Crise énergétique : l’UE mise à l’épreuve – EURACTIV.fr

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Face à une crise énergétique sans précédent, les gouvernements du monde entier reconnaissent les avantages des politiques d’efficacité énergétique qui ont été marginalisées jusqu’à présent et soutiennent une action commune en la matière, tandis que la détermination des États membres de l’Union européenne sera mise à l’épreuve fin juin.

L’efficacité énergétique a longtemps été considérée comme un domaine politique accessoire. Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a récemment qualifié d’« inexplicable » l’inaction des gouvernements, alors qu’il accueillait la 7e conférence mondiale de l’AIE sur l’efficacité énergétique à Sønderborg, au Danemark. La conférence a débouché sur une déclaration commune qui pourrait permettre de réaliser quelques avancées.

« La déclaration commune et le plan d’action de Sønderborg sont des reconnaissances internationales de l’importance de l’efficacité énergétique et une promesse de travailler à la mise en œuvre et à la multiplication des solutions et technologies d’efficacité énergétique au niveau mondial », a déclaré vendredi dernier (10 juin) Dan Jørgensen, ministre danois de l’Énergie et organisateur de la conférence.

Les signataires soulignent « l’importance centrale de l’efficacité énergétique pour soulager la pression sur les consommateurs, soutenir la sécurité énergétique et réduire la dépendance aux importations d’énergie », peut-on lire dans la déclaration commune de l’événement.

Le fait qu’une telle déclaration commune n’ait pas été envisagée au départ met peut-être en évidence l’urgence de la crise énergétique actuelle, estiment des sources bien informées sur le sujet.

« La déclaration commune souligne l’importance cruciale de l’efficacité énergétique pour réduire la demande d’énergie en cette période de crise énergétique mondiale », a expliqué Jan Rosenow, directeur européen du groupe de réflexion Regulatory Assistance Project (RAP).

Bien que les déclarations communes soient monnaie courante, « il s’agit d’une déclaration forte en faveur de l’efficacité énergétique et des solutions axées sur la demande », a expliqué Adeline Rochet, conseillère principale du groupe de réflexion sur le climat E3G.

Cette déclaration se distingue par le fait qu’elle est signée non seulement par les pays du Nord, mais aussi par des pays comme le Mexique, le Chili, le Panama, la Turquie et même l’Union africaine. Ces pays sont des partenaires clés souvent oubliés dans la lutte contre le changement climatique.

Il pourrait être crucial de les rallier aux côtés des États membres de l’UE qui ont dominé l’événement. « L’AIE a montré à maintes reprises que sans l’efficacité énergétique, nous n’avons aucune chance d’atteindre les objectifs climatiques », a souligné M. Rosenow.

La déclaration fournit une proposition intéressante à ces pays, soulignant « l’intérêt d’une intervention rapide en matière d’efficacité énergétique pour accélérer de manière rentable les progrès vers les objectifs pour une consommation énergétique nette zéro ».

Elle propose également un ensemble d’outils politiques, le « plan d’action de Sønderborg » afin de faciliter la mise en œuvre des politiques d’efficacité énergétique par les États. Un effet secondaire positif est que les politiques pourraient devenir plus cohérentes dans les pays hors de l’UE.

L’UE peut-elle joindre le geste à la parole sur la crise énergétique ?

Une fois de plus, l’Union européenne tente de prendre les devants. L’efficacité énergétique était déjà au cœur de l’accord environnemental, a déclaré la commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simson.

La récente crise des prix de l’énergie a encore modifié le calendrier pour les mesures d’efficacité énergétique, a-t-elle confié à EURACTIV lors de la conférence de l’AIE le 8 juin.

Deux projets législatifs en particulier porteront la majeure partie du poids.

« La directive de l’UE relative à l’efficacité énergétique et sa refonte de la directive sur la performance énergétique des bâtiments joueraient un rôle crucial » pour réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie et faire progresser l’élimination graduelle des combustibles fossiles dans le même temps, a souligné Mme Simson.

Ainsi, l’épreuve décisive pour les États membres de l’UE qui ont signé la déclaration sera la position qu’ils adopteront sur la directive relative à l’efficacité énergétique lors des réunions du Conseil des 27 et 28 juin prochains.

Parmi les grands États membres de l’UE, seule l’Espagne n’a pas signé. Parmi les signataires inattendus notables, on retrouve la Hongrie, la Pologne et la République tchèque.

Les recommandations politiques de l’AIE et de la Commission européenne n’ont jamais été aussi proches les unes des autres. Si les États membres de l’UE sont cohérents, il s’agira d’une avancée considérable sur la voie de la transition vers une énergie propre, a déclaré M. Rochet.

La plupart des mesures recommandées par l’AIE aux gouvernements du monde entier sont déjà prises en compte par l’UE, que ce soit dans le cadre des règles d’écoconception, de la directive relative à l’efficacité énergétique ou de la directive sur la performance énergétique des bâtiments.

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