Glyphosate : France un agriculteur porte plainte contre Monsanto en France

Revigoré par la condamnation de Monsanto aux États-Unis, un agriculteur français va porter plainte pour « empoisonnement » contre la firme américaine. Il estime que l’utilisation pendant une trentaine d’années du Roundup, l’herbicide au glyphosate phare de Monsanto, a provoqué son cancer de la prostate.

La récente condamnation de Monsanto aux États-Unis semble avoir des répercussions en France. Jean-Claude Terlet, un maraîcher de Celles-sur-Aisne a décidé de porter plainte pour « empoisonnement » contre le géant américain Monsanto qu’il estime être responsable de son cancer de la prostate.

« Depuis que j’ai été opéré, je manifeste tous les jours une fatigue générale. Point de vue sexuel, c’est fini… j’ai une incontinence totale avec port de couche tous les jours, deux à trois fois par jour. Sur un marché, vous imaginez, c’est désagréable. Je me sens vraiment diminué », confie-t-il.

0,25 mg de glyphosate par litre dans les urines

Pendant plus de 30 ans, jusqu’en 2015, l’agriculteur a utilisé du Roundup, herbicide donc le principal agent actif est le glyphosate. Or, en faisant une analyse d’urine à la suite de son diagnostic, il a trouvé 0,25 mg de glyphosate par litre. « C’est énorme. Je jure qu’en fin de compte mon cancer a été causé par ça, d’autant plus que dans cette analyse-là aucun autre produit de traitement n’apparaît ».

Jean-Claude Terlet veut y croire, ragaillardi par la condamnation de Monsanto à verser 290 millions de dollars de dommages à Dewayne Johnson, un jardinier américain atteint d’un cancer qu’il incombe lui aussi au Roundup. Le tribunal de San Francisco a jugé que la multinationale n’avait pas informé les utilisateurs du possible danger de son herbicide.

Une autre plainte de la famille Grataloup sur le glyphosate

En France, Monsanto est également poursuivi pour une autre plainte concernant le glyphosate. Elle a été lancée par la famille Grataloup dont le fils, Théo, est né en 2007 avec de graves malformations de l’œsophage et du larynx. La mère, Sabine, a désherbé sa carrière d’équitation avec du Glyper, un générique du Roundup, alors qu’elle était enceinte. Or, une publicité affirmait que ce produit n’était pas nuisible. La famille espère prouvait le lien entre les malformations de Théo et le Glyper.

Leur combat rejoint celui de Paul François. Ce céréalier charentais a fait condamner Monsanto après avoir été gravement intoxiqué par l’herbicide Lasso, interdit depuis en France. Le jugement a été confirmé en appel, mais annulé par la Cour de Cassation, le combat judiciaire se poursuit.

Un article de Marina Fabre avec AFP publié par Novethic.