Pacte vert pour l’Europe, quel rôle pour les villes et les régions ? – EURACTIV.fr

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La stratégie climatique devient une réalité à travers l’UE. Toutefois les modifications structurelles coûtent de l’argent. C’est là qu’entrent en jeu les fonds structurels européens ; des aides financières actuellement au centre des discussions à Bruxelles. Un article d’Euractiv Allemagne.

Avec le pacte vert pour l’Europe, la Commission européenne signe son plus grand succès sur le plan climatique depuis des décennies. Ce paquet prestigieux rassemble des stratégies, plans d’action et mécanismes de subventions œuvrant pour un but commun : la neutralité carbone d’ici à 2050.

Afin d’y parvenir, beaucoup d’engrenages doivent être déclenchés. C’est là qu’interviennent en particulier les régions et villes du navire européen. La stratégie climatique devient ici une réalité : les exploitants agricoles remanient leurs méthodes de travail, afin d’éviter les pesticides et les produits phytosanitaires. De nouveaux moyens de transport voient également le jour dans les centres d’agglomérations et périphéries, dans le but de réduire les émissions de CO2 sans pour autant présenter de contraintes pour les usagers des transports en commun. Les installations industrielles se tournent aussi de plus en plus vers les énergies renouvelables. « Si le Pacte vert pour l’Europe ne prend pas en compte nos villes et nos régions, il tournera à l’échec », a signalé récemment le président du Comité européen des régions (CdR) Apostolos Tzitzikostas.

Sa bonne mise en œuvre doit être assurée par les contribuables et des aides financières du bloc. Les fonds structurels, également appelés fonds de cohésion, « permettent de soutenir la cohésion économique, sociale et territoriale et d’atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 de l’UE, en vue de générer une croissance intelligente, durable et inclusive ». Désormais ces fonds devraient également être destinés à la protection climatique.

Autour de la table des négociations

Niklas Nienaß, député européen vert au sein de la commission parlementaire de politique régionale (REGI), où il négocie actuellement les conditions-cadres des prochains fonds structurels, partage l’avis de M. Tzitzikostas. « La mise en application des fonds de cohésion incombe toujours aux régions », a-t-il maintenu au cours d’un évènement organisé par Euractiv. Les décideurs à l’échelle régionale organisent l’octroi de ces aides financières, leur savoir-faire local est essentiel, « car l’on ne peut pas attendre que les représentants à Bruxelles sachent précisément quelles sont les forces et les faiblesses des régions ».

Parmi les acteurs régionaux impliqués dans les processus décisionnels figure Ulrike Witt, directrice du bureau pour le développement régional du Brunswick (Basse-Saxe). Dans le cadre de ses fonctions, elle rassemble toutes les parties prenantes au dossier autour de la table des négociations, qu’elle qualifie de « trilogue » entre le secteur économique, scientifique et public. De son côté, la filière industrielle soulève des inquiétudes concernant les répercussions de la transition structurelle verte sur les emplois. C’est pourquoi des actions ont été lancées afin de soutenir les entreprises, notamment par le biais de formations continues financées par l’UE, a indiqué Mme Witt.

Des projets ont été amorcés à cet effet, dont deux avec succès dans le domaine de l’économie circulaire et de l’hydrogène – le dernier « constitue d’après nous un sujet susceptible de transformer toute une économie », car il permet la décentralisation de chaînes de valeurs et renforce ainsi la valeur ajoutée régionale.

Prendre en compte les agglomérations et les périphéries

À l’occasion de cette conférence, Thomas Kiwitt, directeur senior au sein de l’association Region Stuttgart, a présenté d’autres exemples concrets à ce sujet. Ainsi, il voit dans les transports en commun un énorme potentiel pour réduire drastiquement les émissions de CO2. Dans ce contexte, les villes et les périphéries devraient travailler main dans la main, en tant que « zones urbaines fonctionnelles », à la création de transports adéquats.

Ces zones sont « pertinentes dans le cadre des mesures politiques prises », car elles permettent de saisir ce à quoi ressemblent « les modes de vie réels [de chacun] ». À l’échelle européenne, cette approche est déjà intégrée dans l’analyse spatiale, mais les décideurs bruxellois doivent souvent travailler avec des documents dans lesquels cette vision holistique de la ville et de ses environs fait défaut, a déclaré M. Kiwitt – un obstacle supplémentaire.

Marc-Oliver Pahl, secrétaire général du conseil pour le développement durable, a également appuyé l’importance des villes dans la mise en œuvre du Pacte vert pour l’Europe. « Il est tout compte fait nécessaire d’avoir une vision claire de la façon dont nous voulons vivre dans les villes à l’avenir », avance-t-il. Parallèlement à la mobilité, le bâtiment doit également figurer parmi les priorités des fonds structurels européens.

« Agir sans nuire »

Pour M. Pahl, le principe « d’agir sans nuire » (Do No Harm) possède une place essentielle dans la prochaine politique structurelle du bloc. Autrement dit, tous les investissements, même s’ils ne luttent pas de manière décisive contre le changement climatique, ne doivent pas au moins aggraver les taux d’émissions de CO2. Les investissements dans les centrales à charbon seraient par exemple exclus. C’est d’ailleurs exactement ce pour quoi se bat M. Nienaß au Parlement européen.

Cependant, le thème est très complexe, d’après celui-ci. « La question est claire lors de la construction d’un nouvel aéroport régional, mais elle est plus difficile avec les installations d’incinération des déchets, qui présentent des avantages et des inconvénients pour l’environnement. Cela “provoquera un autre différend », mais il est absolument nécessaire « de ne pas consacrer l’argent européen à la destruction de l’environnement », a-t-il soutenu.

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https://www.euractiv.fr/section/politique/news/green-deal-regionen-und-staedte-leisten-ihren-beitrag/