Elections européennes 2019 : quels candidats ? quelles stratégies ?

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Actualité


27.09.2018

La rédaction

Le 26 mai 2019, les élections européennes auront lieu en France. Changement majeur par rapport à 2014 : le scrutin par circonscription a été remplacé par une liste nationale unique composée de 79 candidats – un chiffre égal au nombre de députés français qui seront normalement présents au Parlement européen l’année prochaine. Chaque parti doit ainsi désigner une tête de liste qui le représentera pendant la campagne. Si certains ont déjà fait leur choix, le flou persiste néanmoins pour les autres formations politiques. Beaucoup sont en effet divisées sur la ligne directrice à adopter et les alliances à contracter.

Elections européennes 2019 : quels candidats ? quelles stratégies ?

Crédits : Profil Facebook officiel

(Les partis sont présentés selon leur position dans le sondage Ifop-Fiducial réalisé les 30 et 31 août 2018).

La République en Marche : la stratégie du rassemblement

De gauche à droite : Christophe Castaner, Edouard Philippe et Sylvie GoulardDe gauche à droite : Christophe Castaner, Edouard Philippe et Sylvie Goulard – Crédits : Profil Facebook Officiel |  Pierre PAOLO CITO / Parlement européen

Selon un sondage Ifop-Fiducial réalisé les 30 et 31 août 2018, la République en Marche se placerait en première position du scrutin avec 20% des voix (3 points de moins par rapport à celui de juin), si les élections avaient lieu aujourd’hui. Sorti largement majoritaire des élections législatives avec le Modem allié, le parti ne compte cependant qu’un seul député estampillé « La République en Marche » au Parlement européen : Jean Arthuis (qui siège chez les libéraux).

La stratégie d’En Marche est simple : « faire exploser les deux principales formations à Bruxelles« , le Parti Populaire Européen (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D), afin de se constituer en un large bloc central. L’idée est de rallier à la fois des députés de gauche, de droite et du Modem, tout en laissant la porte ouverte à la société civile, afin de rassembler le plus de monde possible. Le député des Français à l’étranger, Pieyre-Alexandre Anglade a par ailleurs été missionné pour nouer des alliances à l’étranger (notamment avec le parti espagnol de centre-droit Ciudadanos et les pays de l’Est). Pour mener à bien les ambitions de LaREM, Emmanuel Macron cherche également à renforcer le clivage entre ceux qu’il qualifie de « progressistes« , qu’il cherche à rassembler autour de sa ligne pro-européenne, et les « nationalistes » notamment incarnés par le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, et en France par Marine Le Pen notamment.

Plusieurs personnalités sont actuellement pressenties pour prendre la tête de liste, la plus redondante ces derniers temps étant l’ancien eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, proche d’Emmanuel Macron, dont le nom circule de plus en plus. Le Premier ministre Edouard Philippe, Christophe Castaner, délégué général de La République en Marche ou encore Sylvie Goulard, ancienne ministre des Armées dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe et députée européenne de 2009 à 2017, appartiennent à la liste des candidats potentiels pour mener la liste de LaREM. La question n’a toujours pas été tranchée.

Le 26 septembre, Christophe Castaner a cependant lancé la campagne de LaREM pour les Européennes. A cette occasion, le parti a lancé un appel à candidatures pour composer la liste : les intéressés ont jusqu’au 15 novembre pour se faire connaitre sur le site du parti.

Rassemblement national : l’Europe des nations

De gauche à droite : Gilbert Collard, Louis Alliot et Nicolas BayDe gauche à droite : Gilbert Collard, Louis Alliot et Nicolas Bay – Crédits : Profil Facebook officiel

« Grand vainqueur » des dernières élections européennes de 2014, où il avait récolté 24,4% des voix, le Front national – désormais Rassemblement national – se placerait juste derrière la République en Marche, avec 17% des voix, soit deux points de moins qu’en juin 2018. Actuellement détenteur de 24 sièges au Parlement européen (sur les 74 attribués à la France en 2014), le parti a lancé sa campagne pour les européennes le 16 septembre à Fréjus. A l’occasion de sa rentrée politique, Marine Le Pen a mis l’immigration au cœur de son discours et revendiqué sa proximité avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban pour s’inscrire dans le clivage « nationalistes » contre « progressistes » que souhaite également installer Emmanuel Macron.

