Pourquoi l’euro ? (3 minutes pour comprendre l’Europe – n°16)


Synthèse


16.09.2019

Jules Lastennet

Vous n’êtes pas spécialiste des questions européennes ? Toute l’Europe vous explique l’essentiel en 30 épisodes de 3 minutes ! Institutions, espace Schengen, Brexit… redécouvrez « l’UE » simplement. Seizième épisode de la série : « Pourquoi l’euro ? »

Pourquoi l'euro ? (3 minutes pour comprendre l'Europe - n°16) - Crédits : Hans Braxmeier / Pixabay

La zone euro est le noyau dur de l’Union européenne. Elle rassemble 19 Etats membres (12 à l’origine) qui partagent aujourd’hui une monnaie unique : l’euro, lancé en 1999 pour les transactions financières, puis en 2002 pour l’ensemble des échanges.

A elle-seule en 2018, selon la Banque mondiale, la zone euro s’affiche comme la 2e puissance économique mondiale, à égalité avec la Chine et derrière les Etats-Unis. Elle représente 73% du PIB de l’UE : un poids qui passera à 86% après le départ du Royaume-Uni de l’UE.

L’économie européenne et l’euro

Stabilité monétaire

L’élaboration de l’euro, dès les années 1970, s’inscrit dans un mouvement d’approfondissement de la construction européenne. Avec une monnaie unique, les Européens veulent servir le bon fonctionnement du marché commun et mettre un terme à l’instabilité monétaire.

En 1992, le traité de Maastricht prévoit ainsi la création de l’euro et d’une Banque centrale européenne, indépendante des Etats membres. A l’époque, seuls le Royaume-Uni et le Danemark refusent de changer de monnaie. La Suède fera le même choix 3 ans plus tard lors de son entrée dans l’UE.

A partir du grand élargissement de 2004, tous les nouveaux entrants s’engagent à intégrer l’euro dès qu’ils auront été à même de remplir les conditions prévues.

Carte des pays membres de la zone euro
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Critères de convergence

Pour faire partie de la zone euro, il faut en effet remplir 4 « critères de convergence ». Les 3 premiers portent sur la stabilité des prix, du taux de change et des taux d’intérêt. Le dernier, à la fois le plus connu et le plus important, concerne les finances publiques. Le déficit ne doit pas dépasser 3% du PIB, tandis que la dette doit être contenue sous le seuil de 60% du PIB.

Dès l’origine, respecter ces critères n’a pas été chose aisée. La France a dû mettre en œuvre une politique de rigueur pour y arriver. Tandis que les Européens ont fermé les yeux sur les performances économiques grecques qui étaient insuffisantes.

Depuis la crise économique et financière de 2008, les règles budgétaires sont au cœur des réflexions dans la zone euro. En effet, dans de nombreux pays, déficits et dettes ont explosé et d’importants efforts ont été entrepris pour y remédier. C’est l’objet du Semestre européen, mis en place en 2010 et qui coordonne les politiques économiques des pays de l’UE, ainsi que du Pacte budgétaire de 2012, qui prévoit l’assainissement des finances publiques des Etats membres.

De plus, des programmes de réformes structurelles, aux conséquences sociales parfois très lourdes comme dans le cas de la Grèce, ont été demandées aux pays nécessitant une aide financière.

Le fonctionnement de l’euro

Sortir de la crise

Dix ans plus tard, l’UE cherche encore à tirer les enseignements de la crise économique. Car si le chômage a fortement baissé et la croissance est repartie à la hausse, les investissements demeurent insuffisants et surtout la convergence entre les Etats membres semble en panne.

De nombreuses pistes de réforme du fonctionnement de la zone euro sont à l’étude. Parmi elles figure la création d’un budget spécifique à la zone euro dont l’objectif serait d’accroître la convergence et la compétitivité des Etats membres. Les pays de la zone euro en ont accepté le principe à la fin de l’année 2018, mais ils divergent sur le montant de cette capacité budgétaire, qui pourrait se réduire à moins d’une vingtaine de milliards d’euros dans un premier temps.

En juillet 2015, après des jours de négociations, la sortie de la Grèce de la zone euro est évitée. Le pays, au bord de la faillite, finit par accepter les exigences de ses créanciers en échange d’un nouveau plan d’aide. En 2018, le déficit du pays est totalement résorbé puisque la Grèce enregistre un excédent de 1,1 % du PIB. Mais sa dette a explosé : elle atteint 181,9 % du PIB au 1er trimestre 2019.



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