A quoi ressemble le nouveau Parlement européen ?

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Actualité


31.05.2019

Marie Guitton (à Bruxelles)

Les résultats provisoires des élections européennes 2019 continuent d’être actualisés dans plusieurs pays. Au niveau européen, les conservateurs du PPE et les sociaux-démocrates du groupe S&D ont perdu la majorité qu’ils détenaient à eux deux depuis plus de vingt ans. A quoi ressemble le nouvel hémicycle ?

Résultats provisoires le 29 mai 2019 (source : Parlement européen)

Résultats provisoires le 29 mai 2019 (source : Parlement européen)

Les élections européennes 2019 se sont achevées le 26 mai. Tant que le Brexit n’aura pas eu lieu, ce sont toujours 751 parlementaires européens qui siègeront à Strasbourg à partir du 2 juillet.

Quel est le nouveau rapport de force dans l’hémicycle ?

Les résultats provisoires actualisés par le Parlement européen le 29 mai donnent les chrétiens-démocrates du PPE en tête de la future assemblée (179 sièges), devant les sociaux-démocrates du S&D (153 sièges), les libéraux de l’ADLE (environ 105 sièges), le groupe Verts/ALE (69 sièges), les souverainistes du groupe CRE (63 sièges), la droite eurosceptique voire europhobe (54 sièges pour l’ELDD et 58 sièges pour l’ENL), et la gauche radicale (38 sièges).

S’ils constituent toujours les principales forces de l’hémicycle, le Parti populaire européen (PPE) et l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) ne disposent donc plus de la majorité à eux deux. Une première depuis plus de 20 ans.

En troisième et quatrième positions, les libéraux de l’ADLE (qui constitueront un nouveau groupe avec les élus français de la liste Renaissance) et le groupe des Verts/ALE seront donc appelés à jouer un rôle crucial pour constituer de nouvelles alliances.

Les conservateurs en perte de vitesse

L’écrasante victoire du Fidesz de Viktor Orbán en Hongrie (52% des suffrages, soit 13 sièges), ainsi que les très bons résultats des conservateurs grecs (Nouvelle Démocratie a remporté le scrutin avec 33% des suffrages ; 8 sièges) n’ont pas empêché le recul du Parti populaire européen (PPE) dont ils sont membres.

Au cours de la prochaine législature, ce groupe représentera moins d’un quart du futur hémicycle (179 sièges, soit 24% des sièges), contre 29% lors de la mandature 2014-2019. Une perte de vitesse liée au recul des partis traditionnels, comme en France où Les Républicains n’obtiennent que 8,5% des voix (8 sièges).

En Allemagne, Angela Merkel a lâché les rênes de la CDU après plusieurs revers électoraux en 2018. Son parti remporte 28,9% des voix (29 sièges), contre plus de 35% en 2014.

Européennes 2019 : les partis arrivés en tête, pays par pays

Les eurosceptiques progressent toujours

Le Parti conservateur britannique de Theresa May s’effondrant à 8,9% des suffrages (4 sièges), la part des Conservateurs et réformistes européens (CRE) dans l’hémicycle strasbourgeois est elle aussi en recul. Malgré le bond du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne (45,4% des suffrages, soit 26 sièges), ces élus souverainistes n’occuperont plus que 8,4% des sièges (63 sièges), contre plus de 10% aujourd’hui.

A l’inverse, porté par l’envolée du Brexit Party de Nigel Farage (30,8% des suffrages britanniques, soit 29 sièges) et malgré le léger recul du Mouvement 5 étoiles italien (17,1% des voix, 14 sièges), l’actuel groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) passe de 42 à 54 sièges, soit 7,2 % de l’hémicycle, selon le Parlement européen.

A l’extrême droite, l’Europe des Nations et des Libertés (ENL) – qui pourrait disparaître au profit d’une nouvelle alliance lancée en avril par Matteo Salvini, le chef de la Ligue italienne, obtient 58 sièges (7,7 % des sièges), contre 36 à la fin de la législature 2014-2019. Ce groupe est porté par la victoire du Rassemblement national en France (23,3% des voix, 22 sièges) et de celle de la Ligue en Italie (34,3% des suffrages, 28 sièges).

Au total, les partis souverainistes, eurosceptiques voire europhobes obtiennent ainsi 175 élus sur 751, soit 23,3% de l’hémicycle. A Bruxelles le 26 mai au soir, le vice-président du CRE a néanmoins formellement exclu toute alliance avec « les extrémistes de droite« .

Les libéraux renforcés par les marcheurs

L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), qui compte se reformer au profit d’un nouveau groupe incluant les élus français de la liste Renaissance (LaREM, Modem et partenaires), connaît la plus forte progression de l’hémicycle (105 sièges au total, soit 14% de l’hémicycle).

En France, la liste de la majorité présidentielle obtient 22,4% des suffrages exprimés (21 sièges). En Allemagne, les libéraux-démocrates du FDP gagnent 2 points (5,40% des voix, 5 sièges).

Les écologistes progressent

La progression est nette, également, du côté des écologistes. Le groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) occupera désormais 9,2% des sièges au Parlement européen (69 sièges, contre 52 sièges jusqu’à présent).

En France, la liste Europe-Ecologie atteint 13,5% des suffrages exprimés (12 sièges). En Allemagne, les Verts terminent à la seconde place, derrière la CDU, avec 20,5% des suffrages (21 sièges).

Les socialistes en chute

L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), elle, chute avec un score de 20,4% des sièges (153 sièges), contre 25% aujourd’hui.

Les beaux scores des partis socialistes espagnol (32,8% des voix, 20 sièges) et portugais (33,4%, 9 sièges) n’ont pas suffi à combler le recul d’autres formations nationales.

Après l’échec à la présidentielle de 2017 et la désertion d’une partie de ses membres, la crise du Parti socialiste français (allié à Place Publique et Nouvelle Donne pour le scrutin) se poursuit puisqu’il n’obtient que 6,2% des voix (5 sièges)… contre 14% en 2014 (avec le Parti radical de gauche).

L’extrême gauche régresse

Ne profitant pas de la situation délétère des socialistes, le groupe de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL) est le grand perdant de cette élection. Il n’en ressort qu’avec 38 sièges (à peine 5% des sièges du futur Parlement européen, contre 52 sièges à la fin de la législature précédente).

La France Insoumise obtient un score décevant en France, avec 6 sièges, soit 6,3 % des voix (contre 6% pour le Front de Gauche en 2014, qui réunissait notamment le Parti communiste et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon).

 

 

Si le Royaume-Uni quittait vraiment l’UE pendant la prochaine législature (la date limite du Brexit est actuellement fixée au 31 octobre 2019), le nombre d’eurodéputés passerait à 705 au lieu de 751.

 

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