Le pass sanitaire est aujourd’hui répandu en Europe, même si ses modalités diffèrent d’un Etat à l’autre.
Tour d’horizon.
Le 26 juillet, le Parlement français a adopté une loi devant étendre, à partir du 9 août et sous réserve de la validation du Conseil constitutionnel, le pass sanitaire aux bars, restaurants, maisons de retraite, hôpitaux et transports collectifs de longue distance. Depuis le 21 juillet, ce dispositif anti-Covid est déjà nécessaire pour se rendre dans les lieux de loisirs et les établissements culturels recevant plus de 50 personnes.
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Les précurseurs
Dès le mois d’avril, le Danemark a instauré un “Coronapass” : un document numérique (via une application mobile) ou au format papier, qui atteste d’une vaccination complète contre le Covid-19, d’une guérison de la maladie de moins de 12 semaines ou d’un test négatif de moins de 72 heures. Et qui a permis la réouverture de nombreux commerces, des bars et restaurants ainsi que des établissements culturels, dont l’accès a été conditionné à la présentation du pass sanitaire, plusieurs semaines avant la France.
En Autriche, un système analogue a été lancé à la même période. Tout comme au Danemark, il est basé sur une application, ici appelée “Stopp Corona”. Peu de temps après, au mois de mai, Chypre a créé un “Safe Pass”, alors que la Hongrie avait élaboré un système réservant l’accès aux salles des restaurants, aux cinémas, aux théâtres et aux salles de sport aux vaccinées ou guéries du coronavirus.
En Italie, Mario Draghi, a décidé ’un “Green Pass”, à compter du 6 août. Proche du dispositif français il est plus souple et valide dès la première dose de vaccin et ni les terrasses ni la consommation au comptoir ne seront concernées, il n’est pas nécessaire les transports de longue distance.
Outre le Danemark, l’Autriche, Chypre, la France et l’Italie, l’obligation de présenter un pass sanitaire pour les lieux de restauration intérieurs existe en Grèce, en Irlande, en Lettonie et en République tchèque.
Des dispositifs moins restrictifs
Dans d’autres Etats , un pass sanitaire est appliqué ou le sera aux grands rassemblements : en Roumanie, les discothèques et les spectacles en plein air de plus de 2 500 personnes sont accessibles aux personnes vaccinées et pour les rencontres entre 1 000 et 2 500, une preuve de vaccination, de guérison ou de test négatif sur le pass sanitaire requise.
En Belgique, le “Covid Safe Ticket” à partir du 13 août sera réservé aux événements en extérieur de 1500 personnes.
Au Luxembourg, un restaurant peut décider de n’accepter que des clients détenteurs du document attestant d’une vaccination ou d’une guérison ou d’un dépistage négatif ou accueillir tous les clients avec un protocole sanitaire spécifique.
Ce “régime CovidCheck” ou sans CovidCheck” s’applique aussi aux rassemblements en Lituanie, où les événements en intérieur ont une jauge réduite à 75 % des capacités de la salle lorsque les participants ne sont pas titulaires du “certificat national”.
Des réponses locales
Le pass sanitaire peut aussi être une mesure destinée à répondre à une situation sanitaire dégradée au niveau local. Au Portugal, des communes à “haut risque”, dont Lisbonne et Porto, un couvre-feu de 23h à 5h et un pass sanitaire pour accéder aux restaurants mais juste les week-ends.
En Allemagne également, l’extension du pass sanitaire dépend des choix des Länder. Dans certains d’entre eux, les salles des établissements de restauration sont par exemple totalement libres d’accès, quand d’autres exigent des clients de réserver leur table et de présenter leur pass à l’entrée comme en Espagne.
L’ensemble des pass sanitaires a vocation à être maintenu de manière temporaire. En Hongrie Viktor Orbán a levé l’obligation de présenter la “carte d’immunité” dans la grande majorité des cas, le cap des 5,5 millions de personnes vaccinées (sur 9,8 millions) ayant été franchi.
En Finlande et en Suède, les mesures sanitaires en place se limitent essentiellement à des limitations du nombre de participants aux rassemblements et à des horaires réduits d’ouverture des bars et restaurants. En Bulgarie, où la campagne vaccinale est la moins avancée de l’UE, seuls 14,7 % des habitants avaient reçu au moins une dose de vaccin au 29 juillet. De quoi rendre inenvisageable, à l’heure actuelle, la mise en place d’un pass national.
Un pass sanitaire européen pour voyager
L’Union européenne a initié un pass sanitaire européen destiné à faciliter les voyages en Europe, le “certificat COVID numérique de l’UE” est en vigueur depuis le 1er juillet dans 33 pays européens (les 27 Etats membres de l’UE ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, Saint-Marin, la Suisse et le Vatican). Les Etats peuvent cependant ajouter des règles supplémentaires selon la situation sanitaire du pays d’origine ou la leur).