En 2018, la France a reçu 7,2 milliards d’euros de la Banque européenne d’investissement

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Actualité


12.02.2019

Vincent Lequeux

La Banque européenne d’investissement a présenté, lundi 11 février, le résultat des opérations qu’elle a menées en France en 2018. Après deux années de baisse d’activité due aux incertitudes du Brexit, elle table sur une reprise en 2019. Et met en avant la diversification de ses opérations.

En 2018, la France a reçu 7,2 milliards d'euros de la Banque européenne d'investissement

Le port de Marseille a reçu de nouveaux financements de la BEI en 2018. Crédits : iStock.

La France, premier bénéficiaire du plan Juncker

La France est, en 2018, le 3e bénéficiaire des financements de la Banque européenne d’investissement (BEI). Elle a ainsi reçu 7,2 milliards d’euros pour financer près de 100 projets dans des secteurs aussi divers que la santé, la transition énergétique ou la sécurité, derrière l’Espagne et l’Italie (8,5 milliards d’euros chacune). Plus d’1 milliard d’euros ont été octroyés par le Fonds européen d’investissement (FEI), filiale de la BEI spécialisée dans le financement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI).

Paris reste également le principal bénéficiaire du plan Juncker, lancé il y a trois ans pour relancer l’investissement dans les pays de l’Union européenne, et que la BEI gère avec la Commission européenne. Près de la moitié des fonds octroyés de l’année 2018 ont ainsi été prêtés par la BEI dans ce cadre afin de financer de grands projets d’infrastructures. Mais aussi un nombre croissant de projets innovants ou à dimension environnementale, portés notamment par des entreprises de taille réduite. En apportant sa garantie à ce type de financements, la Banque affiche clairement sa volonté de favoriser la prise de risque et l’innovation, tandis que le FEI dit s’orienter vers un nombre croissant de projets à dimension sociale.

Qu’est-ce que le plan Juncker

La Banque européenne d’investissement

Une baisse de l’activité imputable au Brexit

La Banque de l’Europe note néanmoins que son activité s’est contractée depuis 2016, en France comme sur le reste du continent. Les financements à destination de l’Hexagone ont en effet atteint 9,3 milliards d’euros en 2016, 8,6 milliards d’euros en 2017 et 7,2 milliards d’euros en 2018. Le nombre de projets financés, lui, est resté le même qu’en 2017 pour la BEI (67), mais a légèrement diminué pour le FEI (38 en 2017 puis 31 en 2018).

Avec le Brexit, “les Britanniques partent avec 40 milliards d’euros de capital”, explique notamment le vice-président de l’institution Ambroise Fayolle. Une perspective qui a conduit les actionnaires de la BEI à la prudence et pesé sur l’agenda de l’institution.

L’année 2018 a été en grande partie consacrée à ce débat sur la manière dont les 27 autres vont ‘remplacer’ la contribution britannique”, précise-t-il. Un débat aujourd’hui tranché, chaque pays prévoyant une part de capital appelable pour la BEI, c’est à dire un engagement à réinjecter du capital si jamais cela s’avérait nécessaire.

Par ailleurs, note Pier Luigi Gilibert, directeur général du Fonds européen d’investissement, les négociations autour de la 2e phase du plan Juncker, qui s’étale sur la période 2018 – 2020, ont pris du temps. Un certain nombre d’instruments n’ont donc “pas été disponibles pendant la deuxième partie de l’année”, mais le sont aujourd’hui.

L’année 2019 devrait donc inverser la tendance, selon le vice-président de la BEI.

Moins d’infrastructures…

La Banque annonce par ailleurs être dans une phase de diversification, en Europe comme en France. Malgré un montant de moindre ampleur, le nombre d’opérations directement financées par la BEI est ainsi resté stable en France de 2017 à 2018. Et il devrait, en toute logique, augmenter en 2019, la stratégie mise en avant étant celle de l’accompagnement d’opérations plus petites et plus risquées auprès des PME et ETI innovantes.

A l’approche des élections européennes de mai 2019, il s’agit ainsi pour le vice-président de la BEI de “faire connaître à l’opinion publique française les succès européens dont on peut être fiers, montrer qu’il y a des projets concrets pour améliorer la vie quotidienne des Européens et pour renforcer la compétitivité de leurs entreprises”.

Car si le plan Juncker a d’abord favorisé les grands projets d’infrastructures, la Banque européenne compte appuyer de plus en plus de projets liés au climat et à l’innovation, ainsi que ceux portés par des entreprises de moindre taille. Des opérations qui peinent plus souvent à trouver des financements auprès des acteurs publics ou privés traditionnels.

… et plus d’innovation

Les PME françaises ont ainsi reçu 1,2 milliard d’euros de nouveaux prêts de la BEI en 2018, tandis que “les trois quarts des prêts du plan Juncker contractés en 2018 le sont avec des nouveaux clients”, explique M. Fayolle. Côté innovation, la banque met en avant ses investissements dans le secteur médical, jugé porteur. 40 millions d’euros ont été accordés à l’entreprise Nanobiotix, qui développe un traitement contre le cancer, et 15 millions d’euros à Carmat, connue pour avoir implanté les premiers cœurs artificiels sur l’homme.

Côté environnement, l’institution se présente même comme la “Banque du climat” de l’Union européenne. Avec respectivement 2 et 15 milliards d’euros pour financer des projets à composante climatique en France et en Europe, elle affiche une volonté « politique » d’accorder plus de poids aux critères environnementaux dans la sélection des projets. Parmi ces derniers, la BEI a soutenu en 2018 la distribution de prêts bonifiés aux particuliers pour accompagner le financement de la rénovation thermique de leur logement, ainsi que le développement des ports de Marseille et de Brest.

Enfin, l’Outre-mer français (aéroport de Pointe-à-Pitre, microfinance à La Réunion…) et les secteurs de la transition numérique, de la sécurité et du logement social ont également fait l’objet de financements de la Banque européenne.

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Plan Juncker : quel bilan en Europe ?

Depuis 2015, la BEI a comptabilisé près de 380 milliards d’euros d’investissements mobilisés sur l’ensemble de l’Union européenne dans le cadre du plan Juncker. Un tiers bénéficie à des entreprises de petite dimension. Les principaux secteurs financés sont la recherche, développement et innovation (RDI), l’énergie et le numérique.

Si la France est, en 2018, le premier destinataire des financements du plan Juncker, c’est la Grèce qui en a le plus bénéficié par rapport à son PIB.

Dans un récent rapport, la cour des comptes de l’UE estime que le plan Juncker a permis de lever efficacement des fonds destinés à l’investissement au sein de l’UE. Elle appelle cependant la BEI à mettre en place des indicateurs de performance et de suivi plus transparents.

Le prochain objectif vise la mobilisation de 500 milliards d’euros de financements dans le cadre du prolongement du plan Juncker, ce qui devrait être atteint pour l’ensemble de l’Europe d’ici la fin 2020.

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