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Le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis sont partagés sur l’accord Mercosur. Après la réaction de la France de l’Irlande et du Luxembourg, qui souhaitent interrompre l’accord en raison des feux de forêt au Brésil, d’autres acteurs manifestent des positions différentes.
Ignácio Ybáñez, nouvel ambassadeur de l’UE à Brasilia, estime que l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur constitue un engagement clair en faveur de l’accord de Paris dans la lutte contre le changement climatique.
Il laisse ainsi entendre que les feux de forêt en Amazonie ne mettent pas en péril l’accord entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay]. « Nous négocions l’accord depuis 20 ans, ce qui est un engagement pour l’avenir entre les deux parties, il est donc erroné de penser que les parlements réagiront contre des choses spécifiques », a-t-il déclaré.
À propos de ces incendies, les pires feux de forêt de l’histoire de l’Amazonie, l’un des plus grands puits de carbone au monde, M. Ybáñez a indiqué : « L’accord du Mercosur contient certains engagements sur nos relations futures. Par exemple, sur la question de l’environnement, le Brésil et le Mercosur se sont clairement engagés à respecter l’accord de Paris et les accords internationaux ».
Mais l’inaction du président brésilien, Jair Bolsonaro, face à la situation critique en Amazonie a déclenché une forte réaction de la part de certains États membres de l’UE.
La France et l’Irlande et le Luxembourg menacent de bloquer l’accord du Mercosur, tandis que le conservateur Jair Bolsonaro a sommé le président français Emmanuel Macron de ne pas s’immiscer dans les affaires de son pays.
L’Amazonie est devenue un vrai sujet d’actualité en France, où de nombreux politiques ont souligné la menace d’une nouvelle tragédie environnementale. « Les incendies en Amazonie sont un crime contre l’humanité et les responsables doivent répondre de leurs actes », a déclaré Anne Hidalgo, présidente de l’alliance des grandes villes pour le climat C40.
À Biarritz, M. Macron a souligné que les membres du G7 avaient accepté d’aider les pays touchés par les incendies en Amazonie dès que possible et a insisté sur le fait que la France avait une frontière de 700 km avec le Brésil, au cœur de la forêt : la Guyane française.
De son côté, l’Espagne s’ oppose au blocage de l’accord commercial en affirmant qu’il ouvrira « d’énormes opportunités » pour les deux blocs. De même, la réponse néerlandaise a été moins virulente, étant donné que le pays a moins d’intérêts dans les aspects plus controversés du projet d’accord, tel que les importations de viande bovine.
La ministre néerlandaise du Commerce, Sigrid Kaag, soutient que l’accord contribuera réellement à l’amélioration des normes environnementales dans des pays comme le Brésil. D’autres secteurs du gouvernement néerlandais ont laissé entendre qu’Emmanuel Macron et Leo Varadkar devront chercher ailleurs pour constituer une minorité de blocage lorsque l’accord sera soumis au vote.
À Berlin, la grande coalition n’a pas d’opinion tranchée à ce sujet. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Mass [SPD], a mis en garde Jair Bolsonaro contre les conséquences économiques des feux de forêt. « Les politiques environnementales et climatiques sont au cœur de l’accord UE-Mercosur », a-t-il déclaré au Bild am Sonntag. D’autre part, le ministre du Développement, Gerd Müller [CSU], s’est opposé à réaction politique excessive. « Nous ne sauverons pas la forêt tropicale si nous détruisons les ponts avec le gouvernement brésilien et abandonnons le Fonds Amazonie », a déclaré le politique du CSU au quotidien allemand Berliner Morgenpost.
Se référant à l’accord du Mercosur, l’ambassadeur Ignácio Ybáñez a indiqué « que ce qui est vraiment important, c’est que les gouvernements puissent informer correctement leurs parlements sur les enjeux du protectionnisme croissant des États-Unis et de la Chine. “L’engagement que nous prenons défend des valeurs communes que sont l’État de droit, les droits de l’homme, la durabilité et la libéralisation économique”.