Le RN cherche en effet à s’allier aux autres partis d’extrême droite ou de droite radicale, pour certains déjà au pouvoir en Hongrie, en Italie ou encore en Autriche, dans le but de former une alliance transnationale. Ses membres se définissent comme « euro-combatifs » et revendiquent une « Europe des nations« , mais ne présentent pas encore de programme précis. C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles Nicolas Dupont-Aignan aurait refusé la proposition de Marine Le Pen de créer une liste commune.

Alors que les noms des députés Gilbert Collard et Louis Alliot revenaient fréquemment, c’est finalement Hervé Juvin qui devrait être désigné tête de liste. Agé de 62 ans, celui-ci a contribué à la campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017. Il a notamment publié plusieurs ouvrages sur diverses questions socio-économiques et, dans les années 1990, il a travaillé auprès de Raymond Barre sur les questions européennes. Précédent favori, Nicolas Bay a été écarté notamment au regard de sa mise en cause dans une récente affaire des assistants parlementaires présumés fictifs.

Les Républicains : l’Europe, combien de divisions ?

De gauche à droite : Jean Leonetti, Damien Abad et Nadine MoranoDe gauche à droite : Jean Leonetti, Damien Abad et Nadine Morano – Crédits : Profil Facebook officiel | Fred MARVAUX / Parlement européen

Le même sondage évalue à 15% – une donnée constante depuis juin – les intentions de vote en faveur des Républicains, au moment où le parti fait face à de profondes divergences internes. Elus sous l’ancienne appellation de l’UMP, Les Républicains comptent actuellement 16 députés au Parlement européen, contre 20 élus en 2014.

Mais Laurent Wauquiez, président des Républicains, se retrouve face à une droite divisée sur son orientation européenne. Entre ce qu’il reste de l’alliance centriste (pro-européenne) et sa propre ligne eurocritique, le parti doit d’abord définir la ligne qu’il souhaite défendre avant de désigner sa tête de liste. Ce qui s’apparente à un véritable casse-tête : si Valérie Pécresse souhaite conserver et consolider l’Europe des 28, Laurent Wauquiez défend quant à lui le retour à une Europe des douze, se limitant à un marché commun. De leur côté, Julien Aubert (député du Vaucluse) et Bruno Retailleau (président du groupe LR au Sénat) revendiquent une ligne beaucoup plus souverainiste.

Bien que le conseil national des Républicains du 30 juin dernier semble avoir permis un début de consensus, composer avec tous ces courants internes et désigner la bonne tête de liste demeure un vrai casse-tête pour Laurent Wauquiez, qui jongle donc entre droite souverainiste et centriste. Après avoir refusé de soutenir le vote du Parlement européen en faveur d’une procédure contre la Hongrie pour violation de l’État de droit, M. Wauquiez a rencontré Angela Merkel le 12 septembre.

Parmi les candidats pressentis pour mener la liste, les grands favoris sont pour le moment Jean Leonetti, qui vient d’être élu vice-président des Républicains, et Damien Abad, conseiller départemental de l’Ain (et ancien eurodéputé de 2009 à 2012). Nadine Morano a également exprimé son souhait de se porter candidate, mais ne semble pas convaincre en interne. Laurent Wauquiez a pour le moment proposé à Michel Barnier d’être tête de liste LR, bien qu’il soit déjà très occupé par son poste actuel de négociateur de l’UE pour le Brexit. Certains observateurs considèrent que sa véritable ambition est d’accéder à la présidence de la Commission européenne, mais il a pour le moment demandé un « délai de réflexion« . L’annonce de la tête de liste LR est prévue pour la fin de l’année, ce qui laisse encore du temps au parti pour préciser sa ligne.

