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Lors de son discours sur l’état de l’Union, Ursula von der Leyen a appelé le bloc à être plus courageux sur le plan diplomatique. Au menu : les lacunes de la politique étrangère et les détracteurs des droits de l’homme.
Il y a un an, lorsqu’Ursula von der Leyen a repris le flambeau de la Commission européenne, son équipe s’était engagée à œuvrer pour une Commission plus « géopolitique » et à affirmer la voix du bloc en matière de politique étrangère.
Depuis, les actions de l’UE pour répondre aux nombreuses crises peinent à se faire remarquer, notamment parce que les compétences pour ce faire relèvent en grande partie de la responsabilité des États membres.
« Pourquoi même de simples déclarations sur les valeurs de l’UE sont-elles retardées, édulcorées ou retenues en otage pour d’autres motifs ? Lorsque les États membres disent que l’Europe est trop lente, je leur dis d’être courageux et enfin passer au vote à la majorité qualifiée, au moins sur les droits de l’homme et la mise en œuvre des sanctions ».
La cheffe de l’exécutif européen appelle également à la revitalisation et la réforme du système multilatéral de toute urgence, mettant en avant que « de grandes puissances se retirent des institutions ou bien les prennent en otage pour servir leurs propres intérêts ».
Nouveau régime de sanctions
En décembre dernier, les ministres européens des Affaires étrangères ont ouvert la voie pour préparer l’équivalent de la loi Magnitsky, nommée d’après un avocat russe décédé à la suite de mauvais traitements dans une prison moscovite.
Ursula von der Leyen a annoncé que la Commission présenterait une proposition sur un nouveau régime de sanctions habilitant le bloc à prendre des mesures punitives plus rapidement sur des acteurs particuliers du monde entier, à l’instar de ce que prévoit la loi Magnitsky de 2012 aux États-Unis d’Amérique.
« Nous devons compléter notre boîte à outils », a déclaré Mme von der Leyen au vu des difficultés auxquelles le navire européen a été récemment confronté en Biélorussie, Turquie et Russie.
En outre, dans un commentaire sur le dégel des relations franco-russes, elle tacle Emmanuel Macron : « À ceux qui plaident en faveur de liens plus étroits avec la Russie, je dis que l’empoisonnement d’Alexei Navalny avec un agent chimique neurotoxique n’est pas un acte isolé. »
« Nous avons pu observer ce type de pratiques en Géorgie et en Ukraine, en Syrie et à Salisbury – sans parler de l’ingérence électorale dans le monde entier. Ces pratiques ne changent pas – et ce n’est pas un gazoduc qui va les faire changer », a ajouté la cheffe du Berlaymont avançant que la construction de Nord Stream 2 n’améliorerait pas les relations UE-Russie.
Relations transatlantiques
L’UE est prête à élaborer un nouvel agenda transatlantique, peu importe les résultats des élections présidentielles américaines en novembre 2020.
« Nous ne sommes peut-être pas toujours d’accord avec les décisions récentes de la Maison-Blanche. Mais nous chérirons toujours l’alliance transatlantique — fondée sur des valeurs et une histoire communes, et sur un lien indéfectible entre nos peuples. Quoi qu’il arrive à la fin de cette année, nous sommes donc prêts à élaborer un nouvel agenda transatlantique pour renforcer notre partenariat bilatéral – que ce soit dans le domaine du commerce, de la technologie ou de la fiscalité. »
« Nous devons prendre un nouveau départ avec de vieux amis – de part et d’autre de l’Atlantique et de part et d’autre de la Manche », a-t-elle souligné, faisant référence à Donald Trump et au Brexit.
Tensions en Méditerranée orientale
Alors que les dirigeants européens tenteront de s’accorder sur une réponse européenne aux agissements turcs en Méditerranée orientale au fil du sommet européen ces 24 et 25 septembre, la présidente de l’exécutif a maintenu que rien ne justifiait les tentatives d’intimidation d’Ankara envers la Grèce et Chypre sur fond de ressources énergétiques.
De plus, elle a déclaré que même si la Turquie était un « voisin important », la distance ne semblait cesser de croître.
« Oui, la Turquie se situe dans une région qui connaît des troubles. Et oui, elle reçoit des millions de réfugiés, pour l’accueil desquels nous versons une aide financière considérable. Mais rien de tout cela ne justifie les tentatives d’intimidation de ses voisins. Nos États membres, Chypre et la Grèce, pourront toujours compter sur une solidarité totale de l’Europe pour protéger leurs droits légitimes en matière de souveraineté », a renchéri Ursula von der Leyen.
Migration
Après le sinistre du camp de Moria sur l’île de Lesbos en Grèce la semaine dernière, d’aucuns ont laissé entendre que la révision de la politique européenne de migration était également partie en fumée, mais Mme von der Leyen a indiqué que la Commission présenterait un nouveau pacte sur la migration le 23 septembre.
Selon elle, « la question de la migration a fait l’objet de discussions suffisamment longues […] Des mesures importantes ont été prises depuis [la crise migratoire de 2015]. Mais il reste encore beaucoup à faire ».
« Je peux annoncer que nous allons abolir le règlement de Dublin et le remplacer par un nouveau système européen de gouvernance de la migration », a-t-elle dit, une semaine avant la présentation par la Commission d’une réforme très attendue de la politique migratoire dans l’UE.
« La migration constitue un défi européen et c’est l’ensemble de l’Europe qui doit faire sa part », a-t-elle insisté
Les Balkans occidentaux
Alors que la présidente de la Commission européenne a évité, une nouvelle fois, d’utiliser le terme « élargissement », elle a plutôt soutenu que « l’Europe sera toujours prête à établir des partenariats solides avec ses voisins les plus proches ».
« Les Balkans occidentaux font partie de l’Europe, ils ne sont pas seulement une escale sur la route de la soie. »
Dans une déclaration signée lors d’un sommet en mai, les leaders européens et leurs homologues des Balkans occidentaux avaient appelé à la promotion de l’élargissement après la mise en œuvre d’objectifs européens en matière de politique étrangère, et ce, dans le but d’aborder les tentatives de rapprochement de certains pays vers la Russie ou la Chine.
La Chine, la Russie et la Turquie ont rapidement rempli le vide laissé par l’UE dans la région au début de la pandémie, en y envoyant de l’aide – des actions qui avaient été grandement saluées par le sérail politique concerné, notamment le président serbe Aleksandar Vučić, déclarant en mars que « la solidarité européenne était un conte de fées ».
L’exécutif européen publiera son « paquet élargissement » tant attendu en octobre. Il étudiera les procédures d’adhésion et rassemblera des rapports propres à chaque pays sur les progrès des pays candidats et les encouragements de l’UE.
Enfin le bloc présentera son programme d’investissement pour la région des Balkans occidentaux, initialement prévu en mai. Il devrait se concentrer sur l’énergie, les transports, l’environnement et le numérique, tout en permettant de rapprocher la région au navire européen sur le plan économique.
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