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Des changements rapides se sont produits dans le domaine de la santé depuis la pandémie de Covid-19, et la nécessité de se concentrer sur la prévention est devenue encore plus évidente, selon les acteurs de la santé.
Le secteur de la santé se concentre actuellement sur les leçons à tirer des deux années et demie de pandémie de Covid-19 afin de mieux préparer l’UE et ses systèmes de santé pour l’avenir.
Pourtant, les experts suggèrent que nous devrions peut-être changer toute notre approche de la santé et des soins de santé pour nous préparer correctement aux défis futurs.
« Nous avons constaté au début de la pandémie que les facteurs sociaux et communautaires, en particulier les facteurs comportementaux, n’étaient pas suffisamment pris en compte, ce qui signifie que nous n’étions pas aussi bons que nous aurions pu l’être pour prédire les modèles », a déclaré Claudia Pagliari, directrice de Global eHealth à l’Université d’Édimbourg, lors du sommet EIT sur la santé cette semaine.
Par exemple, les applications de recherche de contacts étaient impopulaires auprès des citoyens en raison de problèmes de confidentialité. Si tout le monde avait fait confiance à ces applications et les avait téléchargées, elles auraient pu réduire efficacement les taux d’infection, mais le fait de ne pas tenir compte des craintes des gens a gravement limité leur efficacité.
Il s’agit là d’un exemple de la manière dont le fait de placer les personnes au centre de la santé et d’inclure les facteurs sociaux pourrait être bénéfique, a affirmé Mme Pagliari.
Placer les personnes au centre de la santé signifie également faire évoluer nos systèmes de santé pour qu’ils se concentrent sur la prévention et considèrent ainsi la santé comme un investissement plutôt que comme un coût, a déclaré Bogi Eliasen, directeur de la santé à l’Institut d’études prospectives de Copenhague.
Pour lui, il est essentiel de se concentrer sur la prévention pour résister aux charges qui pèsent sur les systèmes de santé.
« Le point clé est de se concentrer sur l’espérance de vie en santé et non sur la durée de vie. Nous devrions donc peut-être reconfigurer le moment où l’intervention auprès de la personne crée le plus d’impact. Ce n’est pas nécessairement très tard dans la trajectoire de la maladie, comme nous le voyons aujourd’hui », a expliqué M. Eliasen.
Les systèmes de santé sont depuis longtemps surchargés par l’augmentation de l’âge moyen des citoyens et l’accroissement de la charge de morbidité, un phénomène encore exacerbé par la pandémie.
La voie à suivre dans une approche préventive et centrée sur l’humain
Parler de soins de santé préventifs n’est pas nouveau puisque l’ancien commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, a exhorté les États membres de l’UE en 2017 à commencer à se concentrer sur la prévention.
Malgré cela, nous n’en sommes toujours pas là, et créer la voie vers une santé plus préventive nécessitera de nouveaux modes de pensée et des façons différentes de travailler avec les gens.
Le projet « Health Outcomes Observatory » vise à mettre en place des observatoires au niveau national et à collecter les résultats rapportés par les patients directement auprès d’eux.
Valentina Strammiello, responsable des programmes du Forum européen des patients, qui fait partie du projet, se félicite que celui-ci donne aux patients la possibilité de surveiller leur état et d’améliorer leur qualité de vie. Cela peut les aider à éviter de développer d’autres complications en raison de leur état.
« Le patient aura cette application sur son téléphone portable et pourra partager ses données de qualité de vie. L’objectif est double. Premièrement, ils seront en mesure de surveiller leur propre état », a déclaré Mme Strammiello.
« Deuxièmement, ils pourront comparer leurs données à celles, rendues anonymes, d’autres personnes vivant dans les mêmes conditions, principalement dans d’autres pays. Ainsi, ils pourront voir si le traitement qu’ils suivent est aussi efficace que ceux fournis à d’autres patients », a-t-elle conclu.
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