la série : la sécurité à l’intérieur des frontières.

Un policier tchèque détaché auprès de Frontex - Crédits : Frontex

Un policier tchèque détaché auprès de Frontex – Crédits : Frontex

La sécurité intérieure de l’Union européenne est aujourd’hui perçue comme une priorité, aussi bien par l’opinion publique que les gouvernements des Etats membres. Compétence avant tout nationale, la sécurité est ainsi devenue un enjeu européen.

Terrorisme, crime organisé, cybercriminalité, trafic de drogue, délinquance économique, trafic d’armes, catastrophes d’origines naturelle ou humaine… les menaces évoluent rapidement et sont aujourd’hui globalisées. Ce qui rend l’action supranationale d’autant plus efficace et importante. L’Union européenne aide donc les autorités nationales à se coordonner en la matière.

En 2018, au sein de l’Union européenne, 129 attaques ou tentatives d’attaques terroristes (avortées, déjouées ou réalisées) ont été recensées, et 1 056 personnes ont été arrêtées. Près des deux-tiers de ces attaques étaient affiliées à des courants ethno-nationalistes et séparatistes (83 attaques), devant la mouvance jihadiste (24). Le Royaume-Uni est le pays qui a été le plus touché (60 attaques), devant la France (30) et l’Italie (13).

Coopération policière et judiciaire

L’outil le plus connu, fourni par l’UE pour aider les Etats membres à se coordonner, est certainement l’agence Europol, créée en 1999. Elle peut, depuis 2002, participer à des enquêtes, sans toutefois effectuer d’arrestations ou de perquisitions. Ses 1 000 agents sont basés à La Haye, aux Pays-Bas,  et fournissent leur appui à plus de 40 000 enquêtes internationales par an. Eurojust, autre agence européenne basée à La Haye, permet, elle, de coordonner les autorités judiciaires.

Le mandat d’arrêt européen, créé en 2002, a été une autre avancée en matière de coopération. Opérationnel depuis 2004, il permet à l’autorité judiciaire d’un État membre de demander à tout autre Etat membre l’arrestation d’une personne présente sur son territoire. L’individu est ensuite remis à l’Etat demandeur pour qu’il puisse exercer des poursuites pénales, faire exécuter une peine ou une mesure de sûreté privatives de liberté. Ainsi, en 2016, 16 636 mandats d’arrêt européens ont été émis, et 5 812 ont été exécutés.

Surveillance des frontières

Autre outil central de la politique de sécurité de l’Union européenne, le Système d’information Schengen permet aux autorités de partager des informations sur les entrées dans l’espace Schengen.

Plus connue sous le nom de « Frontex« , l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes permet quant à elle d’envoyer des agents européens dans des régions sous tension pour soutenir les pays aux frontières de l’Union européenne.

Enfin, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, le « passenger name record » (PNR) oblige les transporteurs aériens à communiquer aux unités de renseignement des Etats membres les données qu’ils possèdent sur leurs passagers.

Cybersécurité et protection civile

L’Union européenne est également active en matière de cybersécurité. Elle lutte contre le cybercrime grâce à une agence spécialisée et a renforcé les capacités d’Europol en la matière.

En matière de sécurité civile, l’Union européenne dispose d’un « Mécanisme européen de protection civile », qui permet notamment de répondre aux catastrophes de manière coordonnée. A l’été 2017, par exemple, des canadairs français ont pu être mobilisés pour aider à éteindre les grands feux de forêts au Portugal.

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