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Le Parlement européen s’est concerté sur les possibles tentatives de manipulation des élections à grande échelle venues de l’extérieur. Les inquiétudes vont du risque de piratage informatique et de fake news. Un article d’Euractiv.de
La Russie va-t-elle tenter de saper les élections européennes de mai ? La question plane au-dessus de Bruxelles, où la campagne pour les européennes 2019 est en train de démarrer.
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’être naïfs », prévient le vice-président de la Commission Frans Timmermans. « Il y a des gens qui veulent perturber les élections européennes, et qui disposent d’outils très sophistiqués. »
La question a d’ailleurs été abordée en séance plénière la semaine dernière. Pour les eurodéputés, le consensus est clair : des tentatives de manipulation, il y en aura.
« La première menace, c’est la Russie », décrète l’eurodéputé tchèque Pavel Telička (ALDE) à cette même plénière. Au Conseil européen, cependant, les chefs d’État ne nomment toujours pas les choses par leur nom.
Pour l’Allemand David McAllister (PPE), ces tentatives de distiller la méfiance et d’interférer dans le processus démocratique de l’UE est « tout bonnement inacceptable ».
Et la sonnette d’alarme retentit déjà à la Commission, si l’on en croit la commissaire à la justice Věra Jourová. Récemment, le scandale de Cambridge Analytica a été un coup dur pour le système démocratique.
C’est pourquoi, en septembre, l’institution a proposé tout un ensemble de mesures pour contrer les campagnes de désinformation et les attaques contre le système électoral.
Son but premier est de créer un « réseau de coopération électorale » au sein duquel les États membres mettront en relation les autorités nationales qui gravitent autour des questions électorales, de la protection des données et des poursuites pénales.
Au mois d’avril, la Commission avait déjà organisé une rencontre afin d’échanger sur les meilleures pratiques électorales des différents pays de l’UE, et d’autres réunions sont planifiées pour janvier et avril 2019.
Deuxièmement, ces mesures visent à atteindre une meilleure transparence des campagnes électorales sur Internet. Les publicités politiques devront indiquer clairement de quel parti il s’agit, par quel groupe politique sont soutenus les candidats, et quels critères ont été utilisés pour cibler les citoyens.
Si besoin, les États membres pourraient même être autorisés à sanctionner. Les partis qui décideraient d’enfreindre les règles de protection des données se verraient donc sommés de payer jusqu’à 5 % de leur budget annuel.
Car c’est surtout l’utilisation des données à des fins ciblées, comme l’a fait Cambridge Analytica pour la campagne de Donald Trump, qui suscite la plus grande peur. Pour plus de deux tiers des interrogés lors du dernier eurobaromètre, la publicité personnalisée mettrait en péril la « concurrence loyale » entre partis.
Pour se parer contre le hacking, l’UE souhaite promouvoir les investissements dans la cybersécurité. À cet effet, elle compte créer un « centre des compétences en cybersécurité », qui fait en réalité partie d’une série de mesures présentées par la Commission il y a déjà deux ans. Dans certains États membres, la cybercriminalité représente désormais 50% de l’ensemble des délits, selon l’institution.
Reste le problème des fake news, ou infox, difficiles à endiguer, et qui constitue une menace pour les processus démocratiques. Et l’UE est particulièrement vulnérable à la désinformation, selon Jaume Duch, porte-parole du Parlement européen, « car les questions européennes sont généralement inconnues du grand public et qu’il est donc facile de les mener en bateau sur les activités de l’Union européenne ».
Une chose est sûre, les fausses informations ont déjà été utilisées par le passé à des fins « démocratiques ». Durant la campagne Brexit, des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont identifié plus de 400 faux comptes sur les réseaux sociaux dont l’adresse IP indiquait Saint-Pétersbourg. Ces faux comptes ont été utilisés pour diffuser en masse des messages anti-UE.
Dans le cas du référendum macédonien pour changer de nom de pays fin septembre, des groupes financés par le Kremlin auraient tenté d’exercer une influence, indique la Maison-Blanche.
En conséquence, la Commission prend ses précautions, par le biais de la création d’une commission chargée des fausses nouvelles et d’un groupe de travail similaire au Parlement. Elle gère également un site web pour contrer de faux reportages réalisés par des médias d’Europe orientale.
Un code de conduite pour les géants du net a aussi fait son entrée, et à la fin du mois de septembre, Google, Facebook et Mozilla ont accepté de s’autoréguler comme le proposait l’UE.
Ce code de conduite interdit également aux entreprises qui diffusent des infox de faire du profit sur les publicités, et prévoit de renforcer la lutte contre les faux comptes et les « bots », c’est-à-dire des comptes gérés par une intelligence artificielle.
Ces mesures auront-elles l’effet escompté ? Les experts en doutent, car les efforts déployés par l’UE ne font pas le poids face à l’investissement de la Russie dans ces pratiques. De plus, la Commission refuse de nommer directement la Russie.
Pourtant, l’UE a beaucoup à perdre, déclare Esteban González Pons, vice-président du PPE. « Pour l’indépendance de ses élections, mais aussi pour sa réputation. On arrive un peu après la bataille. »
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https://www.euractiv.fr/section/elections/news/wie-die-eu-sich-gegen-wahlmanipulationen-ruestet/