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L’UE cherche à placer une série de « partenariats » de diverses thématiques politiques au cœur de sa stratégie UE-Afrique, qui sera officiellement lancée début mars, selon un document confidentiel.
22 commissaires européens sur 27 doivent se retrouver jeudi à Addis Abeba en Ethiopie, pour le sommet de l’Union africaine. Le continent, dont la présidente de la commission a fait une priorité, doit faire l’objet d’une stratégie ad hoc. Dans une première version qu’Euractiv a pu consulter, la Commission assure qu’il faut « changer de discours et regarder l’Afrique sous l’angle de son devenir : la terre de la plus jeune population mondiale, la plus grande région commerciale depuis la création de l’OMC, un appétit pour l’intégration régionale, l’autonomisation des femmes, et tout ça créant d’immenses opportunités économiques. »
L’ébauche de stratégie énonce aussi les domaines que l’UE couvrirait. Elle souhaite ainsi créer des partenariats pour la croissance durable et l’emploi, pour une transition écologique, pour une transformation numérique, pour la paix, la sécurité, la gouvernance et la résilience, mais aussi pour la migration et la mobilité et enfin, le multilatéralisme.
L’accent mis sur les « partenariats » plutôt que sur le « développement » y est clair. Il avait aussi marqué les premiers mois de la Commission Von der Leyen.
Le document de la Commission contient peu de substance sur les politiques mais montre la direction de la politique EU-Afrique dans l’un des documents clés donnant les orientations de la Commission « géopolitique » d’Ursula von der Leyen. Il devrait être dévoilé par l’exécutif le 4 mars sous la forme d’une communication, mais il est peu probable qu’il devienne une politique officielle avant le sommet UE/Union africaine en octobre à Bruxelles.
Le processus d’ébauche de la stratégie a débuté avec une réunion des ministres européens du Développement le 13 février dernier. Ces derniers doivent maintenant adopter des conclusions lors d’un Conseil Affaires étrangères en avril ou mai, puis lors du sommet européen des 18 et 19 juin.
La politique africaine est aussi portée par le gouvernement finlandais, qui détient la présidence tournante de l’UE jusqu’en juillet.
« La Finlande prépare aussi sa propre stratégie pour l’Afrique. Les deux stratégies visent à renforcer un partenariat stratégique entre égaux entre l’UE et l’Afrique, et à stimuler leurs relations commerciales et politiques », commente la ministre finlandaise du Développement, Ville Skinnari.
La stratégie se concentrera probablement sur les manières d’accroître les opportunités commerciales et l’investissement entre les deux continents. Elle promet aussi davantage de soutien de l’UE pour l’accord établissant la zone de libre-échange continentale africaine, qui entrera en vigueur plus tard dans l’année.
Il risque néanmoins d’être éclipsé par les lentes tractations autour du successeur de l’accord de Cotonou, qui couvre les relations politiques et commerciales entre l’UE et l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique. L’accord de Cotonou expire en mars et pour l’instant pas l’ombre d’un nouvel accord à l’horizon.
L’exécutif européen assure qu’il est sur la bonne voie pour verser les 44 milliards d’euros d’investissements dans le secteur privé promis dans le cadre du Plan extérieur d’investissement lancé par la Commission Juncker. Reste à savoir si la nouvelle « stratégie » comprendra de nouveaux investissements ou outils d’investissement.
La note confidentielle souligne seulement que la Commission se concentrera sur « la mobilisation de tous les moyens : l’engagement politique, l’aide publique au développement, la sécurité, la mobilisation des ressources domestiques, le secteur privé, etc. »
L’UE est loin d’être le seul acteur international en lice pour développer davantage de relations économiques et politiques avec l’Afrique. Le Royaume-Uni, l’Inde, la Turquie, la Russie et la France ont organisé ou organisent des conférences sur l’investissement axées sur l’Afrique en 2020.
L’administration américaine de Donald Trump a également commencé à étoffer sa nouvelle offre de commerce et d’investissement aux dirigeants africains.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, s’est rendu au Sénégal, en Éthiopie et en Angola pour une tournée express du continent la semaine dernière. Il s’agissait de son premier voyage en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonction il y a deux ans.
L’administration Trump a entamé des pourparlers sur un accord de libre-échange avec le Kenya ce mois-ci. Selon elle, c’est le premier d’une série d’accords commerciaux bilatéraux avec les nations africaines dans le cadre de sa nouvelle stratégie commerciale « Prosper Africa ».
Dans le même temps, Washington veut que sa nouvelle Société internationale financière pour le développement rivalise avec les investissements chinois sur le continent africain.
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