L’UE élabore un plan pour se passer du gaz russe – EURACTIV.fr

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L’Europe doit renforcer ses capacités en matière d’énergies renouvelables et diversifier son approvisionnement en gaz pour mettre fin à sa dépendance au gaz russe, selon une ébauche de communication européenne sur les prix de l’énergie ayant fait l’objet d’une fuite vue par EURACTIV.

L’Europe est en proie à une crise énergétique, principalement due aux prix élevés du gaz. La guerre en Ukraine n’a fait qu’aggraver la situation, mettant en évidence la dépendance de l’Europe aux importations de gaz (soit 90% du gaz utilisé en Europe), dont 40 % dépendent de la Russie.

« Cette dépendance a aggravé la situation actuelle de prix élevés de l’énergie, qui continue d’avoir un impact sur les ménages et les entreprises européens », indique le document ayant fuité.

La communication, qui devait à l’origine être publiée mercredi 2 mars, était destinée à atténuer l’impact de la persistance des prix élevés de l’énergie en Europe et à trouver des moyens de l’éviter à l’avenir.

Cependant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a obligé la Commission européenne à retarder et à reformuler la communication. Elle est maintenant attendue pour la semaine prochaine et le plan ayant fait l’objet d’une fuite montre que la réduction de la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de la Russie est au cœur des préoccupation des institutions européennes.

« Alors que les stocks de gaz de l’UE sont à des niveaux historiquement bas et que la sécurité de l’approvisionnement est menacée par le faible débit des gazoducs en provenance d’Europe de l’Est, nous assistons à une crise gazière qui prend de l’ampleur. L’UE reste fortement dépendante des importations d’énergie pour la production d’électricité et le chauffage », selon le document.

Ce texte fait suite à l’appel lancé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en faveur d’une accélération de la transition écologique lors d’une rencontre, mardi, entre l’Union européenne et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« Chaque kilowattheure d’électricité que l’Europe produit à partir de l’énergie solaire, éolienne, hydroélectrique ou de la biomasse réduit notre dépendance à l’égard du gaz russe et d’autres sources d’énergie », a déclaré Mme von der Leyen.

« C’est un investissement stratégique car moins de dépendance au gaz russe et à d’autres sources d’énergie fossile signifie aussi moins d’argent pour le trésor de guerre du Kremlin », a-t-elle ajouté.

Le projet prévoit plusieurs « actions » pour détacher l’UE du secteur russe de l’énergie. Il s’agit notamment de diversifier les approvisionnements en gaz de l’Europe et de mettre en place un « nouveau pacte énergétique » qui stimulerait les énergies renouvelables dans l’ensemble de l’Union.

Diversifier l’approvisionnement en gaz de l’Europe

Si l’Europe pourra passer cet hiver grâce au gaz stocké et aux livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL), elle doit continuer à chercher des alternatives au gaz russe, selon la Commission européenne.

« Pour réduire notre dépendance à l’égard d’un seul fournisseur de gaz fossile, il faut diversifier l’approvisionnement en gaz et utiliser tout le potentiel des sources d’énergie renouvelables et à faible teneur en carbone », peut-on lire dans le projet.

À court terme, cette diversification prendra la forme d’une augmentation du GNL expédié depuis des pays comme les États-Unis et le Qatar.

L’Europe n’a pas ménagé ses efforts pour accroître son offre de GNL en remplacement du gaz russe. Chaque région de l’UE dispose désormais d’une connexion directe ou indirecte avec un terminal GNL et les approvisionnements ont atteint leur niveau le plus élevé en janvier.

« Le GNL, qui peut être transporté par bateau ou par route, s’est révélé être un élément important pour réduire notre dépendance à l’égard des importations de gaz russe et renforcer la sécurité d’approvisionnement », indique le projet.

Il ajoute que la Commission poursuivra les discussions internationales et s’appuiera sur la part actuelle de l’UE sur le marché mondial, qui est actuellement d’environ 15 %.