La France insoumise : la souveraineté populaire

De gauche à droite : Younous Omarjee, Charlotte Girard et Manuel BompardDe gauche à droite : Younous Omarjee, Charlotte Girard et Manuel Bompard – Crédits : Parlement européen, 2018 | Profil Facebook Officiel

Le parti de Jean-Luc Mélenchon obtiendrait aujourd’hui 14% des voix, soit 3 points de plus qu’en juin. Fondé en 2016, il regroupe plusieurs personnalités issues du Front de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon ou Younous Omarjee, eurodéputé sortant. Seul ce dernier est actuellement estampillé France insoumise au Parlement européen.

En 2017, La France insoumise défendait pour la présidentielle une remise en question et une refondation des traités européens, jugés incompatibles avec le programme du parti et dont elle proposait la renégociation (plan A). En cas d’échec, elle appelait à une sortie de la France de l’Union européenne afin de proposer d’autres coopérations (plan B). « L’UE, on la change ou on la quitte » est cependant toujours d’actualité au programme des élections européennes. La France Insoumise a précisé qu’elle ne rejetait pas l’Union européenne en elle-même, mais une « certaine construction politique » qui « ne laisse pas de place à une souveraineté pleine et entière des peuples« . A travers la mise en place d’une alliance à l’échelle européenne (Podemos, le Bloco au Portugal et diverses formations de gauche au Danemark, en Finlande et en Suède), le parti souhaite renégocier les traités sur un certain nombre de sujets : évasion fiscale, smic européen ou encore « protectionnisme solidaire ». A l’occasion de l’Université d’été de LFI à Marseille le 25 août, Jean-Luc Mélenchon a déclaré vouloir faire des élections européennes un « référendum anti-Macron« .

Suite à la réunion du comité électoral du parti le 30 juin dernier, deux listes de 33 hommes et 33 femmes ont été proposées et approuvées par 86,97%  des votants. 13 places restantes pourront être attribuées à des candidatures d’ouverture, c’est-à-dire des personnalités n’étant pas affiliées au parti. Au sommet de la liste se retrouvent Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, Charlotte Girard, responsable du programme de LFI ou encore Leïla Chaibi, militante associative. Le 1er juillet, la divulgation d’un « vrai-faux mail », accusant Jean-Luc Mélenchon d’avoir intentionnellement placé ses proches en tête de liste, a provoqué des tensions en interne. Pour l’ex-eurodéputé PS Liêm Hoang-Ngoc, fondateur des « socialistes insoumis », c’est une manière d’empêcher son mouvement d’être représenté au Parlement européen, c’est pourquoi il choisit de suspendre sa participation à LFI. Les militants sont amenés à voter pour leur candidat, afin de proposer une première liste. Une version définitive de la liste sera adoptée à l’automne.

Europe Ecologie-Les Verts : « une Europe écologiste, solidaire et fédérale »

Yannick Jadot

Europe Ecologie-Les Verts (EELV) recueille à présent 7,5% des intentions de vote dans le dernier sondage Ifop sur les élections européennes, soit 1,5 point de plus qu’en juin. Le parti écologiste compte actuellement 6 eurodéputés, dont José Bové et Eva Joly qui ne se représentent pas.

Elu avec 59% des voix contre Michèle Rivasi (35%), le député européen Yannick Jadot (voir photo) sera la tête de liste du parti pour les élections. Damien Carême, maire de Grande-Synthe, une commune du Nord qui accueille de nombreux migrants et réfugiés, a été désigné candidat en troisième position sur la liste. Proposant une alternative à l’Europe d’Emmanuel Macron, le parti ouvre les bras à « tous les acteurs et actrices de l’écologie » afin de « refonder une Europe écologiste, solidaire et fédérale« , y compris aux personnalités de la société civile.

Si Les Verts ont pu donner l’impression d’appeler à un rassemblement des gauches, et particulièrement avec le mouvement de Benoît Hamon Génération-s, Yannick Jadot a contredit cette hypothèse. Cependant, nombreux sont ceux qui au sein des Verts continuent de souhaiter cette collaboration, notamment le porte-parole du parti, Julien Bayou. Cependant, le parti cherche aussi à utiliser ces élections pour se rassembler, clarifier la ligne, et sortir de la crise dans laquelle il est plongé depuis sa participation aux gouvernements Ayrault et Valls.  Du 23 au 25 août, à l’occasion des Journées d’été européennes à Strasbourg, les Verts ont lancé leur campagne en revendiquant notamment une politique migratoire souple.