M. Ybáñez a également déploré l’attaque de Jair Bolsonaro envers les gouvernements norvégien et allemand pour avoir suspendu leurs contributions au Fonds Amazonie, qui vise à conserver la plus grande forêt tropicale du monde.
(EuroEFE.Euractiv.es/ Euractiv.fr / Claire Stam, Euractiv.de, Sam Morgan, Euractiv.com)
LA HAYE
Passer la pommade à Angela Merkel. Alors que les incendies en Amazonie faisaient rage, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a rencontré son homologue allemande, Angela Merkel, la semaine dernière pour parler du changement climatique. Mark Rutte a remporté une grande victoire puisque la chancelière allemande s’est exprimée en faveur de l’augmentation de l’objectif de réduction des émissions de l’UE de 40 % à 55 %. Cette question dominera le programme environnemental à venir, mais avec la plupart des États membres occidentaux maintenant à bord, les choses pourraient bouger rapidement. Attendez-vous à des changements. [Sam Morgan, Euractiv.com]
PARIS
Mystère sur le prochain commissaire. Bien que la date limite soit le 26 août, la France et l’Italie n’ont pas encore désigné de commissaire. Compte tenu du nombre de commissaires masculins proposés jusqu’à présent, les chances de Michel Barnier sont réduites, ce qui signifie que d’autres candidates potentielles telles que Florence Parly et Sylvie Goulard pourraient être dans les tuyaux. Selon l’hebdomadaire JDD, le commissaire français sortant, Pierre Moscovici, rejoindra la Cour des comptes française, une fois la fin de sa mandature à Bruxelles en novembre. [Euractiv.fr]
>> EN SAVOIR PLUS sur les futurs commissaires européens.
LONDRES
Boris Johnson minimise les chances d’un accord sur le Brexit. Les chances du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne avec un accord ne tiennent qu’à un fil, a indiqué le Premier ministre Boris Johnson, à l’issue de négociations avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, ce dimanche. S’adressant à la BBC en marge du sommet du G7 à Biarritz, M. Johnson a déclaré que la probabilité que le Royaume-Uni quitte le bloc avec un accord dépendrait de l’UE. [Samuel Stolton, Euractiv.com]
ROME
Les pourparlers ralentissent. Le délai accordé par le président Mattarella aux partis pour résoudre la crise politique arrive à échéance, mais le Parti démocrate [PD] et le Mouvement 5 étoiles ne parviennent pas à un accord pour former un nouveau gouvernement. Le désaccord porte sur le prochain premier ministre, le Mouvement 5 étoiles continuant de faire pression pour réintégrer le Premier ministre sortant, Giuseppe Conte. [Gerardo Fortuna, Euractiv.com]
ATHÈNES
Bisbille entre les politiques à propos des fonds de l’UE. Selon les données officielles du gouvernement, la Grèce n’a absorbé que 4,9 milliards d’euros de fonds communautaires sur un total de 19,7 milliards d’euros approuvés pour la période 2014-2020, soit moins de 25 %.
Ioannis Tsakiris, vice-ministre du Développement et de l’Investissement, a déclaré : « Nous devons dépenser 5 milliards d’euros par an jusqu’en 2023 [….] ce sera une réussite si nous y parvenons ». Il a également accusé l’ancien gouvernement Syriza de simplement planifier et de ne pas mettre en œuvre les projets financés par l’UE. [Theodore Karaoulanis, Euractiv.gr]
NICOSIE
Merci Macron. Les politiques chypriotes saluent l’engagement du président français Macron et la solidarité dont il fait preuve dans la querelle qui se poursuit avec Ankara au sujet du forage gazier. À la suite de la visite du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, à Paris, M. Macron a déclaré que l’UE et la France ne faibliraient pas face aux activités de la Turquie dans la région de la Méditerranée orientale. Ces dernières années, Chypre a beaucoup investi dans la coopération militaire et diplomatique avec la France, tandis que des sociétés françaises ont acquis des droits de forage en mer. [Theodore Karaoulanis, Euractiv.gr]
BUCAREST
Candidats aux élections présidentielles. Samedi, les socialistes roumains ont désigné Viorica Dancila, l’actuelle Première ministre roumaine, comme candidate du parti social-démocrate aux élections présidentielles de novembre. Elle fera face à l’actuel président Klaus Iohannis, qui brigue un second mandat.
