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Matera, capitale européenne de la culture 2019. Source : iStock
« Si c’était à refaire, je commencerais par la culture« . On sait maintenant que, si cette phrase a longtemps été attribuée à Jean Monnet, le Père de l’Europe ne l’a en fait jamais prononcée. A l’origine des capitales européennes de la culture, on trouve pourtant la conviction, chez les responsables européens, que l’Europe s’est trop longtemps préoccupée de politique et d’économie, négligeant les échanges culturels entre ses habitants.
L’initiative, qui remonte à 1985, revient à l’actrice Melina Mercouri, alors ministre grecque de la Culture. Deux ans plus tard, Athènes devient la première ville européenne de la culture. Une appellation transformée en 1999 pour revêtir son acception actuelle, encore plus honorifique pour la ville qui en assume la charge.
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Objectifs
Le but de cette manifestation est, selon la Commission européenne, de « mettre en valeur la diversité de la richesse culturelle en Europe et les liens qui nous unissent en tant qu’Européens« .
Plus prosaïquement, il s’agit, pour les villes ainsi mises à l’honneur, de promouvoir leur patrimoine et leur dynamisme culturel à travers l’organisation de dizaines d’expositions, festivals et autres happenings, tout en bénéficiant d’une couverture médiatique non négligeable grâce à la labellisation européenne.
Financements
Comme pour la plupart des initiatives promues par l’Union européenne, l’organisation d’une telle manifestation est synonyme de financements européens.
Ces fonds sont accordés via le volet Culture du programme « Europe creative » (anciennement Europe Culture pour 2007-2013), doté d’un budget global d’environ 1,5 milliards d’euros pour la période 2014-2020, dont environ 30% alloués uniquement au volet Culture.
Mais l’intérêt pour les villes désignées dépasse le simple cadre des subventions européennes, d’ailleurs jugées insuffisantes par la plupart des cités organisatrices. Il se trouve principalement dans les retombées positives en termes économiques et d’image de marque. Quatre villes françaises se sont déjà vu décerner le titre de capitale européenne de la culture : Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004, et Marseille en 2013. En 2028, une ville française sera à nouveau à l’honneur.
La désignation
L’ordre des pays dont les villes peuvent prétendre à ce titre convoité est déterminé à l’avance. Des règles précises assurent une rotation entre les Etats membres.
Depuis 2009, deux villes au moins se partagent le label : l’une issue d’un « ancien » Etat membre, l’autre d’un « nouveau ». A ces deux lauréates peut s’ajouter une troisième, issue d’un pays tiers, par exemple un pays candidat à l’UE.
C’est ainsi qu’Istanbul a porté le titre en 2010, conjointement à Pécs et Essen. L’ancienne capitale ottomane souhaitait profiter de l’aubaine pour marquer son ancrage européen et sa modernité culturelle.
Une fois le « pays d’accueil » connu, reste à sélectionner les villes qui tiendront le haut de l’affiche une année durant. Quatre ans avant l’échéance, le pays désigné soumet aux institutions européennes une liste de villes présélectionnées.
La Commission réunit alors un jury chargé d’étudier chaque dossier et d’établir une recommandation. La décision finale revient au Conseil des ministres, qui tranche sur la base de la recommandation de la Commission et après avis du Parlement européen.
Les retombées économiques de l’événement
En 2004, la Commission avait publié un rapport consacré à l’organisation et aux retombées économiques de l’événement au cours des dix dernières années. Un document riche d’enseignements pour quiconque souhaite se lancer dans l’aventure et qui livre en filigrane des conclusions mitigées sur l’impact européen de cette initiative.
S’intéressant aux motivations qui avaient poussé 29 villes lauréates à déposer leur candidature, le rapport concluait : « la plupart d’entre elles poursuivaient de nombreux objectifs renvoyant souvent au besoin de développer le profil international de la ville et de sa région, de mettre en place un programme d’activités culturelles et d’événements artistiques, d’attirer des visiteurs et de renforcer la fierté des villes et l’image qu’elles ont d’elles-mêmes« .
Le développement de contacts avec d’autres villes et régions européennes se trouvait mentionné par certaines villes seulement. Un attachement minimal à la dimension européenne, confirmé par le fait que « les attentes de coopération entre villes partageant le titre n’ont pas été réalisées ou maintenues« .
Les capitales européennes de la culture ont sans doute permis à de nombreux touristes européens de découvrir les richesses des plus belles villes du continent. Mais il reste sans doute du chemin à parcourir avant qu’elles ne créent entre les Européens les liens forts entrevus il y a trente ans par les créateurs de ce label.
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https://www.touteleurope.eu/actualite/les-capitales-europeennes-de-la-culture.html