Avenir de l’Europe : des citoyens de toutes les régions françaises proposent leurs priorités

[ad_1]

Durant trois jours, 100 citoyens ont pris place dans l’enceinte du Conseil économique social et environnemental pour participer à la synthèse nationale de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Leurs travaux vont alimenter la contribution de la France à cet exercice, comme l’a confirmé Clément Beaune le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

Les 100 citoyens ont notamment pris place dans l'hémicycle du Palais d'Iéna
Les 100 citoyens ont notamment pris place dans l’hémicycle du Palais d’Iéna – Crédits : Conseil économique social et environnemental

Certains n’ont fait que quelques kilomètres depuis leurs foyers d’Ile-de-France pour rejoindre le Palais d’Iéna à Paris, quand d’autres ont traversé les océans depuis Mayotte ou la Guyane pour être présents au Conseil économique social et environnemental (CESE) durant trois jours. En tout, 100 Français étaient présents pour participer du 15 au 17 octobre à la synthèse nationale de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’aboutissement de deux mois de consultations à travers la France.

Des citoyens investis

Tirés au sort parmi les 700 citoyens présents lors des 18 conférences régionales organisées durant le mois de septembre, ces citoyens représentatifs de la population française (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle) auront débattu près de 450 heures. Et la grande majorité en retient une expérience positive. Originaire de Cayenne en Guyane, Adeline se dit par exemple “fière du travail accompli” lors de la session organisée dans sa région et souligne un “moment de partage” ainsi qu’un “bouillonnement d’idées”. Le sentiment est partagé par Jérémy qui a fait le trajet depuis Caen, en Normandie. Pour lui, il s’agit d’une réelle “performance” que de “réunir des gens pour les faire réfléchir ensemble sur l’Europe”.

Tous reconnaissent s’intéresser davantage aux sujets européens désormais. Si Jérémy avait “déjà vu ce que l’Europe pouvait apporter” en ayant vécu à l’étranger, ce n’est pas le cas de tout le monde, notamment de Pierre, Lyonnais. “Je ne suivais pas vraiment ces questions”, reconnait-il volontiers. Mais depuis les échanges à Clermont-Ferrand en septembre, il dit avoir beaucoup travaillé, “sur la Politique agricole commune” notamment. D’autres comme Alan, ont même eu l’occasion d’aller à Bruxelles à la découverte des institutions européennes et de leurs dirigeants. Avec d’autres citoyens présents à Toulon en septembre dernier, il a ainsi eu le privilège de rencontrer le président du Conseil européen Charles Michel.

Définir ses priorités

Adeline, Jérémy, Pierre et Alan font partie des 100 citoyens sélectionnés pour établir la synthèse des discussions dans leurs régions respectives. Des échanges fructueux puisqu’ils ont débouché sur 1120 propositions d’actions concrètes, listées par les organisateurs. Dans le hall du bâtiment, 464 changements attendus par les citoyens ont ainsi été regroupés en 14 thèmes et affichés sur de grands panneaux. Tour à tour, les 100 participants passent en revue les 14 stands. “Une Europe qui protège”, “Une Europe engagée face au défi climatique et environnemental”, chacun doit indiquer les grands thèmes sur lesquels ils souhaitent travailler pour le reste du week-end. Jérémy espère ainsi poursuivre sur l’environnement, surtout marin, “un thème qui [lui] tient à cœur”. Adeline voudrait quant à elle pouvoir évoquer la question des transports et l’insularité. “L’éloignement physique peut parfois se faire ressentir”, explique la Guyanaise.

Les citoyens ont passé en revue les propositions réparties sur 14 stands
Les citoyens ont passé en revue les propositions réparties sur 14 stands dans le hall du Palais d’Iéna – Crédits : Toute l’Europe

La conclusion de cette première journée est marquée par un échange des participants avec le ministre délégué à la participation citoyenne Marc Fesneau. “Nous avons des choses à nous dire au niveau européen”, a ainsi lancé le membre du gouvernement après avoir salué le travail accompli par l’assemblée. C’est également l’occasion pour les citoyens d’entendre le point de vue de deux membres du Conseil économique social et environnemental, Didier Kling et Françoise Sivignon, venus présenter leur résolution “2022 : la relance du projet européen ?”.

“2022 : la relance du projet européen ?”

Hôte de l’évènement, le CESE avait voté plus tôt dans la semaine autour d’une résolution portée par deux de ses membres : Didier Kling, président de la CCI Ile-de-France et Françoise Sivignon, Vice-présidente de Reporters Sans Frontières.

Cette résolution, consultable sur le site du CESE, avait vocation à alimenter les débats de ces trois jours.

Les deux journées suivantes étaient pour leur part consacrées au travail en groupe. Les citoyens ont été amenés à condenser et à synthétiser les propositions des panels régionaux. Ainsi, trois changements ont été conservés par thème, tous soumis aux votes des participants. Au final, trois changements prioritaires ont émergé de cet exercice :

  • Développer la sobriété énergétique pour consommer moins en arrêtant le superflu ;
  • Renforcer la défense et la sécurité commune ;
  • Favoriser la performance économique collective à travers une industrie autonome, compétitive qui est valorisée par l’Union européenne.

A l’image des conférences régionales, l’implication des participants est au rendez-vous. “Si j’étais un peu sceptique au départ, je suis très enthousiaste sur le résultat de cette conférence”, juge ainsi Pascal. Nathalie résume quant à elle ce week-end à un “bel exercice d’intelligence collective”.

Une affaire à suivre

Présent dimanche dans l’hémicycle du CESE, après avoir accueilli les 100 participants, vendredi soir, au Quai d’Orsay dans le Salon de l’Horloge, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes est venu conclure ces trois journées en soulignant “l’engagement de chacun dans ce travail. Je suis particulièrement fier de ce temps de débat, de vos réactions positives, et que vous ayez eu le sentiment que confronter ses idées, au bon sens du terme, a de la valeur. Ce temps de débat est déjà une victoire”. En réaction aux priorités mises en avant par les participants, il a également noté une convergence avec celles de la prochaine présidence française de l’Union européenne (janvier-juin 2022). “Nous allons pousser ces idées et un certains nombre d’autres durant la présidence. C’est notre responsabilité. Mais, comme vous le savez maintenant, on ne décide pas seul, tout cela se construit ensemble, nous allons discuter à 27 pays européens”.

Dimanche, lors de la conclusion des débats, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Clément Beaune a remercié les citoyens de leur engagement – Crédits : Toute l’Europe

Désormais, un rapport synthétisera le travail des panels régionaux ainsi que la restitution nationale. Publié et rendu public fin novembre, “ce rapport, qui reprendra vos propositions, sera la contribution française à la Conférence sur l’avenir de l’Europe”, a indiqué Clément Beaune.

Le secrétaire d’Etat s’est également engagé en annonçant “la création d’un comité citoyen de suivi sur les propositions” composé d’une partie des 100 citoyens présents au Palais d’Iéna et dont les modalités devraient être connues d’ici la parution du rapport. “Régulièrement nous nous retrouverons pour faire un point sur les résultats et la suite donnée à vos propositions, construites, intelligentes et éclairantes”. Pour certains, l’aventure devrait donc se poursuivre.



[ad_2]

https://www.touteleurope.eu/institutions/avenir-de-l-europe-des-citoyens-de-toutes-les-regions-francaises-proposent-leurs-priorites/