Dan Barna, chef du parti de l’Union Sauvez la Roumanie, est également candidat à ce poste, aux côtés de son allié Dacian Ciolos, le candidat au poste de Premier ministre. L’ancien Premier ministre, Calin Popescu Tariceanu, chef du parti de l’Alliance des libéraux et démocrates, prévoit également de se présenter. [Euractiv.ro]
SOFIA
Borissov réfute les affirmations concernant le portefeuille de Mariya Gabriel. Le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov, a réagi furieusement aux affirmations du Brussels Playbook de Politico selon lesquelles Sofia lorgne le portefeuille agricole pour Mariya Gabriel, la commissaire officiellement désignée. Boyko Borissov, qui a déclaré à plusieurs reprises que la Bulgarie préférerait que Gabriel conserve le portefeuille numérique ou soit en charge de la cybersécurité, a qualifié le rapport « était monté de toutes pièces ».
LJUBLJANA
L’Autriche hostile à l’égard de la Slovénie. S’adressant aux employés de la centrale nucléaire de Krško, le Premier ministre, Marjan Šarec, a déclaré que la Slovénie devrait envisager de construire un autre réacteur, ce qui a irrité les voisins autrichiens, qui ont renoncé à l’énergie nucléaire et font pression pour la fermeture de la centrale depuis les années 90. [Željko Trkanjec, Euractiv.hr]
ZAGREB
Pas de fil barbelé. Le ministre croate de l’Intérieur, Davor Božinović, a déclaré qu’une solution commune de l’UE serait la meilleure réponse à la question des migrants illégaux après que la Slovénie a décidé de continuer à placer des barbelés et des clôtures le long de sa frontière avec la Croatie. Il y a actuellement 179 kilomètres de « barrières temporaires » à la frontière entre la Slovénie et la Croatie, dont 116 kilomètres de barbelés et 63 kilomètres de panneaux de clôture. [Željko Trkanjec, Euractiv.hr]
VARSOVIE
Ensemble contre le totalitarisme. 80 ans après le pacte Ribbentrop-Molotov, la Pologne a signé une déclaration avec les pays baltes et la Roumanie. Les pays ont convenu de coopérer contre le totalitarisme. [Łukasz Gadzała, Euractiv.pl]
BRATISLAVA
#allforJàn. Une enquête en cours sur l’assassinat du journaliste Ján Kuciak a révélé que Marián Kočner, homme d’affaires controversé et accusé d’avoir ordonné l’assassinat, était en contact direct avec de nombreux politiques, procureurs et juges slovaques. Il y a quelques jours, la police a confisqué les téléphones du secrétaire d’État au ministère de la Justice. [Zuzana Gabrižová, Euractiv.sk]
>> Lire aussi : Affaire Jàn Kuciak : quand un crime en cache une vingtaine d’autres
PRAGUE
30 000 esclaves. 30 000 personnes sont victimes d’« esclavage moderne » en République tchèque, selon le Global Slavery Index. Les victimes sont pour la plupart des étrangers originaires d’Ukraine, de Bulgarie, de Roumanie ou du Vietnam et issus de groupes défavorisés. [Aneta Zachová, EURACTIV.cz]
BELGRADE
Plus de la moitié des citoyens serbes sont toujours pro-UE. 53 % des Serbes voteraient en faveur de l’adhésion à l’UE lors d’un référendum, selon une nouvelle enquête menée par le ministère de l’Intégration européenne. [beta.rs, EURACTIV.rs]