Fiscalité carbone : « La polémique montre que le sujet reste difficile »

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86 députés de tous bords appellent le pouvoir à trouver une « fiscalité carbone efficace, juste socialement » après l’abandon de la taxe carbone au plus fort de la crise des gilets jaunes. Une interview de notre partenaire, La Tribune.

Matthieu Orphelin est un député démissionnaire de LREM proche de Nicolas Hulot. Il a fédéré 86 députés de plusieurs groupes politiques dans une tribune appelant à une fiscalité carbone efficace, juste socialement.

Vous êtes à l’initiative de la tribune signée par 86 députés, appelant à « une fiscalité carbone juste ». Avez-vous été surpris par les réactions que sa publication le 13 février dernier a suscitées ?

Ce qui s’est passé, ce brouhaha et cette polémique autour de cette tribune, sont très étonnants. En effet, nulle part on n’y demande de rouvrir la trajectoire d’augmentation de la taxe carbone. On ne cite même pas la taxe carbone ! On ne parle qu’accompagnement, nouvelles aides, extension de la fiscalité carbone à d’autres secteurs… Ce que nous préconisons, c’est tout sauf une taxe supplémentaire ! Les déclarations de François de Rugy [affirmant le 12 février que le retour de la taxe carbone était sur la table, ndlr], par exemple, vont bien plus loin !

Bien sûr, la polémique a été alimentée par certains députés de l’opposition, mais la violence de la réaction montre qu’alors même que la fiscalité et l’écologie sont deux des quatre thématiques du Grand débat, il reste compliqué de tenter de tirer les leçons de ce qui n’a pas fonctionné.

Quelles sont les pistes à suivre aujourd’hui ?

Pour l’instant, la priorité, c’est de rendre cette fiscalité juste. Que disent les « Gilets jaunes » ? Les taxes augmentent, nous n’avons pas d’alternative à nos modes de déplacement ou de chauffage et on ne voit pas à quoi servent les revenus de cette fiscalité… Il faut donner aux gens les moyens de changer. Cela signifie un meilleur accompagnement, une simplification des aides, une avance totale du coût des travaux de rénovation pour les ménages précaires…

Dès l’été dernier, j’avais adressé au Premier ministre une note proposant d’accorder sous conditions de ressources aux actifs des territoires ruraux et périurbains une prime mobilité-travail exceptionnelle et transitoire, versée uniquement les années où le prix du baril est très élevé et financée par l’augmentation mécanique des recettes de TVA liées à la hausse du prix du baril. Il faut s’inspirer des exemples étrangers qui fonctionnent. En France, la taxation des vols intérieurs, par exemple, qui rendrait plus juste la fiscalité carbone, rapporterait de 1 à 3 milliards par an.

Quelles leçons tirez-vous de cette polémique et, dans ce contexte, comment pouvez-vous avancer sur le sujet, d’autant plus après les déclarations du président lui-même ?

La réaction d’Emmanuel Macron [qui s’est dit opposé à plus d’impôts, ndlr] n’est pas orthogonale à notre position. La polémique provoquée par la publication de cette tribune est injustifiée, mais elle montre que le sujet reste difficile. Il faut maintenant trouver le bon endroit pour faire naître une intelligence collective autour de cette thématique.

Des ONG environnementales critiquent la fiscalité écologique

Une vingtaines d’associations demandent au gouvernement d’« aider ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer autrement ». Elles réclament un plan pour développer des moyens de transports alternatifs. Un article de notre partenaire Ouest-France.

La Tribune

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https://www.euractiv.fr/section/climat/interview/fiscalite-ecologique-la-polemique-montre-que-le-sujet-reste-difficile/