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Américains et Européens se reprochent mutuellement le manque d’avancées dans les négociations commerciales en cours. Ce qui ravive la possibilité d’une taxe sur les voitures européennes.
Le secrétaire d’État américain au commerce, Wilbur Ross, a rencontré son homologue de l’UE, Cecilia Malmström, ainsi que d’autres fonctionnaires de l’UE. Les interprétations que les deux officiels ont donné de leur rencontre semblent néanmoins contradictoires.
Alors que la commissaire suédoise considérait la réunion comme un simple exercice de bilan, Wilbur Ross a indiqué avoir souligné « la nécessité de faire vite et d’obtenir des résultats à court terme » dans les négociations commerciales, lancées le 25 juillet pour éviter une escalade du conflit commercial entre les deux parties.
Le président américain, Donald Trump, a « accepté de ranger au placard la menace d’une augmentation des tarifs douaniers, tant que les négociations progresseront de manière satisfaisante », a déclaré Gordon Sondland, l’ambassadeur américain, également présent au briefing.
« S’il avait été présent aujourd’hui, je ne pense pas qu’il aurait considéré que les négociations allaient bon train », a déclaré l’ambassadeur, rappelant que les taxes sur les importations de voitures européennes étaient un « recours » dont il disposait toujours.
Les Européens « donnent l’impression que les choses avancent. En réalité elles n’ont pas avancé d’un poil », a-t-il reproché.
Gordon Sondland a blâmé « l’intransigeance totale » de Cecilia Malmström et de son équipe sur les questions abordées par Donald Trump et Jean-Claude Juncker en juillet dernier.
Plus tôt dans la journée du 17 octobre, Cecilia Malmström avait expliqué la position de l’UE dans les négociations. « Nous avons déclaré plusieurs reprises que nous étions prêts à entamer l’exercice de cadrage d’un accord limité sur les tarifs douaniers des biens industriels. »
« Jusqu’à présent, les États-Unis n’ont pas manifesté beaucoup d’intérêt pour cette question, la balle est donc dans leur camp », a-t-elle fait observer.
Si la demande d’ouverture de négociations avec l’UE adressée au Congrès américain constitue un premier pas, « nous sommes heureux de poursuivre ces discussions », a ajouté la commissaire.
Wilbur Ross, pour sa part, estime que le « problème » avec la déclaration « très décourageante » de Cecilia Malmström réside dans son caractère « très conditionnel ». Pour lui, cela laisse entendre que les États-Unis ralentissent le processus, ce qu’il juge « inexact ».
« Je pense que si ça continue, le président va finir par perdre patience », a conclu l’ambassadeur Gordon Sondland.
L’objectif du cabinet de Donald Trump était d’obtenir des résultats concrets pour la fin du mois de novembre. Le président « souhaite des négociations rapides et de bonne foi, qui produisent des résultats tangibles », a expliqué le Secrétaire Wilbur Ross.
Les responsables américains mettent particulièrement l’accent sur l’harmonisation des normes dans des domaines tels que l’automobile ou l’agriculture, considérés comme « une barrière commerciale beaucoup plus préoccupante que les droits de douane ».
« Négocier les tarifs douaniers sans parler de normes est un exercice inutile », a-t-il fait valoir.
L’UE, quant à elle, maintient que les deux parties ont déjà examiné les normes et les obstacles réglementaires, y compris en matière de dispositifs médicaux.
Mais le Secrétaire a répété qu’il n’y avait pas eu de discussion « substantielle » sur la question. Selon lui, la première discussion sur les normes aura lieu mardi prochain, lorsque l’équipe de la commissaire au commerce de l’UE se rendra à Washington.
L’affaire se règlera peut-être lors de la prochaine réunion entre Cecilia Malmström et le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, qui aura lieu à la fin du mois.