Cybersécurité en Union européenne

cybersécurité, cheval de bataille de la France et de l’Union européenne sur Touteleurope.eu
A l’occasion du Forum international de la cybersécurité qui s’est ouvert le 8 septembre à Lille, plusieurs décideurs européens ont rappelé l’importance stratégique du secteur et la gravité des menaces qui pèsent sur le continent. A l’approche de la présidence française de l’Union européenne, Paris ambitionne de restructurer l’Europe de la cyberdéfense.
La ministre de la Défense française Florence Parly et le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton se sont rendus au Forum international de la cybersécurité à Lille le 8 septembre, signe de l'intérêt de Paris et de Bruxelles pour cette question stratégique - Crédits : Jennifer Jacquemart / Commission européenneLa ministre de la Défense française Florence Parly et le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton se sont rendus au Forum international de la cybersécurité à Lille le 8 septembre, signe de l’intérêt de Paris et de Bruxelles pour cette question stratégique – Crédits : Jennifer Jacquemart / Commission européenne »La prochaine grande crise qui bouleversera la planète sera cyber », prophétise Ingrid Vergara, envoyée spéciale du Figaro à Lille. Une analyse que semblent partager de nombreux responsables politiques européens et français.Lors du Forum international de la cybersécurité qui a débuté mercredi 8 septembre dans la capitale des Hauts-de-France, le vice-président de la Commission européenne Margarítis Schinás a alerté sur la « situation critique » dans laquelle se trouve l’Europe [RFI]. Celle-ci doit faire face à une « multiplication récente des cyberattaques« , prolonge Le Monde, citant l’exemple de l’offensive essuyée par « le système informatique du service public de santé irlandais » au mois de mai dernier.La France, futur « champion de la cybersécurité » ?Ces attaques sont le fait d’acteurs internationaux très divers, « jamais cités nominativement » lors de cette journée d’ouverture du Forum, note RFI. « Tout le monde sait qu’il s’agit principalement de la Russie et de la Chine », précise toutefois la radio qui rappelle que ces deux pays « multiplient les attaques numériques : espionnage, sabotage, déstabilisation, manipulation de l’information… » Au-delà des acteurs étatiques, les groupes terroristes lancent également des cyberattaques. « Sur le terrain de l’opération ‘Barkhane’, au Sahel, […] une augmentation des attaques » a été récemment constatée [Le Monde].Face à ce constat, la ministre de la Défense française Florence Parly, elle aussi présente à Lille, affirme « s’interroger sur l’existence d’une guerre froide dans le cyberespace » [Capital]. La membre du gouvernement a par ailleurs annoncé le recrutement de « 770 cyber-combattants en plus des 1 100 initialement prévus pour atteindre 5 000 personnels en 2025 au sein des armées, de la Direction générale de l’armement (DGA) et du service de renseignement extérieur français DGSE« . L’objectif est de faire de la France un « champion de la cybersécurité« , rapporte 20 Minutes. Un « défi » de taille, note Le Monde, tant « les cyberspécialistes font cruellement défaut sur le marché de l’emploi« .Européaniser la cyberdéfenseAu-delà des mesures engagées au niveau national, « la prochaine présidence française du Conseil de l’Union européenne espère pousser une nouvelle étape dans la collaboration entre États membres« , note Le Figaro. Pour ce faire, « Paris compte organiser en janvier un forum rassemblant les cyber commandeurs des 27 Etats membres » [La Voix du Nord]. Ces derniers semblent partager la même ambition d’une « réponse européenne » à ces menaces grandissantes, rapporte RFI, citant les responsables espagnol, allemand et estonien. Ce dernier voudrait qu’à terme, « chaque personne qui a des compétences en informatique puisse servir, y compris dans la réserve de l’armée, même si elles travaillent dans le civil. »Outre cette coopération renforcée entre les Etats membres, la politique européenne de cybersécurité se structure aussi à travers de nouveaux textes de loi, observe Le Figaro : « Pour renforcer davantage les défenses numériques à l’échelle du Vieux Continent, plusieurs fers sont déjà sur le feu. Au niveau réglementaire, la révision de la directive NIS 2 [relative à la sécurité des réseaux et des systèmes d’information, ndlr] est en cours de négociation au Parlement et au Conseil européens. » Enfin, le journal souligne un « autre sujet clé » sur lequel l’Europe avance : « les discussions sur des certifications européennes harmonisées et de haut niveau pour les différents logiciels de sécurité proposés par les éditeurs« .