Versailles : un accord peu probable entre dirigeants européens – EURACTIV.fr

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A la recherche d’un accord à Versailles, les dirigeants de l’UE devraient promettre de soutenir l’Ukraine mais il est peu probable qu’ils lui proposent une adhésion rapide à l’Union européenne lorsqu’ils se réuniront pour le sommet de Versailles jeudi (10 mars). C’est ce que révèle un projet de déclaration consulté par EURACTIV.

«La guerre offensive de la Russie constitue un tournant dans l’histoire européenne», devrait indiquer la déclaration de Versailles des dirigeants européens préparée en vue du sommet.

Il y a dix jours, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déposé une demande officielle pour permettre à son pays d’obtenir une adhésion « immédiate » à l’UE dans le cadre d’une procédure spéciale accélérée, alors qu’il se défend contre l’invasion russe.

L’Ukraine avait signé un accord d’association avec l’Union européenne après des manifestations de masse dans les rues en 2014 qui avaient entraîné le renversement du président Viktor Ianoukovitch, soutenu par la Russie. L’ancien président ukrainien avait cherché à renouer des liens plus étroits avec Moscou et à mettre un terme au rapprochement de son pays avec l’UE.

Le Conseil européen a demandé à la Commission européenne de préparer un avis officiel sur la capacité du pays à ouvrir des négociations.

Une déclaration distincte sur l’agression russe à l’encontre de l’Ukraine devrait toutefois tempérer les attentes de Kiev quant au statut de candidat à l’UE.

Bien que la dernière version de la déclaration note que « l’Ukraine appartient à notre famille européenne », ce qui constitue un pas en avant par rapport aux versions précédentes, elle reste en deçà des engagements fondamentaux liés au statut de candidat.

« En attendant, et sans tarder, nous renforcerons encore nos liens et approfondirons notre partenariat », indique le projet de déclaration.

À la veille du sommet, les ambassadeurs de l’UE n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la formulation exacte de cette déclaration, avec une division entre ceux qui réclament un langage plus ambitieux sur les chances du pays d’adhérer et ceux qui s’y opposent en Europe occidentale.

Actuellement, le Danemark et les Pays-Bas figurent parmi les pays les plus opposés à une telle initiative.

La Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque ont quant à eux déjà pris position en faveur d’une possibilité d’adhésion immédiate pour l’Ukraine.

Bien que les dirigeants de l’UE adressent à l’Ukraine des messages de soutien fort pour lui faire comprendre que son avenir est dans l’UE, ils devraient, plutôt que d’évoquer une adhésion, discuter du renforcement des liens de Kiev avec le marché unique et le réseau énergétique européen dans le cadre d’un partenariat renforcé ou d’une « association plus plus », a confié un haut fonctionnaire de l’UE aux journalistes avant le sommet.

Toute déclaration mentionnant l’article 49 du Traité sur l’Union européenne (TUE) — l’article relatif aux élargissements de l’UE — au sujet de l’Ukraine reviendrait à aller « un pont trop loin », a estimé le fonctionnaire.

« Il est peu probable que les dirigeants offrent à l’Ukraine le statut de candidat, il est plus probable qu’il y ait davantage de coopération dans le cadre de l’accord d’association », a expliqué un second fonctionnaire européen aux journalistes.

« Il est plus probable que l’Ukraine coopère davantage dans le cadre de l’accord d’association », a soutenu le fonctionnaire européen aux journalistes. « Offrir davantage serait impossible à l’heure actuelle, car il s’agit d’un pays qui est maintenant en proie à la guerre, partiellement sous occupation russe, et qui sera peut-être même entièrement sous occupation à un moment donné », a-t-il ajouté.

Les deux fonctionnaires européens ont également déclaré qu’en dépit des pressions exercées par les pays d’Europe de l’Est, octroyer à l’Ukraine une adhésion accélérée au bloc pourrait créer des problèmes avec d’autres candidats tels que la Géorgie ou la Moldavie — qui ne sont même pas mentionnés dans le projet de déclaration bien qu’ils aient tous deux emboîté le pas à l’Ukraine en déposant leur candidature peu après Kiev — et ceux qui attendent déjà de rejoindre l’UE, comme la Macédoine du Nord, l’Albanie, le Monténégro ou la Serbie.

Certains diplomates de l’UE notent toutefois qu’offrir le statut de candidat à l’Union européenne à l’Ukraine présenterait une « perspective européenne » claire, donnant au pays l’espoir de lutter contre l’agression russe, tout en ne prenant aucun engagement définitif pour accepter l’Ukraine à l’avenir.

« Ne soyons pas trop dogmatiques, la Turquie dispose du statut de candidat depuis plus de deux décennies et est loin d’être proche de l’adhésion, alors de quoi parlons-nous ici  ? », a indiqué un diplomate européen à EURACTIV à ce sujet.

« Tout le monde sait très bien que le processus d’adhésion complète pourrait prendre une éternité, donc cela ne nous nuirait pas dans tous les cas, mais cela voudrait dire énormément pour un pays qui est sur le point de disparaître et de tout perdre », a ajouté le diplomate.

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https://www.euractiv.fr/section/elargissement/news/adhesion-de-lukraine-a-lue-accord-peu-probable-entre-dirigeants-europeens/