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Le 8 octobre, la commissaire candidate danoise, Margrethe Vestager, a convaincu les eurodéputés lors de son audition en évoquant à quel point il était important d’améliorer la transformation numérique.
« Il y a 5 ans, le Parlement européen confirmait ma candidature au poste de commissaire à la Concurrence. J’avais rarement ressenti autant de fierté », a indiqué la candidate danoise dans sa déclaration liminaire.
« J’œuvre depuis toujours pour une société juste et équitable où chacun est libre dans ses choix et concrétise ses rêves sans nuire à l’autre », a-t-elle ajouté, promettant « que l’Europe ne deviendra pas un clone de la Chine ou des États-Unis, mais qu’elle restera fidèle à elle-même », avec de valeurs solides et des marchés avantageux pour les citoyens.
Pendant les trois heures d’audition, les eurodéputés des commissions de l’industrie, du marché intérieur et des affaires économiques ont évalué l’aptitude de la danoise à remplir son rôle de vice-présidente chargée du numérique.
L’eurodéputée, Christel Schaldemose a révélé que « la candidate avait le soutien de tous les groupes parlementaires, à l’exception d’Identité et Démocratie », mais une lettre officielle de confirmation doit encore être envoyée. Selon d’autres sources parlementaires, la Danoise a, en effet, reçu un large soutien de Strasbourg.
Margrethe Vestager a été interrogée sur une multitude de sujets brûlants relatifs au numérique, notamment les normes de protections de données, les droits des travailleurs sur les plateformes numériques, l’intelligence artificielle et son pan déontologique.
Aux yeux de la commissaire candidate, « les travailleurs des plateformes numériques sont de moins en moins contents de leur situation ». Ils devraient être autorisés à former des syndicats, a-t-elle ajouté, arguant qu’il s’agissait d’un sujet paneuropéen.
Protection des données
Verstager a admis que le cadre réglementaire plutôt strict sur la protection des données, que l’UE voyait comme un gage de qualité, pourrait toutefois venir compromettre le développement futur des nouvelles technologies.
« Les données numériques peuvent être à la fois un avantage et un inconvénient pour l’innovation », a affirmé la Danoise, en réponse à la question de l’eurodéputée grecque, Eva Kaili, ajoutant que « c’est un sujet sensible, surtout dans le domaine de l’intelligence artificielle ».
Evžen Tošenovský, eurodéputé du groupe des conservateurs et réformistes européens (CRE), a appelé Margrethe Vestager à œuvrer pour que l’ensemble du bloc européen puisse profiter des innovations technologiques.
« C’est l’une de mes priorités : que tout le monde soit impliqué de ces développements technologiques », a-t-elle répondu.
« Mes collègues commissaires ont de bonnes idées, l’une d’entre elles étant d’établir une plateforme centrale relayant toutes ces innovations, car cela permettrait à tous les Européens de prendre à part à des projets scientifiques ».
De plus, lors des cent premiers jours de la nouvelle mandature de la Commission européenne, en fonction à partir du 1er novembre, Margrethe Vestager mettra en place une approche européenne dans le domaine de l’intelligence artificielle et se concentra, en outre, sur son aspect déontologique. La candidate commissaire a admis que l’objectif était ambitieux.
La Danoise a également évoqué l’importance des réformes en matière fiscale, afin d’assurer que les géants numériques payent leur part équitablement, explique-t-elle dans le cadre d’une série de réponses écrites par les commissaires candidats aux eurodéputés.
« Si nous ne parvenons pas à un accord d’ici à la fin de 2020, l’UE devra probablement agir seule » en ce qui concerne la taxe sur le numérique », a-t-elle ajouté.
Margrethe Vestager a reçu le « cadeau » empoisonné de la « taxation numérique » — la présidente élue à la Commission européenne, Ursula von der Leyen espère que la Danoise trouvera un consensus à l’échelle internationale d’ici à la fin de 2020 ou qu’elle proposera une taxe européenne juste — une tâche délicate, sachant qu’une coalition de plusieurs États membres s’était formée en début d’année pour s’opposer à ces projets et un accord avec l’OCDE semble peu probable.
En outre, en 2020, la Commission doit présenter des réformes radicales des règles surannées en matière d’eCommerce, baptisées « loi sur les services numériques », un cadre réglementaire ambitieux et de grande portée qui vise à régir le monde « en ligne ».
Au sujet de la directive controversée sur le droit d’auteur, adoptée par l’UE au début de cette année, Mme Vestager a clairement indiqué qu’elle ne voudrait pas que les institutions européennes rouvrent le débat. Elle s’est également exprimée en faveur des plans visant à présenter une loi sur les services numériques afin d’améliorer les règles de responsabilité et de sécurité pour les plateformes numériques.
Sur la base des recommandations des commissions, la Conférence des présidents décidera le 17 octobre si le Parlement a reçu suffisamment d’informations pour déclarer close la procédure d’audition. Si la Conférence des présidents est d’accord, la nomination de la Danoise fera l’objet d’un vote final lors de la session plénière du Parlement à Strasbourg le 23 octobre.