Le Parti socialiste : une Europe « progressiste »

De gauche à droite : Pierre Moscovici, Christian Eckert et Olivier FaureDe gauche à droite : Pierre Moscovici, Christian Eckert et Olivier Faure – Crédits : Yorgos Karahalis / Parlement européen, 2018 | Profil Facebook officiel

Actuellement crédité de 6% des intentions de vote aux élections – un résultat constant par rapport à juin – le Parti socialiste (PS), dont le premier secrétaire Olivier Faure cherche à redéfinir l’identité et les positions après la déroute du parti à la présidentielle de 2017, peine à se trouver une tête de liste. Détenteur de 13 sièges au Parlement européen, le parti est divisé entre différents courants et a du mal à se positionner entre la ligne très européenne de LaREM, et celle beaucoup plus radicale de LFI.

Si les représentants du PS sont globalement pro-européens, ils ne s’inscrivent pas dans une ligne fédéraliste et ont jusque-là partagé la vision libérale de la construction européenne en votant de nombreuses fois avec le PPE et l’ADLE. Olivier Faure doit par conséquent composer avec une possible fronde menée par le mini-courant « Nos causes communes », emmené par Emmanuel Maurel, proche de la France insoumise, et Marie-Noëlle Lienemann, qui défendent l’idée d’une union des gauches. La gauche s’entend sur le danger du populisme et les inégalités sociales, mais se divise sur le plan économique entre ceux qui assument le libéralisme et ceux qui le rejettent.

Concernant le choix de la tête de liste, le premier secrétaire a essuyé des refus de la part de Ségolène Royal, Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem. De leur côté, les « éléphants » Pierre Moscovici (actuel commissaire européen), Christian Eckert (ancien secrétaire d’Etat chargé du Budget) et Julien Dray se sont proposés, mais ne semblent pas susciter de réel enthousiasme en interne. Même François Hollande aurait été sollicité de manière informelle, mais aurait écarté la proposition. Olivier Faure a repoussé la date de désignation en rappelant que la priorité était de définir le « fond » de la ligne à adopter.

Mercredi 19 septembre, le parti a ainsi présenté un premier document de travail intitulé « La Gauche est l’avenir de l’Europe« . Celui-ci présente un premier jet de propositions pour l’Europe qui synthétise des contributions citoyennes, d’élus locaux et certaines positions communes du Parti socialiste européen (PSE). Le document liste 17 propositions pour l’UE : 500 milliards d’euros pour la transition écologique, respect des normes européennes dans les traités commerciaux, budget de la zone euro, révision du règlement de Dublin sur l’asile, etc. Ouverts à des amendements, le document final sera présenté aux militants le 11 octobre et approuvé lors d’un conseil national qui se tiendra le 13 octobre. Mais ce document réussira-t-il à satisfaire tout le monde au sein du parti, alors qu’Emmanuel Maurel a voté contre le texte lors d’une réunion du bureau national et que Julien Dray a présenté son propre document.

Debout la France : les « Amoureux de la France »

Le parti recueillerait actuellement 6,5% des intentions de vote, soit un demi-point de plus qu’en juin 2018. Se positionnant frontalement contre la politique menée par Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan (voir photo) a déclaré, à l’occasion d’un meeting à Paris le 23 septembre, qu’il serait tête de liste pour son parti. « NDA » a également appelé des membres et sympathisants de LR et du RN à le soutenir. Il souhaite ainsi mener une « union » de droite pour « résister à ceux qui veulent nous coloniser« . Ouvert à des candidatures issues de l’extrême droite et de la droite, il n’a pas encore dévoilé la liste de DLF.

Le 5 juillet, l’homme politique a déclaré que les programmes de la présidente du Rassemblement national, tout comme celui de Laurent Wauquiez, devaient être clarifiés et précisés, mais qu’il était nécessaire de s’allier afin de constituer une « opposition cohérente ». Cependant, Nicolas Dupont-Aignan avait rejeté, dès le mois de juin, la proposition de Marine Le Pen, qu’il avait soutenue au second tour de l’élection présidentielle, visant à constituer une liste commune pour les élections européennes.

