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Les commandes d’armes françaises ont augmenté de 30% entre 2017 et 2018 pour atteindre les 9,118 milliards d’euros. L’exportation d’armes progresse surtout en Europe selon le ministère des Armées français.
« Ce résultat est d’abord la conséquence de l’orientation européenne que nous avons donné à notre politique d’exportation », se félicite la ministre des Armées Florence Parly dans le propos liminaire du rapport du ministère de l’Armée sur les ventes d’armes. Pour la première fois, l’Europe représente un quart des prises de commandes de l’industrie de l’armement française pour un total de 2,293 milliards d’euros, contre environ 10% en moyenne les années précédentes. Tout au long du rapport, le ministère des Armées s’applique à lier les intérêts de la France et de l’Europe dans ce domaine.
L’objectif affiché est clair : « Disposer d’une industrie française et européenne apte à équiper nos forces en cohérence avec nos ambitions. »
Contrats géants en Espagne et en Belgique
D’une année sur l’autre, le socle des contrats de montants de moins de 200 millions évolue peu. Ce sont les contrats exceptionnels, portant sur des armements particulièrement structurants pour les armées clientes, qui font une réelle différence. Sur cinq contrats de plus de 500 millions d’euros signés en 2018, deux concernent des pays européens : celui sur la mobilité terrestre (CaMo), composé de plus de 400 véhicules blindés et divers équipements, à destination de la Belgique ; et celui de 23 hélicoptères NH-90 destinés à l’Espagne. Ces deux pays n’avaient jamais acheté pour plus de quelques dizaines de millions d’euros à la France.
Le Moyen-Orient toujours aussi porteur
Les trois autres contrats majeurs de plus de 500 millions d’euros ont, eux, été passés au Moyen-Orient : les avions de combat Rafale et les 28 NH-90 vendus au Qatar, ainsi que les navires patrouilleurs destinés à l’Arabie Saoudite. Le Moyen et le Proche-Orient continuent de représenter le plus gros groupe de clients de l’industrie française, avec 4,086 milliards d’euros de commandes. La France a notamment continué de livrer des armes aux Emirats Arabes Unis et à l’Arabie Saoudite, ce malgré les polémiques en lien avec la guerre au Yémen et les mises en causes régulières des ONG : 237 millions d’euros pour Abou Dhabi et 1398 millions, soit une très grosse année, pour Riyad.
Un marché mondial qui s’orientalise
Au-delà des tableaux de commandes et de livraisons par pays, le rapport offre un panorama des enjeux liés à l’exportation d’armement. Il note une augmentation de 5% des dépenses mondiales entre 2017 et 2018, pour atteindre les 1780 milliards de dollars. C’est en Asie-Pacifique que la croissance est la plus forte. Dans ce contexte, de nouveaux acteurs émergent et rendent la compétition plus intense que jamais.
De plus en plus de relations entre Etats
Face à cette concurrence accrue, certains des plus gros importateurs au monde travaillent à développer leur propre industrie de défense, notamment en imposant aux entreprises exportatrices d’installer des usines ou de créer des co-entreprises sur place. L’intérêt étant de développer une production locale et diversifier son activité économique. C’est en particulier le cas des deux plus gros importateurs mondiaux, l’Inde et l’Arabie Saoudite, avec leurs stratégies respectives de « Make in India » et de « Vision 2030 ». En parallèle, les clients sont souvent demandeurs de contrats d’État à État, plus engageants politiquement. Pour soutenir son industrie de défense, la France est ainsi de plus en plus obligée de s’impliquer directement dans les négociations.
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https://www.euractiv.fr/section/economie/news/ventes-darmes-la-france-a-la-conquete-de-leurope/