Mais il faut aller plus loin encore. Pour éviter le même problème de stockage historiquement bas qui s’est produit cet hiver, le stockage moyen de l’Europe devrait atteindre au moins 80 % d’ici au 30 septembre 2022, selon le projet.

La Commission proposera un mécanisme pour garantir que des mesures soient prises si les taux de stockage ne sont pas suffisants pour atteindre cet objectif. Elle envisage également de proposer une obligation légale pour les pays de l’UE de veiller à ce qu’un niveau minimal de stockage soit atteint au 30 septembre de chaque année.

À long terme, la Commission vise à augmenter la quantité de gaz de substitution, comme le biogaz et l’hydrogène. Le projet suggère une ambition de produire 35 milliards de mètres cubes de biogaz d’ici 2030.

Dans le même temps, pour accélérer le déploiement de l’hydrogène renouvelable, la Commission va déployer un « accélérateur d’hydrogène », notamment en mettant rapidement en œuvre le paquet gaz de décembre et en traitant en priorité l’approbation des aides d’État pour les projets relatifs à l’hydrogène.

Malgré cela, l’UE devra également importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030, selon le document.

Un nouveau pacte énergétique

L’électrification et les énergies renouvelables sont également essentielles pour réduire la dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie. Si l’UE mettait pleinement en œuvre sa législation sur le climat pour 2030, elle réduirait sa dépendance au gaz de 23 % d’ici à la fin de la décennie, selon le projet.

Pour stimuler les énergies renouvelables en Europe, le projet parle d’un « nouveau pacte énergétique », c’est-à-dire d’un effort commun à travers l’Europe pour déployer davantage de capacités d’énergie renouvelable.

« Afin de profiter des avantages du Green Deal européen en matière de sécurité d’approvisionnement et de réduire notre dépendance à l’égard d’un fournisseur dominant pour les importations de gaz naturel, le nouveau pacte énergétique permettra de développer les énergies renouvelables en Europe en mobilisant des investissements supplémentaires, en supprimant les obstacles au déploiement des énergies renouvelables et en donnant aux consommateurs les moyens de jouer un rôle actif sur le marché de l’énergie », précise le projet.

Ainsi, les pays de l’UE doivent veiller à ce que les investissements réalisés dans les énergies renouvelables et les infrastructures de réseau connexes soient considérés comme étant d’intérêt public et bénéficient de la procédure de planification et d’autorisation la plus favorable possible.

Ces investissements dans les énergies renouvelables peuvent provenir de plusieurs sources, mais le projet suggère d’utiliser les recettes supplémentaires du système européen d’échange de quotas d’émission, générées par le prix élevé et inattendu du carbone, et les bénéfices exceptionnels des entreprises qui ont profité de la crise.

Toutefois, les pays de l’UE devraient « s’abstenir d’adopter des mesures fiscales ciblant des rentes élevées qui seraient autrement réinvesties dans les énergies renouvelables ».

Les pays doivent également s’attaquer aux « procédures administratives trop complexes », comme les processus d’autorisation, qui retardent les investissements dans les énergies renouvelables. Pour ce faire, les pays de l’UE devraient se pencher sur plusieurs domaines, notamment l’aménagement du territoire pour les énergies renouvelables terrestres et off-shore.

Un autre élément de cette relance des énergies renouvelables consiste à créer des «consommateurs actifs » qui utilisent l’électricité lorsque la demande est moindre et qu’elle est moins chère. Pour cela, il faut accélérer le déploiement des compteurs intelligents et les pays de l’UE devraient mettre en place des guichets uniques pour les conseiller à ce sujet, indique le projet.

Parallèlement, il convient de mettre l’accent sur le chauffage et la rénovation des bâtiments afin de réduire la quantité d’énergie dont l’Europe a besoin. Les bâtiments européens utilisent environ 40 % de l’énergie totale consommée par l’Union.

Si l’UE mettait en œuvre la récente législation sur l’efficacité énergétique et la rénovation, elle réaliserait des économies de gaz de 17 milliards de mètres cubes d’ici à 2025.

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