Plus précisément, le parti défend une renégociation des traités européens afin que la France puisse notamment « contrôler ses frontières, expulser les clandestins et préserver son mode de vie sans rendre de compte à personne« .

Génération-s. : une « force écologique, démocratique et sociale »

Benoît HamonReprésentant 3% des intentions de vote dans les sondages, le mouvement créé par Benoît Hamon (voir photo) compte actuellement deux eurodéputés au Parlement (Guillaume Balas et Isabelle Thomas, qui ont quitté le PS en novembre 2017) et en appelle au rassemblement. Avec les Verts déjà, bien que Yannick Jadot ait clairement exprimé sa volonté de rester indépendant. Et plus globalement « avec tous ceux qui partagent le même sentiment d’urgence de ne laisser l’Europe ni aux libéraux ni aux nationalistes« . Génération-s a rejoint le mouvement « Diem 25 » lancée par l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. Ce dernier doit d’ailleurs rencontrer Benoît Hamon au mois de septembre. Cette rencontre s’inscrit dans le « tour de France et d’Europe des solidarités », un circuit d’un à deux mois entamé le 29 août par Benoît Hamon avec pour objectif de rencontrer des citoyens, et à l’issue duquel il se prononcera sur la feuille de route de sa formation.

Le parti propose notamment la création d’un « green new deal », un programme d’investissement de l’Europe dans la reconversion écologique. Il souhaite « concrétiser la naissance d’une nouvelle force écologique, démocratique et sociale« . Le choix de la tête de liste est en revanche encore flou. Benoît Hamon a indiqué ne pas vouloir se présenter afin d’ouvrir le poste à des personnalités qui ne soient pas à Génération-s : « des écologistes, des progressistes, des démocrates« . Ce dernier devrait annoncer « à l’automne » si le mouvement présente une liste ou s’allie avec un autre parti.

L’Union des démocrates indépendants (UDI) : une « Europe puissance »

Jean-Christophe Lagarde - Crédits : Marie-Lan Nguyen / Wikimedia CommonsL’UDI est créditée de 2,5% des intentions de vote selon le dernier sondage Ifop, une donnée constante depuis juin. Présidé par Jean-Christophe Lagarde, le parti envisagerait de présenter sa propre liste mais ne s’est pas encore prononcé à ce sujet. Ses membres défendent une « véritable Europe politique » et une « refonte des traités pour donner à la zone euro les moyens d’une politique économique créatrice d’emplois ».

L’UDI affiche son indépendance par rapport à la liste de la majorité présidentielle et ne souhaite pas nécessairement s’associer aux Marcheurs. « C’est nous qui en déciderons, et tous seuls« , a déclaré Jean-Christophe Lagarde, cité par Ouest-France. L’UDI pourrait également s’allier avec Agir, la droite constructive, nouveau parti politique issu des Républicains et avec lequel elle forme le groupe des Constructifs à l’Assemblée nationale. Auquel cas, cette alliance pourrait représenter une potentielle menace pour la liste de la majorité gouvernementale. Enfin, le mouvement Libres mené par Valérie Pécresse pourrait également faire partie de l’équation. Les prochaines semaines devraient permettre au centre-droit de préciser sa stratégie pour les élections européennes.

Parti communiste français : accueillir les réfugiés

Ian Brossat

Le PCF recueillerait pour l’instant 2% des voix (un demi-point de moins que lors du sondage Ifop du mois de juin). Il compte deux eurodéputés sortants : Patrick Le Hyaric et Marie-Pierre Vieu. Son « chef de file » pour mener la campagne sera Ian Brossat (voir photo), actuellement adjoint à la mairie de Paris. Pour l’instant dans l’incertitude sur ses potentielles alliances, le parti n’a toutefois désigné aucune tête de liste.

