L’essor discret d’Ursula von der Leyen – EURACTIV.fr

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La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, fait figure de compromis pour la présidence de la Commission européenne. Si elle rassemble sur la scène politique européenne, elle est peu connue en dehors d’Allemagne où sa carrière a souvent été jalonnée de scandales.

Alors que les 28 États membres s’écharpaient sur plusieurs accords de compromis qui ont tous échoué, cette Allemande de 60 ans, mère de sept enfants est sortie de l’ombre et est devenue leur candidate favorite pour le poste le plus élevé de l’UE.

Si le Parlement européen approuve cette nomination, elle sera la première femme à assumer la présidence de la Commission européenne. Elle défend bec et ongles des relations euro-atlantiques solides et a reconnu la nécessité de plus de dépenses dans la défense en Allemagne. Sur la scène internationale, elle a toujours milité pour la diplomatie et le multilatéralisme.

Tout comme sa nomination surprise à la tête de la Commission, la nomination d’Ursula von der Leyen en tant que ministre de la Défense en 2013, après des mois de négociations de la grande coalition, en avait surpris plus d’un.

Ursula von der Leyen est née à Bruxelles en 1958, où son père, l’Allemand Ernst Albrecht, était chef du cabinet de Hans von der Groeben, l’un des deux membres allemands de la nouvelle Commission européenne, formée cette année-là.

Après des études d’économie à la London School of Economics et de médecine à Hanovre elle s’engager en politique quand sa famille retourne en Basse-Saxe. Longtemps proche alliée de la chancelière allemande Angela Merkel, elle est membre du parti conservateur (CDU) depuis 1990.

Après avoir été ministre des Affaires familiales depuis 2005, les critiques s’attendaient à ce qu’elle rejoigne les femmes qui l’avaient précédée à ce poste et sombre dans l’indifférence.

Mais durant ses 100 premiers jours, elle réussit à rester sous les projecteurs en réclamant des garderies gratuites et des allocations pour les parents au foyer. Des revendications qui se traduisent par un bras de fer avec le ministre des Finances de l’époque, Peer Steinbrück, pour savoir comment financer les mesures proposées.

Les accusations de plagiat liées à sa thèse n’ont pas mené à grand-chose : la faculté de médecine de Hanovre a décidé en 2016 de conserver son titre, malgré « des défauts évidents » dans son travail.

Après cette étape aux affaires familiales, l’éloquente et télégénique Ursula von der Leyen, qui parle couramment l’anglais et le français, a obtenu l’un des plus importants ministères fédéraux, la défense, en seulement dix ans.

Elle fut ainsi la première femme à prendre la tête du ministère de la Défense, malgré de nombreux vents contraires.

A ce poste, elle a hérité de dossiers sensibles, comme la pénurie de personnel et les lacunes dans les processus de planification du ministère.

Dans le même temps, Ursula von der Leyen était également envisagée comme potentielle successeur d’Angela Merkel, mais manquait de pouvoir réel et d’influence au sein de la CDU, qui voyait ses ambitions d’un œil critique.

Ses jours en tant que ministre allemande de la Défense ont été quelque peu entachés par des scandales et des échecs dans la planification de la défense, y compris des avions en panne, des sous-marins inopérants et des armes qui ne tiraient pas.

Au cours de son mandat, la liste des diverses défaillances d’équipement des forces armées allemandes s’est allongée, suivie d’une série d’accidents et d’une affaire impliquant des conseillers externes de ministères, pour laquelle elle fait actuellement l’objet d’une enquête parlementaire au Bundestag allemand.

Pas plus tard que la semaine dernière, la Bundeswehr – l’armée allemande – a subi un coup dur après que deux avions de l’armée de l’air ont été impliqués dans une collision en plein vol lors d’un exercice militaire au-dessus du nord-est de l’Allemagne.

Ursula Von der Leyen a par ailleurs fait l’objet de nombreuses critiques pour avoir fermé les yeux sur les tendances de droite dans l’armée allemande. Même si les preuves d’une armée idéologiquement marquée à l’extrême droite sont visibles depuis des années, les détracteurs de l’ancienne ministre de la Défense lui ont reproché d’en avoir fait trop peu et trop tard.

« Européenne convaincue » et fervente intégrationniste, Ursula Von der Leyen fait partie des principaux partisans d’un rôle plus affirmé de la politique étrangère et de sécurité allemande au sein de l’UE. Elle souhaite également une coopération militaire plus étroite au sein du bloc.

Il y a deux semaines, en présence du président français Emmanuel Macron, en marge du plus grand salon aéronautique mondial, elle a signé avec ses collègues français et espagnols un accord lançant un cadre trilatéral de coopération pour la conception d’un avion de combat nouvelle génération.

Selon des sources gouvernementales françaises, c’est Emmanuel Macron qui a proposé le nom d’Ursula von der Leyen aux dirigeants de l’UE, après l’avoir rencontrée lors de la cérémonie de signature. Et ce, malgré les divergences entre Paris et Berlin sur le concept d’« armée européenne » et sur la politique européenne d’exportation des armes.

Sous son règne, la politique de défense allemande s’est toutefois retrouvée sous un feu nourri de critiques.

L’idée que l’Allemagne manque délibérément son propre objectif de dépenses dans la défense, qui est déjà en deçà de l’objectif de l’OTAN, a déclenché de vives réactions non seulement de la part des alliés européens, mais aussi de Washington.

Son discours défensif à la Conférence de Munich sur la sécurité, cette année, a toutefois montré à quel point Berlin était sous pression dans sa politique de sécurité. Dès le début, le ministre a reconnu que la demande américaine d’une augmentation des dépenses de défense était justifiée.

« Nous, les Européens, devons peser plus lourd dans la balance. L’appel américain en faveur d’une répartition plus équitable des charges est justifié », a-t-elle déclaré à Munich.

Elle y a défendu une hausse des dépenses européennes dans la défense, tout en soulignant les efforts de l’Europe en faveur de sa propre politique de défense commune. L’Europe a enfin « fait son chemin vers une Union européenne de défense », ce qui implique également un renforcement de l’OTAN.

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