Au terme d’une séquence politique inédite, le Président de la République a nommé comme Premier ministre : Michel Barnier. (Cet article est focalise sur sa dimension européenne et ne prend pas position quant aux affaires nationales )
Son expérience européenne est largement reconnue par nos partenaires européens, ainsi il est possible d’esperer le « retour » de la France en Europe après une periode marquée par son affaiblissement politique, cet été au moment où les postes principaux et les négociations pour les présidences des commission au PE se negociaient ?
Dans un contexte de montée des extrêmes droites en Europe et particulièrement du RN en France lors des législatives consécutives à la dissolution, cette nomination était attendue avec inquietude dans les chancelleries européennes.
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Un Premier ministre doté d’une forte expérience européenne
Le choix de Michel Barnier rassure l’Europe : l’homme détient son « brevet » européen.
Jeu de mot facile ? Pourtant c’est bien lui qui a osé en l’absence de consensus des Etats membres lancé le brevet communautaire en utilisant la procédure de la coopération renforcee
En 1999, il est nommé commissaire européen à la politique régionale, fauteuil qu’il occupe durant plus de quatre ans. Entre 2010 et 2014, après six mois de mandat en tant que député européen, il est désigné commissaire européen au marché intérieur et aux services, un des plus gros protefeuilles. Et les politiques menées en matière de droit des sociétés au sens large comme ses efforts pour initier le concept d’avantages réciproques sur les marches publics par exemple constituent un legs important.
Il a donc eu l’habitude de côtoyer des dirigeants européens et des fonctionnaires européens occupant des postes clés de la Commission.
Parmi eux, l’actuel directeur général à la Concurrence, Olivier Guersent qui est son ancien chef de cabinet ou la directrice générale au Commerce, Sabine Weyand, bras droit de Michel Barnier au sein de la Task Force Brexit ou Stéphanie Riso, ancienne directrice de la stratégie au sein de la Task Force Brexit et désormas directrice générale au Budgetune relation qui pourrait s’avérer utile, alors que la France entre dans la procédure de déficit excessif (PDE) et que ses finances publiques sont dans le rouge.
Michel Barnier a ensuite été nommé négociateur en chef du Brexit et de 2016 jusqu’au 24 décembre 2021, a habilement et âprement négocié un accord avec le Royaume-Uni. Il paraît donc pouvoir contribuer à renforcer les positions françaises dans les institutions européennes.
D’autant qu’ancien ministre de l’agriculture, il est fin connaisseur de la PAC et partage les orientations actuelle pour une redistribution de la Politique Agricole Commune. Il avait commem inistre orienté les fonds des producteurs de céréales vers les éleveurs, doublé leurs revenus et augmenté le budget de l’agriculture biologique. Sa vision en 2008 visait déjà à être « plus préventive, plus juste et plus durable », et le rapport final du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne publié jeudi (5 septembre) de cette année est assez en ligne avec ses options.
Compte tenu de son expérience agricole et européenne, peut-il être à l’écoute des inquiétudes des agriculteurs français, en première ligne des manifestations du début 2024 ? Les prochains plans agricoles de la Commission seront surveillés de près.
Mais des positions exprimées dans d’autres domaines sèment le doute
Lors de la primaire des Républicains, en décembre 2021, Barnier candidat avait défendu la primauté du droit national sur le droit européen en matière de politique migratoire. Ces positions ont semé le doute sur l’européisme de Michel Barnier.
Sa relation avec la Présidente de la Commission interroge également. En octobre dernier, la participation d’Ursula von Der Leyen au campus européen de Renaissance a été vécu comme une trahison par le LR, memebre du PPE.
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