Après le rejet de l’accord du Brexit, Theresa May dans la tourmente – EURACTIV.fr

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L’accord de retrait de l’UE a été rejeté à 432 contre 202 par les députés britanniques. Une défaite attendue, mais grave pour Theresa May, qui est à présent confrontée à une motion de défiance.

Une grande majorité des députés de la Chambre des communes britannique ont rejeté l’accord de Brexit négocié entre Londres et Bruxelles. La défaite était attendue, mais pas dans une telle proportion. Ils ont été 118 élus conservateurs à voter contre leur gouvernement, alors que 196 votaient pour. Il s’agit de la plus importante rébellion contre un gouvernement depuis les années 1920.

Dans son dernier discours avant le vote, la Première ministre avait prévenu que « cette décision définira notre pays pour les décennies à venir ». Un vote contre l’accord n’est « rien d’autre qu’un vote pour l’incertitude, la division, et le risque très réel d’un Brexit sans accord, ou de pas de Brexit du tout ». Or, abandonner la sortie de l’Europe fragiliserait la confiance de toute une génération, a-t-elle ajouté.

Pas d’accord, pas de Brexit, met en garde Theresa May

La paralysie politique britannique mènera probablement à une annulation du Brexit, a estimé Theresa May. L’accord de sortie de l’Union négocié avec Bruxelles est mis au vote au parlement le 15 janvier, mais il risque bien d’être rejeté.

Juste après le vote, elle a rappelé qu’aucun type d’accord ne pourrait désormais rassembler le soutien de la majorité. L’accord que son gouvernement a arraché à Bruxelles découle de deux années de négociations.

Dans les jours à venir, le gouvernement cherchera un compromis interpartite sur un possible accord, a précisé la Première ministre. Le temps presse. « Nous devons nous concentrer sur les idées qui sont réellement négociables et ont le soutien de cette Chambre. »

Cette stratégie permettrait peut-être de sauver un Brexit ordonné, avec un accord.

Le dirigeant de l’opposition, Jeremy Corbyn, s’est toutefois empressé de demander une nouvelle motion de défiance qui sera débattue par les députés le 16 janvier au matin. Si ceux-ci votent contre Theresa May, il faudra organiser des élections anticipées.

Les observateurs estiment cependant que ce n’est pas le scénario le plus probable. Les conservateurs, tout révoltés qu’ils soient contre l’accord, veulent éviter de nouvelles élections. Malgré leur vote contre l’accord, le Parti unioniste démocratique, le partenaire nord-irlandais des conservateurs, a indiqué que ses dix représentants soutiendraient la Première ministre.

Dans un communiqué, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exprimé son « regret » face à l’issue du vote, en insistant sur le fait que l’accord négocié était « un compromis équitable et représent[ait] le meilleur accord possible ».

« Il constitue la seule solution pour garantir un retrait ordonné du Royaume-Uni de l’Union européenne », a-t-il indiqué, soulignant que l’Europe avait « fait preuve de créativité et de flexibilité tout au long du processus ». « Moi-même, avec le Président Tusk, nous avons une nouvelle fois démontré notre bonne volonté en offrant des précisions et des garanties supplémentaires lors d’un échange de lettres avec la Première ministre Theresa May un peu plus tôt cette semaine. »

Le président de la Commission appelle le Royaume-Uni à « clarifier ses intentions dès que possible », concluant qu’il « ne reste plus beaucoup de temps ».

Tweet de Donald Tusk, président du Conseil européen : Si un accord est impossible et que personne ne veut d’un retrait sans accord, qui aura enfin le courage de dire quelle est la seule solution positive ? 

Interrogée par France Inter, Nathalie Loiseau, ministre française aux Affaires européennes, a réagi au vote contre l’accord de retrait. « C’est un très bon accord et c’est même le seul accord possible […] Le fait qu’il soit rejeté est une mauvaise nouvelle », a-t-elle déclaré. « Qu’est-ce qu’il va se passer ? C’est aux Britanniques d’en décider, de dire ce qu’ils veulent. »

« On voit bien que c’est une absence de majorité pour ce texte mais on ne sait pas pour quelle issue il y a une majorité » au Royaume Uni, a ajouté Nathalie Loiseau, pour qui il n’est pas question, en tout état de cause, de renégocier l’accord.

Elle a notamment estimé que si les Britanniques demandaient un report de l’entrée en vigueur de la sortie du Royaume Uni de l’UE, prévue le 29 mars, il faudrait se poser la question « pour quoi faire ».

Si c’est pour demander des concessions sur l’Irlande, « on a déjà dit que ce n’est pas possible », a-t-elle ainsi averti. De même, elle a jugé « très compliqué » de repousser l’entrée en vigueur du Brexit au-delà des élections européennes.

« Si on veut une séparation ordonnée et qui permette que dans l’avenir le Royaume reste proche de l’UE, c’est ce texte. Les autres options, c’est soit pas d’accord, soit pas de Brexit », a-t-elle souligné. « Personne ne trouve qu’une absence d’accord est une bonne solution mais on se prépare, nous, Européens, notamment nous, Français, à une absence d’accord. »



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