les tactiques de négociation du Parlement se sont révélées « peu démocratiques » – EURACTIV.fr

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Les ministres de l’Agriculture ont été confrontés à un processus de négociation « tout à fait inacceptable » de la part du Parlement européen lors des pourparlers sur l’avenir de la Politique agricole commune (PAC), a déclaré le ministre grec de l’Agriculture dans un entretien avec EURACTIV.

Les propos de Spilios Livanos font suite aux négociations âpres menées par les trois institutions (Commission, Conseil, Parlement) en mai dans le but de nouer un accord sur la PAC de l’après-2020.

Les discussions ont échoué sur plusieurs points sensibles, notamment le caractère « vert » de la nouvelle réforme. Pourtant, les parties prenantes s’étaient entendues sur le fait qu’il était nécessaire de conclure les négociations pour permettre l’introduction des plans stratégiques de la PAC dans chaque État membre à partir de janvier 2023.

« Malgré l’approche positive du Conseil de l’UE et notre intention de trouver un terrain d’entente avec le Parlement européen, nous avons été confrontés à un processus de négociations tout à fait inacceptable. Nous déplorons un certain manque de démocratie », a fait savoir M. Livanos.

En mai, il avait accusé le Parlement de « chantage », tout en avançant que les eurodéputés avaient fait preuve « d’un manque de respect total ».

Interrogé sur ces propos, M. Livanos a expliqué qu’après deux jours de négociations sans relâche, il avait été demandé au Conseil de l’UE de trancher sur une contre-proposition, proposée par le Parlement et présentée au format papier.

Toutefois, le dossier comprenait un large éventail de nouvelles dispositions non révélées auparavant, a-t-il noté. De ce fait, toute décision sur son approbation demandait « plus de temps pour réaliser une analyse minutieuse et obtenir l’aval des experts ».

Cette situation avait poussé M. Livanos à prendre la parole et souligner que dans certains cas il valait mieux ne pas forger d’accord plutôt que d’en conclure un mauvais.

« Aucun des ministres ne pourrait retourner dans son pays, au parlement, auprès des agriculteurs et des électeurs avec un mauvais accord en main. »

À qui doit-on l’échec des négociations ? Les blâmes vont dans toutes les directions. De leur côté, les députés européens tiennent le Conseil et son intransigeance pour responsables.

Au Conseil de l’UE, les ministres ont accusé le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski d’être trop proche du Parlement. Ce faisant, il manquerait à ses obligations d’assurer le rôle de médiateur impartial dans les négociations, selon eux.

Questionné sur le rôle de l’exécutif européen dans le trilogue, le représentant grec a confirmé que plusieurs de ses homologues avaient « soulevé des inquiétudes » à cet égard, arguant que la Commission pourrait être plus « constructive et neutre ».

Cependant, les reproches envers la Commission ont également abondé de la part du Parlement européen.

« Nous souhaitons que la Commission joue le rôle qui lui incombe. Autrement dit qu’elle parvienne à concilier les différentes prises de position et comble les écarts entre les deux autres institutions », a poursuivi M. Livanos.

Le temps presse

Soulignant la nécessité de trouver un compromis solide sur la réforme de la PAC, le ministre grec se veut optimiste sur la possibilité de nouer un accord.

« Je pense que tout le monde a désormais compris à quel point il était essentiel de trouver une entente sans plus attendre », a-t-il maintenu, ajoutant que le dialogue et le consensus étaient les moteurs permettant à l’UE d’avancer.

« Je suis certain que les trois institutions parviendront à s’entendre sur les désaccords restants et à conclure un bon accord, en particulier pour les agriculteurs européens », a-t-il fait savoir, expliquant que la Grèce s’était engagée à travailler de manière constructive pour atteindre cet objectif.

« Peu importe notre rôle sur le plan institutionnel, nos croyances politiques ou idéologiques, nous – qui sommes au service des agriculteurs et citoyens – devons saisir l’occasion et remplir nos devoirs », a-t-il insisté.

Les négociations sur la réforme de la PAC devraient reprendre en juin. Les ministres devraient aborder le sujet lors du Conseil AGRIPÊCHE informel organisé le 9 juin, et ce dans le but de conclure les pourparlers d’ici à la fin de la présidence tournante portugaise le 30 juin.

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https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/greeces-agri-minister-parliaments-cap-negotiation-tactics-lacked-democracy/