S’il ne souhaite effectivement pas que la gauche parte en campagne de manière dispersée, Ian Brossat est l’un des plus hostiles à un rapprochement avec la France insoumise. De nombreux députés et élus communistes estiment d’ailleurs qu’il est nécessaire de parvenir à un rassemblement plus large, afin de ne pas risquer une hégémonie de LFI. C’est ainsi que Marie-George Buffet, députée communiste de Seine-Saint-Denis, a expliqué que Ian Brossat était non pas « tête de liste« , mais « chef de file » des communistes : « nous ne sommes pas encore à construire une liste uniquement communiste. […] J’espère qu’on peut se rassembler avec d’autres et faire une liste beaucoup plus large ». Les prochaines semaines devraient permettre au parti de proposer des alliances alors que le parti cherche à redéfinir son identité.

Réunis pour l’université d’été du parti à Angers à la fin du mois d’août, le secrétaire général Pierre Laurent a déclaré vouloir « combattre les orientations libérales de l’Union européenne et […] la politique d’Emmanuel Macron« . Différentes priorités ont été fixées, telles que l’écologie, l’évasion fiscale, le rôle de la Banque centrale européenne… Le PCF entend de plus placer la question de l’accueil des réfugiés au cœur de la campagne européenne de 2019. Cependant, des divergences sont présentes, notamment sur la question de la rupture avec les traités.

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) : la fin des frontières

Philippe Poutou - Crédits : Rémi Noyon / FlickrLe NPA est crédité d’1% des intentions de vote, selon le dernier sondage Ifop, une donnée stable par rapport à juin. Le parti défend une Europe internationaliste et anticapitaliste, avec une liberté totale de circulation et d’installation des individus. En 2017, lors de la campagne présidentielle, le candidat et actuel porte-parole du parti, Philippe Poutou, avait défendu une Europe des travailleurs et des peuples avec un alignement des droits sociaux « par le haut » et la sortie des traités actuels.

Le parti a tenu son université d’été le 28 août, mais ne s’est pas prononcé sur une tête de liste. Le sujet était pourtant à l’ordre du jour : un débat sur les prochaines élections s’est notamment tenu avec Lutte ouvrière.

Les Patriotes : le Frexit

Florian Phillipot - Crédits : page Facebook officielLe parti des Patriotes, jeune formation créée en septembre 2017 par le dissident du Front national Florian Philippot (voir photo) est aujourd’hui crédité de 1% des intentions de vote. Il sera représenté par son fondateur aux élections européennes.

Le 2 septembre 2018, à l’occasion de la rentrée de son parti à Forbach (Moselle), la tête de la liste des Patriotes a en effet rappelé son engagement ferme en faveur d’une sortie de l’UE et de l’euro, qui contraint la France à une politique migratoire trop laxiste, selon lui. Il souhaite faire de ces élections « un référendum sur l’Union européenne, comme sur la personne d’Emmanuel Macron« .

M. Philippot a également publié, le 19 septembre, son livre-programme intitulé Frexit. UE : en sortir pour s’en sortir, qui reflète la thématique phare de son parti. Il espère rassembler et constituer une liste transpartisane, mais ses appels à Henri Guaino (ancien député LR), François Asselineau (président de l’Union populaire républicaine) et Jean Lassalle (député français, non inscrit) sont pour le moment restés sans réponse.

Inexistant lors des précédentes législatives, le parti ne bénéficie pas de subventions publiques (distribuées en fonction des résultats obtenus) et a lancé un appel aux dons pour financer sa campagne.

L’Union populaire républicaine : « sortir de l’UE, de l’OTAN et de l’euro »

François Asselineau

Le parti de François Asselineau (voir photo), l’Union populaire républicaine (UPR), plaidait dans son programme de 2017 pour une sortie de l’UE, de l’OTAN et de l’euro. François Asselineau considère qu’avec « la liste du Frexit« , l’UPR est le seul parti qui propose une véritable sortie de l’UE. Il est actuellement crédité de 0,5% des intentions de vote, en baisse par rapport à juin. Il ne s’est pas encore prononcé sur la conduite de la liste du parti, ni présenté de document présentant sa stratégie pour la France en dehors de l’UE, en vue des élections de mai.

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