les entreprises des pays du G7 ne respectent pas les objectifs de l’accord de Paris – EURACTIV.fr

Grain de sel VDB: Un rapport récent du CDP « Missing the Mark 2022 analysis of global CDP temperature ratings – September 2022 établit que malgré la mobilisation d’ONG comme RECLAIM Finance, d’actionnaires engagés dont le Forum pour l’Investissement Responsable  ou Phitrust qui sort son rapport d’engagement 2022 ou la CDC avec sa politique de vote engagée sur ces thèmes, etc.  … Que les objectifs des entreprises des pays du #G7 sont insuffisants pour atteindre une limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius par rapport au niveau préindustriel fixé par l’Accord de Paris.

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Le réchauffement de la planète atteindrait 2,7 °C si les engagements actuels en matière d’émissions pris par les grandes entreprises des pays du G7 étaient reflétés à l’échelle mondiale. C’est ce que révèle un nouveau rapport du CDP, un organisme international à but non lucratif qui étudie les impacts environnementaux à l’échelle mondiale et aide les investisseurs, les entreprises et les villes à évaluer leur impact sur l’environnement.

Cela dépasse largement la fourchette de 1,5 °C à 2 °C fixée dans l’accord de Paris adopté il y a sept ans — un objectif qui, selon les scientifiques, doit être atteint pour éviter les effets les plus catastrophiques du changement climatique.

Selon le CDP, l’analyse doit servir de signal d’alarme avant la COP27, ce sommet international consacré au climat qui se tiendra en novembre à Sharm el-Sheikh en Égypte.

« À l’approche de la COP27, nous devons sauver notre objectif de 1,5 °C », a déclaré Laurent Babikian, directeur monde des marchés de capitaux du CDP. « Les entreprises à fort impact, ainsi que leurs investisseurs et prêteurs, doivent immédiatement fixer et honorer des objectifs avec des plans de transition crédibles pour nous permettre d’atteindre cet objectif. »

Bonnet d’âne pour les Canadiens et les Japonais

L’analyse a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 4 000 grandes entreprises provenant de divers secteurs, notamment la production d’électricité et l’industrie lourde.

Elle a montré que ce sont les entreprises canadiennes et japonaises qui ont obtenu les moins bons résultats, avec un rythme de décarbonation entraînant, respectivement, un réchauffement de 3,1 °C et 2,9 °C.

Les entreprises américaines obtiennent des résultats presque aussi mauvais, les engagements climatiques qu’elles ont annoncés entraînant un réchauffement de la planète de 2,8 °C.

En comparaison, les entreprises européennes s’en sortent beaucoup mieux, même si, collectivement, elles ne sont pas non plus en phase avec les objectifs de l’accord de Paris. Les entreprises allemandes et italiennes ont été associées à un réchauffement de 2,2 °C, suivies par la France (2,3 °C) et le Royaume-Uni (2,6 °C).

« D’autres régions ne suivent pas le rythme de l’Europe », peut-on lire dans le rapport, qui souligne que les entreprises américaines sont collectivement sur la voie d’une augmentation de la température de 2,5 °C, tandis que leurs homologues asiatiques se dirigent vers 3 °C.

Certains États membres de l’UE sont toutefois à la traîne. Par exemple, les entreprises belges, luxembourgeoises et autrichiennes sont toutes associées à un réchauffement de 3 °C. La Grèce, quant à elle, se situe en bas du classement européen, avec un réchauffement de 3,1 °C.

Le secteur européen de l’électricité en tête

Selon l’étude, les entreprises les plus performantes sont celles qui adhèrent à l’initiative Objectifs fondés sur la science (Science Based Targets, SBTi), un programme d’action des entreprises en faveur du climat mené par le CDP et soutenu par le Pacte mondial (Global Compact) des Nations unies, l’Institut des ressources mondiales (World Resources Institute) et le Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund for Nature, WWF).

Alors que plus de 90 % des entreprises françaises et allemandes ont adopté de tels objectifs, le CDP indique qu’un grand nombre d’entreprises américaines et canadiennes n’en ont pas du tout. Au Canada, par exemple, seulement 43 % de toutes les émissions déclarées sont couvertes par un objectif vérifiable.

« Il est inacceptable pour un pays, et encore moins pour les économies les plus avancées du monde, de compter des industries affichant si peu d’ambition collective », a déclaré James Davis, associé, Services financiers chez Oliver Wyman, un cabinet de conseil en gestion qui a participé à l’étude.

« Les gouvernements, les régulateurs, les investisseurs et le public doivent exiger davantage des entreprises à fort impact qui ne possèdent pas d’objectifs climatiques », a insisté M. Babikian.

Côté bonnes nouvelles, le secteur européen de l’électricité fait tout de même figure de pionnier. Il est ainsi le seul secteur industriel à atteindre une température inférieure à 2,0 °C, à savoir 1,9 °C.

Selon l’étude, environ 42 % des compagnies d’électricité de l’UE sont alignées sur l’objectif de 1,5 °C de l’accord de Paris. À titre de comparaison, « cette statistique au niveau mondial est inférieure à 10 % », a déclaré M. Davis.

« L’Europe est donc bien en avance sur les autres régions pour pousser, encourager ses entreprises à se fixer des objectifs ambitieux dans le secteur de l’électricité », a-t-il expliqué à EURACTIV.

Toutefois, pour d’autres secteurs comme celui de l’acier, du ciment et d’autres procédés industriels lourds, le résultat « est beaucoup plus mitigé », a concédé M. Davis, qui a affirmé qu’environ 5 % seulement des entreprises de ces secteurs ont adopté des objectifs alignés sur l’objectif de 1,5 C. « Et cela reflète en partie le fait que les voies de décarbonation dans ces industries sont peut-être plus complexes », a-t-il expliqué.

La batterie électrique, cet objet industriel stratégique

Le Parlement européen a voté, le 9 février en commission, une proposition de règlement sur les batteries plus ambitieux que le texte de la Commission européenne. Le sujet devrait encore accélérer dans les prochains jours avec la PFUE.

Des prêts liés à la durabilité

Selon M. Babakian, les entreprises européennes seront récompensées pour avoir pris des mesures climatiques plus audacieuses que leurs homologues américaines ou asiatiques.

D’ailleurs, «les entreprises qui sont en avance sur la courbe de décarbonation ont un coût de financement plus faible », a-t-il expliqué à EURACTIV.

« Un grand nombre d’investisseurs en Europe se sont engagés à atteindre la neutralité », a déclaré M. Davis. « Et cela signifie qu’ils doivent trouver des entreprises dans lesquelles ils peuvent investir et qui prennent des engagements clairs » pour atteindre les objectifs climatiques.

En d’autres termes, ces entreprises bénéficient d’une capacité d’endettement plus élevée que les autres.

Cette tendance est visible aujourd’hui dans les prêts liés à la durabilité, pour lesquels le taux d’intérêt offert aux entreprises est associé à la réalisation d’objectifs dans des domaines tels que les émissions de carbone ou l’utilisation de l’eau, a expliqué M. Babakian.

« Donc, quand elles se débrouillent bien, elles paient moins de taux d’intérêt. Et si elles agissent mal, elles paient plus », a-t-il indiqué. M. Babakian a également affirmé qu’il s’agit de l’un des domaines du secteur bancaire qui connaît la plus forte croissance.

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