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Les pays du sud de l’UE réclament un renforcement de la coopération économique avec l’Afrique afin de freiner le flux migratoire. Ils défendent par ailleurs l’idée d’un budget et d’une assurance chômage communs pour la zone euro. Un article d’Euroefe.
Lors d’un sommet organisé à Nicosie, les dirigeants français, italien, espagnol, grec, portugais, chypriote et maltais ont reconnu que l’UE n’avait pas réussi à transformer en actes sa promesse de partager la responsabilité des migrants secourus en mer.
Un drame
Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a regretté que l’UE n’ait pas été capable de passer à l’acte à ce sujet, ce qui a mené à des situations comme celle du bateau de Sea Watch III, bloqué en ce moment non loin des côtes siciliennes, avec 47 migrants à bord.
Il n’a pas clarifié s’il était disposé à résoudre le drame de ces personnes, mais il a remercié la prédisposition des pays ayant manifesté leur disponibilité pour les accueillir.
Le président français, Emmanuel Macron, fait partie de ceux qui ont promis de lui apporter leur soutien si l’Italie permettait d’abord le débarquement de ces personnes sur le territoire italien.
Emmanuel Macron a rappelé que l’accord de l’UE prévoyait que durant les opérations, « dont nous avons besoin plus que jamais », les migrants puissent débarquer dans le port le plus proche, mais qu’ensuite, tous les pays doivent partager, de manière solidaire, la charge des migrants.
Giuseppe Conte et le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, ont insisté sur la nécessité de doter le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de plus de fonds.
« Avec les quelques millions dont il dispose », ce fonds ne permet pas d’appliquer des politiques de coopération efficaces, a signalé le Premier ministre italien.
Josep Borrell a quant à lui défendu la nécessité de « faire de l’Afrique la priorité de la politique étrangère de l’UE ».
« Notre destin est lié à celui de l’Afrique. L’Afrique ne va pas disparaître, et bien que certains pays du Nord pensent que le problème est en Méditerranée, il s’agit d’un problème structurel », a-t-il déclaré à la presse espagnole.
Retrouver le rêve européen
Du point de vue économique, les sept pays ont défendu l’idée d’un budget commun pour la zone euro, « un budget cohérent », comme l’a déclaré Josep Borrell, qui agisse comme facteur de stabilisation économique.
Ils ont également soutenu l’idée d’une assurance chômage complémentaire à l’échelle européenne et réclamé la finalisation de l’union bancaire, avec un système européen de garanties des dépôts.
Ces trois thèmes forment une approche globale que les États méditerranéens défendront devant les autres pays de l’Union, a assuré le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui a inauguré ce format de rencontre il y a deux ans et demi.
À l’origine, le sommet EuroMed7 devait se réunir deux fois par an, mais ils n’ont en réalité pas été si réguliers. « Le plus important est que les sept dirigeants se retrouvent aujourd’hui après près d’un an pour transmettre un message d’unité et défendre les valeurs européennes fondamentales », a souligné Alexis Tsipras.
À quelques mois des élections européennes, certains dirigeants ont insisté sur l’importance de retrouver « le rêve européen ».
Un des thèmes qu’il était prévu d’aborder était le Brexit, mais suite au vote à la Chambre des communes à Londres sur plusieurs amendements, les sept dirigeants ont voulu éviter de faire des commentaires prématurés.
Plusieurs des dirigeants, dont Emmanuel Macron ont, par ailleurs félicité Alexis Tsipras et le Premier ministre macédonien, Zoran Zaev, d’avoir mené à bien l’accord historique sur le nom de la Macédoine du Nord, qui permettront l’ouverture des négociations de son adhésion à l’UE.